Chapitre 3 : L'enfance de Loth - Naître dans la tempête

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Le monde de Loth n'avait jamais été tendre. Bien avant Miss G et les illusions d'amour adulte, il avait grandi dans une maison où **les silences pesaient plus lourd que les disputes**. Ses parents, Anne et Serge, formaient un couple froid, deux êtres qui partageaient un toit mais ne partageaient plus rien d'autre. Loth, enfant unique, naviguait au milieu de ce naufrage familial avec l'espoir qu'un jour quelqu'un l'aimerait pleinement, sans conditions.

**Les ombres de l'enfance**
Dès son plus jeune âge, Loth apprit à se faire petit, à ne pas déranger. Il passait des heures seul dans sa chambre, ses petits doigts assemblant des maquettes et des puzzles, comme si, en créant un monde à lui, il pouvait échapper au chaos ambiant. **Sa mère, distante**, n'avait jamais été du genre à l'enlacer ou à l'écouter. **Son père, autoritaire**, ne faisait attention à lui que lorsqu'il y avait une règle à faire respecter. Chaque erreur, chaque faux pas, se terminait par des cris ou une punition.

Une scène restait gravée dans sa mémoire : un jour, alors qu'il avait tout juste huit ans, il avait cassé un vase en jouant avec une voiture miniature. Son père l'avait forcé à ramasser chaque éclat de verre à la main, jusqu'à ce que ses doigts soient entaillés. « **Les erreurs coûtent cher, Loth. Apprends-le maintenant.** » Ces mots avaient résonné dans son esprit comme un avertissement pour la vie.

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**La solitude et le masque d'indifférence**
Loth devint un garçon introverti, méfiant, observateur. À l'école, il était le gamin discret au fond de la classe, celui qui ne parlait presque jamais, mais dont le regard semblait toujours tout analyser. Il se fit quelques amis, mais il gardait toujours une distance, comme s'il savait déjà que les liens d'amitié étaient fragiles et voués à se briser.

Son premier vrai choc émotionnel arriva à onze ans, lorsqu'il perdit **Titou**, son chat, le seul être vivant qui semblait lui offrir un peu de tendresse. Le jour où il trouva Titou sans vie sur le bord de la route, écrasé par une voiture, Loth resta immobile, incapable de pleurer. **C'était comme si, ce jour-là, une partie de lui s'était définitivement refermée.** Il s'était juré qu'il ne laisserait plus jamais personne ou rien le briser de cette manière.

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**Un modèle à suivre : Lucas, l'ami d'enfance**
Cependant, dans cet océan de solitude, il y avait **Lucas**, son voisin et seul véritable ami. Lucas était l'opposé de Loth : extraverti, insouciant, toujours le premier à se lancer dans des bêtises. Il prenait Loth sous son aile, l'entraînant dans des aventures improbables, des jeux de cache-cache interminables dans le vieux parc du quartier, ou encore des escapades à vélo dans des coins interdits.

« **Allez, Loth ! La vie, c'est pas si sérieux que ça !** » aimait répéter Lucas chaque fois que Loth hésitait à faire une folie. **Lucas fut son refuge** dans un monde qu'il comprenait mal. Mais la lumière qu'il apportait finit aussi par s'éteindre : Lucas déménagea avec sa famille l'année des 13 ans de Loth, laissant derrière lui une absence béante. Cette perte, bien qu'involontaire, renforça chez Loth l'idée que **tout le monde finit par partir**.

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**L'apprentissage de la maîtrise**
À l'adolescence, Loth se forgea un masque d'indifférence. Il apprit à **maîtriser ses émotions, les refouler au point de ne plus les ressentir**. Son talent pour l'analyse et le contrôle des situations se développa. Il devenait doué pour comprendre les faiblesses des autres, sans jamais montrer les siennes. Cette capacité à observer et anticiper allait devenir l'un de ses atouts majeurs dans sa vie d'adulte.

« **Si je ne peux pas être aimé, je serai craint** », se répétait-il souvent. Loth se transforma en une personne sur laquelle les autres n'avaient aucune emprise. Il savait manipuler les émotions des autres sans se laisser affecter. **Il ne se liait plus réellement à personne**.

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**Le premier amour : l'étincelle avant la trahison**
Malgré tout, il y avait eu une fille, **Mélanie**, durant sa dernière année de lycée. Elle était douce, sincère, et avait réussi à percer sa carapace. Avec Mélanie, Loth avait cru, ne serait-ce qu'un instant, que l'amour pouvait exister sans douleur ni abandon. Mais cette illusion fut de courte durée. Mélanie le quitta pour un autre garçon, prétextant que Loth était trop froid, trop distant, « **comme s'il avait peur d'aimer vraiment.** »

Cette rupture fut la dernière goutte. **Loth conclut qu'il n'était pas fait pour l'amour**, qu'il ne pouvait offrir aux autres ce qu'ils attendaient. Alors il se promit de ne plus jamais laisser quiconque l'approcher au point de pouvoir le blesser.

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**Un garçon devenu homme**
Les années passèrent, et Loth devint cet homme qu'on connaît aujourd'hui : un stratège, un manipulateur aux émotions maîtrisées. Il entra dans la vie adulte avec un seul objectif : ne jamais dépendre de qui que ce soit, ne jamais ressentir la douleur de l'abandon. C'était sa manière de survivre.

Puis vint Miss G. **Elle avait réussi là où tout le monde avait échoué**. Avec son sourire envoûtant et ses promesses d'éternité, elle avait rouvert une brèche que Loth croyait scellée à jamais. Il s'était laissé aller, avait cru à une seconde chance. Mais cette fois encore, l'histoire s'était répétée, plus cruelle que jamais.

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**Retour au présent**
Loth, maintenant adulte, fixe toujours l'autel où Miss G s'apprête à dire « oui » à un autre homme. Le passé danse devant ses yeux, chaque souvenir nourrissant la rage glacée qui coule dans ses veines. **Ce soir, il sera enfin libre.** Sa vengeance sera l'acte final de son histoire.

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L'homme PieuvreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant