༻Chapitre 1:Une Page à Tourner༺

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13H31, Cambridge

Le dernier carton se ferme, je me relève et contemple ma chambre complètement vide. Cela me procure un sentiment étrange ; à vrai dire, tous mes souvenirs d'enfance résident dans cette maison. Voir ma chambre aussi vide me pince légèrement le cœur. Je soupire doucement, puis j'amène ce carton en bas. En passant devant la cuisine, je vois ma mère en train de lire son journal. Je passe par la porte de derrière et pose le carton sur la pile. Ensuite, je quitte le garage et rejoins ma mère dans la cuisine.

Alors, ma puce, tu as fini de tout ranger ? me demande-t-elle tout en regardant son journal.

Oui, soupirai-je. Il ne me reste plus qu'à dire au revoir à cette maison.

Ma chérie, ne t'en fais pas, tu reviendras nous voir à Noël, dit-elle en caressant mes cheveux. Puis, à mon avis, il y en a une qui risque de te harceler d'appels une fois que tu seras partie, dit ma mère en dirigeant ses yeux en direction de ma sœur.

Je rigole doucement, puis je rejoins cette dernière sur le canapé. Elle leva les yeux, puis finit par dire.

Alors ça y est, tu pars, soupire-t-elle. Tu sais que tu vas beaucoup me manquer.

Ana, dis-je. Toi aussi tu vas énormément me manquer, mais tu sais, je serai toujours là. Puis, tu pourras venir à Paris ; il y a assez de place pour deux dans mon appart.

Ana sourit légèrement, puis je la pris dans mes bras. Notre étreinte fut écourtée par mon père qui arriva dans la pièce et déclara :

J'ai chargé les cartons dans la voiture, on peut y aller Isla, dit-il.

D'accord, merci papa, dis-je en me levant. Je vais juste faire un dernier bisou à Snow.

Snow est notre golden retriever. On l'a depuis qu'Ana est née ; il a 15 ans. Ma sœur et moi avons grandi avec ce chien, il va énormément me manquer... Mais bon, qui sait, peut-être qu'à Paris, je pourrai en adopter un !

Après avoir fait mes adieux à tout le monde, je suivis mon père et monta dans la voiture. Je jetai un dernier regard vers ma maison et soupirai légèrement. D'un côté, je suis nostalgique de toute mon enfance passée ici, mais de l'autre, je suis tellement heureuse d'aller vivre à Paris et de commencer mon nouveau travail, de pouvoir être mon propre patron. Je prépare ce projet depuis 2 ans, et voir que tout se concrétise me réjouit fortement. Mon père brisa le silence au bout d'une dizaine de minutes.

Tu sais, je suis très fier de la femme que tu es en train de devenir, Isla. Tu verras, Paris est une ville magnifique. Je suis sûr que tu t'y plairas, comme ta mère et moi nous y sommes plus, dit-il en gardant son regard sur la route.

Mon père, j'ai une relation très fusionnelle avec lui. Il est un pilier important de ma vie, il m'aide beaucoup, il a toujours les bons mots pour m'encourager. En effet, mes parents ont vécu en France avant ma naissance. Mon père est né en Angleterre et est venu étudier l'architecture à Paris, là où il a rencontré ma mère, qui, elle, étudiait la science dans des labos. Mais cela ne lui plaisait pas, alors elle a tout quitté pour mon père. Quand mon père a obtenu son diplôme, ils sont tous les deux partis vivre à Cambridge : mon père en tant qu'architecte et ma mère a fini par faire de sa passion son métier. Elle a ouvert une pâtisserie dans notre village. Quelques années après, je suis née. La voiture se stoppa, me sortant de mes pensées. Je descendis, suivi de mon père. Il sortit mes deux grosses valises du coffre, puis me serra dans ses bras avant de me dire.

N'oublie pas de m'appeler dès que tu arrives, ma puce, me rappela mon père en me prenant dans ses bras.

Promis, je ne vous oublierai pas, dis-je en lui étreignant fort le cou. Je ne veux pas que vous pensiez que je vous abandonne.

Tu vas vivre une belle expérience, Isla. Profite de chaque instant et n'aie pas peur de prendre des risques, chuchota mon père en me caressant la joue affectueusement.

J'hochai la tête, les larmes aux yeux. Avant de quitter mon village, je pensais que le plus dur serait de dire adieu à ma maison, mais le fait de laisser ma famille derrière moi était bien plus difficile. La voix du haut-parleur annonça l'arrivée de mon train. En entrant dans le train, je cherchai une place près de la fenêtre. Alors que le train démarrait, je regardai mon père s'éloigner. Sa silhouette s'estompait lentement, tout comme une page tournée dans un livre.

Alors que le paysage défilait à toute vitesse, je sortis mon carnet de dessins, afin de capturer ce moment. Je dessinai les arbres aux couleurs de l'automne, les feuilles passant du marron à un ton plus orangé. Chaque coup de crayon représentait un nouveau début.

En pensant à tout ce que je laissais derrière moi, je réalisai que je n'étais pas seule. Mes souvenirs m'accompagneraient, et avec eux, je pouvais affronter ce nouveau chapitre de ma vie. Paris m'attendait, et je n'avais qu'une hâte : découvrir tout ce que cette ville avait à offrir.L'excitation m'envahit alors que je réfléchissais à mon projet. La bibliothèque, cet espace que je rêvais de rénover, serait le début de mon aventure parisienne. Je souriais en pensant à toutes les histoires qui s'y écriraient, aux rencontres que j'y ferais.

Oh Isla, si tu savais...

Alors que le train filait à toute vitesse vers Paris, je ne pouvais m'empêcher de penser à tout ce qui m'attendait, à cette nouvelle vie qui commençait pour moi. Le train ralentit en entrant dans la gare de Lyon, et je sentis mon cœur s'emballer. J'étais enfin à Paris. En sortant de la gare, j'étais accueillie par l'odeur des croissants chauds et le brouhaha des Parisiens pressés. En prenant un taxi pour mon nouvel appartement, une pensée me traversa l'esprit : Chloé. J'avais oublié qu'elle vivait à Paris maintenant. Mon ancienne meilleure amie du lycée, cela devait faire un an qu'on ne s'était pas parlé, mais je me dis que, vu que je suis à Paris, ce serait bien de renouer contact. Je gardai cette idée dans un coin de ma tête, bien trop excitée à l'idée de découvrir mon appartement.Une fois arrivée, je montai dans mon petit appartement, un charmant studio avec des fenêtres donnant sur une jolie rue. 

En posant mes affaires, je me rendis compte que chaque coin de cet espace avait du potentiel. L'idée d'y ajouter une petite bibliothèque avec un pouf me plaisait. Il était actuellement 19H45, et j'en conclu que j'irais dès demain à Ikea afin d'acheter tous les meubles et décorations nécessaires. J'étais bien trop fatiguée pour faire quoi que ce soit, alors je commanda McDo et finis par m'endormir sur mon matelas, au milieu de cet appartement vide.


mots: 1560 :)

𝓒𝓲𝓷𝓷𝓪𝓶𝓸𝓷 𝓚𝓲𝓼𝓼𝓮𝓼 - 𝓓𝓳𝓲𝓵𝓼𝓲Où les histoires vivent. Découvrez maintenant