𝟺. 𝙻𝚊 𝚙𝚎𝚞𝚛 𝚍'𝚞𝚗 𝚎𝚗𝚏𝚊𝚗𝚝

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𝙼𝚞𝚜𝚒𝚚𝚞𝚎 : 𝙵𝚛𝚊𝚗𝚔 𝙾𝚌𝚎𝚊𝚗 𝚆𝚒𝚜𝚎𝚖𝚊𝚗








"𝙻𝚎𝚜 𝚌𝚘𝚞𝚝𝚎𝚊𝚞𝚡 𝚕𝚎𝚜 𝚙𝚕𝚞𝚜 𝚊𝚒𝚐𝚞𝚒𝚜𝚎́𝚜 𝚜𝚘𝚗𝚝 𝚜𝚘𝚞𝚟𝚎𝚗𝚝 𝚖𝚊𝚗𝚒𝚎́𝚜 𝚙𝚊𝚛 𝚕𝚎𝚜 𝚖𝚊𝚒𝚗𝚜 𝚕𝚎𝚜 𝚙𝚕𝚞𝚜 𝚙𝚛𝚘𝚌𝚑𝚎𝚜." – 𝙰𝚗𝚘𝚗𝚢𝚖𝚎





Le petit garçon rentrait de l'école, fatigué, mais heureux de retrouver la maison. C'était les vacances. Igor, le chauffeur, l'avait récupéré comme d'habitude, et il marchait d'un pas léger dans le hall d'entrée. Mais alors qu'il s'apprêtait à se glisser dans le salon, des voix élevées traversèrent les murs, le faisant s'arrêter net.

— Comment as-tu pu me faire ça, Alexeï ? La voix de sa mère était pleine de douleur, brisée, comme si elle était au bord de la rupture.

Nikolaï se figea. Il n'avait jamais entendu sa mère parler ainsi, si faible, si... désespérée. Il s'avança à pas feutrés, écoutant.

— Ivana, je suis désolé, mais ça ne va plus, dit son père d'un ton froid, ferme, presque dénué de toute émotion.

Le silence qui suivit laissa un goût amer dans la bouche de Nikolaï. Il n'osait pas bouger, une sensation de malaise s'emparant de lui.

— Tu sais que tu es en train de détruire cette famille ? Les mots de sa mère étaient comme des éclats de verre, tranchants et bruyants. Elle avait l'air sur le point de craquer, de se briser.

— Je sais. Mais je préfère que ce soit ainsi. Je veux divorcer, Ivana.

Le choc. Un coup de poignard dans le cœur de Nikolaï. Il se sentit tout petit. Divorcer ? Qu'est-ce que ça voulait dire ?

— Pourquoi tu t'es trouvé une autre femme, c'est ça ? demanda sa mère, la voix tremblante de colère. Une phrase qui fit surgir un flot de douleur et de rancœur.

Son père répondit, sèchement, d'une voix qui ne laissait place à aucune discussion.

— Ferme-la, Ivana. On ne va pas refaire cette scène. Ça ne change rien.

Le cœur de Nikolaï battait à tout rompre. Il savait que ce n'était pas normal. Il le sentait dans ses entrailles. Une guerre silencieuse, une vérité qui se dévoilait lentement, mais qui s'imposait à lui de façon brutale.

— Parce que crois-moi, Alexeï, tu demandes le divorce, tu ne verras plus jamais ton fils. Tu m'entends ? Plus jamais ! L'ultimatum de sa mère résonna dans sa tête, froid et dénué de toute pitié.

Les mots étaient comme une menace sourde, une promesse de douleur.

— Tu me menaces, Ivana ? demanda son père, cette fois-ci son ton plus acéré, plus menaçant encore.

— Oui, je te menace. Tu as intérêt à bien réfléchir. Si tu penses pouvoir m'échapper, si tu crois pouvoir nous quitter, il faudra payer les conséquences, Alexeï. Tu t'en souviendras.

Un silence lourd s'installa. Puis, sans un mot, sa mère monta les escaliers, la bouteille de vodka à la main, comme un acte de rébellion muette. La porte se referma derrière elle, laissant son mari seul, calme, impassible.

Nikolaï, paralysé, se tenait toujours là, dans l'ombre. Il attendait, le cœur lourd, la gorge serrée. Il n'osait pas bouger, de peur que tout cela ne soit que le début de quelque chose de bien plus grand et de bien plus douloureux.

𝐎𝐦𝐛𝐫𝐞𝐬 𝐝𝐮 𝐏𝐚𝐬𝐬𝐞́Où les histoires vivent. Découvrez maintenant