Chapitre 1: Dans les méandres d'une chevelure cendrée

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Un énorme merci à Lilipdlgb69 pour la correction :).


4 heures.

Cela faisait 4 heures que Ciel n'avait reçu aucune nouvelle, ni même croisé son majordome.

Il fallait admettre que leur dispute avait été un peu plus violente que les autres fois. Il se savait en tort et connaissait la rancune de son diable, mais sa stupide fierté l'empêchait de faire un pas en avant pour lui demander pardon.

« S'excuser auprès d'un domestique, et puis quoi encore ?! »

Le garçon déposa sa tête dans le creux de ses bras posé sur son bureau, tout en repensant à leur querelle ridicule.

Assis sur son fauteuil royal dans son salon privé, Ciel attendait avec impatience l'arrivée de son majordome pour se faire servir le thé. L'héritier s'était levé du mauvais pied et n'aimait pas que son domestique le fasse attendre.

Après environ deux minutes d'attente interminable aux yeux de l'aristocrate, le démon se présenta enfin devant son maître et lui servit une tasse du chaud breuvage.

Le comte saisit délicatement la porcelaine et la porta à son nez pour en humer le délicieux parfum. Mais, alors qu'il s'apprêtait à savourer son élixir, il remarqua que ce n'était pas celui dont il avait l'habitude. Mécontent, il reposa la tasse sans ménagement sur sa soucoupe et lança un regard noir à son serviteur.

- Non seulement tu te permets d'arriver en retard à l'heure du thé, mais en plus tu oses me servir autre chose que celui auquel mon palais est habitué ?

- Je vous prie d'accepter mes plus sincères excuses, Monsieur. Il y a eu des difficultés en cuisine, ce qui explique mon retard. Quant au changement de votre boisson, j'ai pris l'initiative de vous faire découvrir une nouvelle saveur, s'excusa l'intendant en s'inclinant.

Le jeune maître des lieux esquissa un sourire moqueur.

- Plaît-il ? Et depuis quand as tu pris le loisir de contester mes décisions ? Je te prie de me rafraîchir la mémoire.

Sebastian voyait à quel point son seigneur était de mauvais poil ce matin, ce qui n'avait fait qu'accentuer l'agacement qu'il avait déjà ressenti plus tôt à cause de ses collègues.

Honorant son pacte, comme tout bon diable fidèle qu'il était, il prit sur lui. Il connaissait bien le plus jeune, qui, depuis toujours , avait un caractère difficile.

- J'avais l'espoir de vous faire goûter un nouveau mélange de votre chère patrie, Monsieur. Les habitudes ont la vie dure ; mais pourquoi ne pas tenter l'expérience ?

- Tss, tais-toi et recommence, grogna Ciel.

- Goûter ne serait-ce qu'une goutte, je vous prie, tenta le domestique.

Le jeune adulte en avait par-dessus la tête du culot de son valet, mais pour éviter qu'il ne le prenne en pitié, il prit la tasse, l'emmena jusqu'à sa bouche, puis, sans en goûter la consistance, la reposa.

- J'en étais sûr, c'est infect.

- Monsieur, sauf votre respect, vous n'avez rien bu.

- Pas besoin de le boire pour savoir que c'est immonde. Recommence je t'ai dit, ne m'oblige pas à te l'ordonner.

L'entité démoniaque savait que si le garçon faisait appel au pacte, il ne pourrait pas refuser sa demande.

Ciel, Raiponce malgré luiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant