À Double Tranchant

Chapitre 16

Un coup de fil... Puis deux... Puis trois... Ce bruit ne cessait de résonner dans ma chambre. Mes yeux s'ouvrirent difficilement. Je n'avais pas beaucoup dormi de la nuit. Cela faisait quelques jours que nous étions rentrés en Écosse. L'ambiance était plus que tendue avec mon colocataire. Il m'évitait. Je ne pouvais pas lui en vouloir. J'avais fait de la merde. Ce qu'il ne savait pas et ne saura probablement jamais, est que je m'étais fait du mal à moi-même. En l'embrassant mais aussi en disant que c'était une erreur. C'était d'ailleurs une très très grosse erreur de ma part. M'attacher ne rimerais à rien. J'ai peur qu'un homme me re brise le cœur. De toute façon je ne ressentais pas grand-chose pour lui si ce n'étais de la haine.

Je jetais un coup d'œil à mon téléphone. 7 appels manqués s'affichaient sur mon écran. Je fronçais les sourcils et passais ma main sur mon visage en me disant que la journée risquait d'être très longue.

Je m'affalais sur le canapé et mettais mon bras sur mes yeux fatigués. Je me concentrais sur ma respiration jusqu'au moment où je sentis le canapé s'affaisser. Je comprenais qu'il venait de s'installer pas loin de moi.J'enlevais avec difficulté mon bras de mon visage et fixais un point devant moi, perdue soudainement dans mes pensées. Je repris mes esprits quand mon téléphone sonna. Le même numéro masqué qui m'avait réveillé. Aaron vit l'appel de ce numéro inconnu et me lança un regard perplexe. J'haussais les épaules et me décidais à répondre.

- Si vous voulez revoir votre ami un jour...il faudra faire tout ce que je vous dis.

Je levais un sourcil et répondais avec nonchalance :

-T'as pris qui en otage ? Nan mais il faut préciser quand on fait ce genre de chose.

Ma réponse avait du le déconcerter car il ne disait rien pendant un assez long moment.

-Il s'appelle Alex et je jure de le découper, le torturer et tout ce qu'on pourrait lui faire si vous ne coopérez pas !

Je me retenais d'exploser de rire. Je pris une voix faussement paniquée.

-S'il vous plaît, pourriez-vous avoir l'amabilité de mettre le haut parleur pour que je lui parle quelques instants ?

Je recevais une réponse positive et perçu Alex se plaindre des liens qui le retenais prisonnier.

-Ok Alex...écoute moi bien... , il semblait attentif... Tu peux pas arrêter de te faire kidnapper toutes les trois secondes s'il te plaît. Merde ! Tu fais chier ! C'est la 5eme fois en six mois ! Qu'est-ce que t'as fait encore ?

L'appel se coupa brusquement et j'ouvris la bouche d'indignation. Ils, je supposais qu'Alex ne voulait plus m'entendre le sermonner devant son kidnappeur, me raccrochèrent au nez.

-Euh... Tout vas bien ?, me demandait mon coloc. Comment ça Alex s'est fait kidnappé et comment ça souvent ?

Je le trouvais un peu trop curieux à mon goût. Je le dévisageais et je battais des paupières ne voulant rien lui dire. Il insistait et finit par le lâcher une véritable bombe. Il écarquilla les yeux en ayant pris conscience de ce qu'il venait d'avouer. Il tuait donc assez régulièrement des gens et faisait du trafic en Russie et en Écosse. Je ne pus retenir ma surprise. Il posa sa main sur mon épaule me faisant promettre de ne rien révéler à personne et qu'il n'aurais jamais dû me dire ça. Il me demanda aussi de ne pas s'inquiéter car il ne me ferait aucun mal. Je l'écoutais, faussement ignorante sur le sujet. Je lui posais un certain nombre de questions auxquelles il répondait ou non selon le type. Tu pose des questions dont tu as déjà la réponse, idiote. Par contre un mafieux aussi Hmm beau et en plus Russe, quoi demander de mieux. Je fis vite taire ma conscience.

Quand il eu fini de parler, je lui résumais la situation. Le fait que mon meilleur ami soit un boulet international voire interplanétaire pour se faire kidnapper autant de fois. Il passa un coup de fil aux gars pour nous aider à retrouver mon meilleur ami que j'espérais mort à cette heure-ci pour enfin avoir la paix que je méritais. Devoir supporter ce genre de chose était tellement ennuyant. Je l'aimais comme un frère mais parfois... souvent... tout le temps, il ne faisait que m'énerver même lorsqu'il ne le faisait pas exprès.