Chapitre 2

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Mon poing s'écrase vigoureusement contre le bois de la chambre de Scarrow. Il est déjà huit heures et tout le monde est sur le terrain d'entraînement, sauf lui.

— Scarrow ! Je peux savoir ce que vous faites ? aucune réponse. Les portes ne sont jamais fermées à clef, alors je prends la liberté de l'ouvrir. Scarrow est emmitouflé dans ses couvertures, sa tête dépasse à peine. J'attrape les tissus épais et les tire d'un coup, extirpant l'homme endormi de son sommeil.

— Merde c'est quoi ton problème ?! j'arque un sourcil sidéré.

— Vous êtes en retard. il se frotte les yeux avant de se lever. Sur le terrain d'entraînement dans cinq minutes. il grommèle quelque chose lorsque je sors de la pièce. Il commence bien. D'un pas agacé, je quitte la pièce pour rejoindre mes soldats.

— Comme je vous l'ai dit hier, vous avez tous un très bon niveau, sinon vous ne seriez pas là, et même si vous avez parfaitement le niveau pour une mission, je veux renforcer vos entraînements. Vous allez devoir participer à l'une d'entre elles d'ici quelques semaines, alors je vais donc mettre les bouchées doubles sur vos entraînements. je vois déjà quelques visages déçus, à quoi s'attendaient-ils en rentrant dans l'armée ? Les feuilles crissent derrière moi, je sais de qui il s'agit sans même me retourner. Tout le monde est occupé à cette heure-ci.

— Scarrow, dans le rang. j'ordonne avant de poursuivre. Vous êtes le seul à ne pas avoir suivi de formation militaire en amont, vous ne pourrez donc pas participer à la prochaine expédition, en voyant son air blasé et profitant de son insubordination, j'ajoute, mais ce n'est pas pour vous déplaire, je me trompe ? il plisse les yeux. Je disais donc, je vais augmenter l'intensité de vos entraînements. Vous pensiez que c'était dur ? Il y a toujours un moyen de rendre ça plus dur. je les balaie des yeux, un à un. Certains ont du défi dans le regard, ce métier est une vocation, ils sont fait pour ça, d'autres commencent peut-être à regretter d'avoir été si ambitieux.

— Vous allez commencer par vous échauffer pendant cinq minutes avant de me faire cent tours du châlet.

— Pourquoi on ne court pas sur la piste, comme d'habitude ? s'enquiert Noa tout en échauffant ses chevilles.

— Parce que c'est plus dur de courir sur un terrain qui n'est pas fait pour. je fais à mon tour tournoyer mes chevilles dans le but de chauffer mes muscles. Je sais que Lison ne fait pas toujours les entraînements avec ses soldats, elle n'est pas la plus sportive de nous tous. Après tout, Lison est initialement médecin. Je fais systématiquement les entraînements, ça me permet de garder la tête froide en même temps de me défouler. Je suis concentrée sur une chose, ça m'empêche de penser. Devenir sportive et forte physiquement assure une certaine sécurité.

Lorsque j'estime que l'échauffement à assez duré, j'ouvre la piste en commençant à trottiner, incitant les autres à me suivre. Je n'ai jamais vraiment aimé courir, j'ai toujours associé la course à la fuite, mais depuis quelques années, les entraînements m'ont appris à apprécier la course. C'est une bonne échappatoire, et puis c'est toujours utile de savoir bien courir. Pourtant, je préférais éternellement les sports de combat.

J'ai d'ailleurs hâte de voir ce qu'il vaut dans ce domaine.

En tête de piste, je regarde régulièrement derrière moi pour m'assurer que tout aille bien. Tout le monde trouve son rythme, y compris le nouveau, même lorsque j'accélère la cadence. C'est rassurant, prendre en charge un groupe de nouveau soldats, c'est une chose, ils ont déjà reçu un entraînement militaire et doivent seulement s'adapter à l'intensité que je leur impose. Scarrow n'a rien, il n'a que l'expérience que la rue et la criminalité lui ont donné.

Je ne peux m'empêcher de ressentir de la compassion pour lui. Non pas pour sa personne, mais pour ce qu'il va devoir endurer. Arriver dans ce milieu alors que tu n'en as ni l'envie, ni le choix, c'est l'enfer.

AzuriteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant