Allongée dans mon lit, le monde semblait s'être arrêté depuis l'attaque. Quatre jours que je restais enfermée, incapable de me lever. Mon corps était lourd, comme si chaque mouvement était un fardeau. Les images ne cessaient de tourner en boucle dans ma tête : cette arme pointée contre ma tempe, les cris, les corps ensanglantés sur le sol. Même fermer les yeux ne me soulageait pas le cauchemar était toujours là.
Mes parents s'inquiétaient. Je savais qu'ils venaient régulièrement s'assurer que je respirais encore, mais je n'avais ni l'énergie ni l'envie de parler à qui que ce soit. L'université attendrait. La vie, elle aussi, attendrait.
Un léger coup à la porte me tira de mes pensées.
- « Entre. » Ma voix était rauque, presque méconnaissable.
Mon père apparut dans l'embrasure de la porte, un air grave sur le visage. Il entra doucement et s'assit sur le bord de mon lit, posant une main rassurante sur la mienne avant de m'embrasser sur la joue.
- « Ma chérie, ta mère et moi sommes très inquiets. On ne sait plus quoi faire pour t'aider. »
Je soupirai et me redressai à moitié, enroulant mes bras autour de mes jambes.
- « J'ai juste besoin de temps, papa... Il faut que je digère tout ça. »
- « Oui, je comprends. Mais je crois qu'il serait bon que tu sortes un peu. Ça te ferait du bien de prendre l'air. Juste quelques heures. »
Il me regardait avec un mélange de tendresse et d'inquiétude, et je détestais le voir ainsi. Leur inquiétude était un poids supplémentaire que je n'arrivais plus à porter. Je finis par hocher lentement la tête. Un sourire soulagé éclaira le visage de mon père.
- « Très bien. Va te préparer, je t'attends dehors. »
Sans ajouter un mot, il quitta la pièce, me laissant seule avec mes pensées.
Je pris une douche rapide et enfilai une robe simple kaki accompagné d'un manteau beige . Rien de trop sophistiqué, mais assez pour ne plus ressembler à une âme errante. En descendant, je trouvai mon père dans le salon, en pleine discussion avec ma mère. Ils s'interrompirent en me voyant, visiblement soulagés.
- « Prête ? » demanda mon père en souriant.
J'acquiesçai silencieusement, puis il m'ouvrit la porte et nous sortîmes.
Nous prîmes la route en direction de la campagne. Mon père avait toujours aimé les paysages paisibles. C'était son échappatoire à tout le chaos de la ville et de... ses affaires. Nous roulâmes en silence pendant un moment, la radio jouant doucement une musique apaisante.
- « On va s'arrêter dans un petit café près du lac. » m'informa-t-il finalement. « C'est tranquille là-bas. »
L'idée d'un endroit calme me parut plutôt bienvenue. Peut-être que j'arriverais enfin à respirer et à ne plus penser à ces images.
Lorsque nous arrivâmes, je descendis de la voiture et inspirai l'air frais du lac. C'était paisible ici, presque irréel. Le vent faisait danser les feuilles des arbres, et l'eau du lac scintillait sous la lumière douce du soleil d'automne. Mon père m'attrapa doucement par l'épaule.
- « On va marcher un peu avant d'aller boire un café, d'accord ? »
Nous longeâmes la rive, le silence entre nous pesant mais pas désagréable. Je savais que mon père voulait trouver les bons mots pour me parler, mais je sentais aussi qu'il avait autre chose en tête, quelque chose de plus lourd. Nous finîmes par nous asseoir sur un banc, face au lac.
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Sous le masque du feu
Novela JuvenilC'est l'histoire de Aurora de son jeune âge elle est traumatisé par la mort de son frère un jour son père lui avoua qu'elle se mariera avec la mafia égyptienne ennemi afin de ce réconcilier Que se passera t-il ?