L'Héritage de l'ombre

Chapitre 2

Le monde autour de moi était flou, comme si je me noyais dans une mer de sons et de lumières indistincts. Mon corps me paraissait si lourd, mes membres engourdis, comme si on m'avait volé toute ma force. J'essayais d'ouvrir les yeux, mais la lumière me brûlait les paupières. J'entendais des voix, étouffées, comme venant d'un autre monde.

Petit à petit, les sensations revinrent. Je sentis un léger mouvement sous moi, comme si je flottais. Des vibrations ? Non, des moteurs. Le vrombissement des moteurs d'un avion. Où étais-je ? Mon cœur s'accéléra alors que la panique montait en moi. Je tentai de bouger mes mains, mes bras, de me relever, mais une douleur sourde me parcourut.

Je forçai mes yeux à s'ouvrir.

La première chose que je vis, ce fut un plafond métallique, lisse et froid. Puis, doucement, des visages apparurent dans mon champ de vision. Des visages inconnus. Mon souffle se coupa. Où est-ce que j'étais ? Qui étaient ces gens ?

Je redressai la tête, ma gorge sèche, et ma voix sortit, brisée, rauque.

« Où... suis-je ? »

Les visages se tournèrent vers moi, leurs yeux remplis d'une sorte de surprise. Je voulais reculer, mais je me sentais piégée. Je n'avais aucune idée de qui ils étaient, ni de ce qu'ils me voulaient.

« Hé, calme-toi ! » fit l'un d'entre eux, un garçon aux cheveux verts, les mains levées comme pour me rassurer. « Tu es en sécurité. »

En sécurité ? Ce mot me fit rire intérieurement, un rire amer. Sécurité ? Je ne savais même plus ce que ça signifiait. Mon regard se posa sur une fille près de moi, aux cheveux sombres, avec des yeux violets perçants. Elle semblait m'étudier, comme si elle essayait de lire en moi. Je détestais cette sensation d'être exposée, vulnérable.

« Qui... qui êtes-vous ? » Ma voix tremblait. J'avais besoin de réponses.

« Nous sommes les Teen Titans, » répondit la fille aux yeux violets. « On t'a trouvée dans un laboratoire. Tu te souviens de ce qui s'est passé ? »

Un laboratoire... Oui. Je me souvenais de l'obscurité, des chaînes, de la douleur. Une douleur tellement intense que je pensais ne jamais m'en échapper. Je portai instinctivement la main à mon poignet. Les marques des chaînes étaient encore là, gravées dans ma peau.

Je regardai autour de moi, mon regard tombant sur un garçon qui se tenait un peu plus loin, en retrait. Ses yeux étaient d'un vert glacé, perçants, comme s'il pouvait lire au-delà de mes mots. Il était différent des autres. Plus... intense.

« Et toi, qui es-tu ? » lui demandai-je, incapable de détourner les yeux de lui.

Il ne bougea pas, mais ses lèvres s'ouvrirent, sa voix froide et détachée. « Damian Wayne. Robin. »

Robin ? Ce nom éveillait quelque chose en moi. Peut-être l'avais-je entendu autrefois, avant que tout ne devienne un cauchemar. Mais peu importait. « Et toi, qui es-tu ? » me demanda-t-il alors, me fixant toujours avec cette même intensité.

Je restai silencieuse un moment. Qui étais-je ? Je me souvenais à peine de mon propre nom. Tout était flou, brisé. Comme si une partie de moi avait été arrachée. Mais je me souvenais de quelque chose, de quelqu'un qui m'appelait encore et encore.

« Sam, » dis-je enfin. « Je crois que je m'appelle Sam. »

« Tu crois ? » Damian fronça les sourcils, visiblement méfiant.

Je hochai la tête. « Je... je ne sais pas comment je suis arrivée là. Tout est flou. »

Je sentis leurs regards peser sur moi, pleins de questions, d'inquiétudes. Mais il y avait quelque chose de plus chez eux, quelque chose de différent. Ils ne semblaient pas juste me juger, ils voulaient comprendre. Et moi aussi, je voulais comprendre. Pourquoi étais-je là ? Qu'avait-il bien pu m'arriver ?

« Est-ce que tu sais pourquoi tu étais enchaînée dans ce laboratoire ? » demanda la fille aux yeux violets, sa voix plus douce cette fois.

Les images revenaient dans ma tête, floues mais présentes. Des chaînes. La douleur.cette homme,source de mon malheur.« Non, » murmurai-je, la voix tremblante. « Mais... un homme... il y avait un homme. » Mon corps se raidit, mes souvenirs se bousculaient. « Il m'appelait une arme. »

Le silence tomba brusquement dans la pièce. Ils échangeaient des regards. Ce nom semblait leur dire quelque chose. Peut-être qu'eux, ils savaient.

« Est-ce qu'il t'a fait du mal ? » demanda une autre voix, celle du garçon aux cheveux verts.

Je fermai les yeux, le visage se crispant à ce souvenir. « Oui... » soufflai-je. « Mais je ne sais pas ce qu'il m'a fait. Je sens quelque chose en moi. Il voulait ça. » Ma voix se brisa sur ces mots, et je sentis mes mains trembler.

C'était comme une ombre, une force cachée, quelque chose d'obscur qui se débattait sous ma peau. Je pouvais la sentir bouger, comme une force prête à jaillir à tout moment. Et cette pensée me terrifiait.

La fille aux yeux violets fronça les sourcils, s'approchant un peu plus. « Je sens quelque chose en toi, » dit-elle doucement. « Une énergie sombre. »

Non. Non, je ne voulais pas qu'ils s'approchent. Je pouvais sentir cette chose en moi commencer à s'agiter. Mon cœur s'emballait, la panique montait en moi. Je ne savais pas comment la contrôler.

« Vous devez vous éloigner de moi ! » Ma voix se brisa. « Je ne peux pas le contrôler ! »

Et alors, ce que je craignais arriva. Je sentis la chaleur envahir mes membres, puis un liquide blanc se propagea dans mon corps. Il se propagea dans toute mes veines, formant une barrière impénétrable. Je n'avais jamais vu ça avant, mais c'était là, puissant, et incontrôlable.

Les Teen Titans s'éloignèrent, stupéfaits. Je voyais la terreur dans leurs yeux.

« Qu'est-ce que c'est ?! » s'écria le garçon aux cheveux verts.

Je baissai les yeux sur mes mains, horrifiée. « Je... je ne sais pas. C'est en moi. Depuis que cet homme... a fait des expériences sur moi. »

La fille aux yeux violets resta calme, même face à cette chose monstrueuse. « On va t'aider, » dit-elle fermement.

Damian s'approcha doucement, ses yeux toujours fixés sur moi. « Tu dois nous faire confiance. »

Je ne savais pas si je pouvais faire confiance à qui que ce soit. Mais dans leurs regards, pour la première fois depuis longtemps, je ne voyais ni menace ni cruauté. Peut-être que, cette fois, ils pourraient vraiment m'aider.

Je hochai doucement la tête. « D'accord... je vous fait confiance.