Valentina.
Je franchissais enfin les portes de mon immeuble pour sortir faire mon jogging matinal quotidien. Ce moment de ma journée était devenu un rituel que je ne pouvais abandonner. C'est durant ce moment que je me vidais la tête, surtout lorsque j'écoutais mes artistes préférés en courant. Je devrais ensuite rejoindre ma mère pour l'aider au café, mais j'adorais ça. Travailler au café avec ma mère occupait mes journées, me faisait gagner un peu d'argent, et me faisait passer du temps avec mes deux personnes préférées ; Luna et ma mère.
J'avais l'habitude de courir dans le parc de Glasgow, c'était presque mon endroit favori, même si j'avais récemment trouver un meilleur endroit que celui-ci. Personne ne m'y avait accompagné, je voulais garder ce lieu secret, rien qu'à moi.
Je réalisais tous les matins le même chemin, par habitude sûrement, même si inconsciemment, je savais que je le faisais dans l'espoir de croiser Eden. Tous les deux, nous avions l'habitude de courir sur ces chemins là avant le début de la journée, mais puisque je ne l'ai pas croisé en deux ans, je suppose qu'il a arrêté. Je fais vraiment pitié. Luna me répète constamment que je devrais passer à autre chose mais c'est plus fort que moi. J'ai déjà essayé d'avoir des rencards avec d'autres hommes, mais tout me ramène toujours à lui. Les autres ne seront jamais lui, et je commence à avoir du mal à croire que je pourrais accorder ma confiance à quelqu'un d'autre.
Je terminais ma course devant les éditions Green pour acheter un café noisette - mon préféré - et je regardais l'immeuble immense face à moi. Je rêvais de travailler ici, ou au moins d'y mettre les pieds pour le travail, et non pour voir l'objet de toutes mes pensées. Tout ce que je voulais c'était publier un livre, mais pour cela, il fallait déjà en écrire un.
Je rentrais chez moi en marchant, mon café à la main. Tout ce à quoi je pensais là maintenant, c'était de prendre une douche.
Après mon passage chez moi, je prends le chemin du café de ma mère. Elle l'a ouvert il y a plus de cinq ans maintenant et je suis fière d'elle et de ce qu'elle en a fait, il est vraiment merveilleux. Travailler pour elle était sûrement la meilleure activité que je pouvais faire ici sans faire d'études. Je pouvais passer ma journée avec elle, et Luna, ma meilleure amie. Les clients étaient parfois relou, mais je les emmerdais.
J'entrais dans le café, mon sac sur mon épaule, et fut enivrée par l'odeur des pâtisseries que ma mère cuisinait dans la cuisine.
- Maman c'est moi ! m'exclamais-je en déposant mes affaires dans les vestiaires.
- J'arrive ! me répondit-elle depuis la cuisine.
Je rejoignais la salle de service pour mettre les tables en place. Je descendais les chaises, puis je récupérais les bougies derrière le comptoir pour les disposer sur les tables avant de les allumer. Le parfum de l'automne ravivait mes sens, et je rêvais d'aller lire un livre dans ma chambre en buvant un café noisette, la pluie se déversant sur ma fenêtre. Mais travailler avec ma mère n'était pas si mal aussi.
- Bonjour mое сердце (mon coeur), me salua-t-elle avec un sourire chaleureux et un baiser sur ma joue.
Ma mère avait le don d'apaiser mon coeur et mes douleurs, s'il y avait bien une chose dont j'étais sûre dans ma vie c'était que peu importe ce qui nous arriverait, je me sacrifierais toujours pour elle, elle a déjà bien trop sacrifier pour moi.
- Привет, мам (bonjour maman), la saluais-je en retour.
Le russe était ma langue maternelle, j'étais née en Russie et avait grandi là-bas, tout comme mes deux parents. Cela faisait cinq ans que je vivais en Écosse, et je devais admettre que la Russie me manquait, mais je ne crois pas y remettre les pieds un jour. J'aurais dû en profiter avant de partir.