J'ai une nuée de pensées bleues
Qui s'est éparpillée comme un vol de corbeaux,
Dans le ciel liquide de mon imagination.
Il s'est imbibé d'une émotion disparate
Un quelque chose que je voulais garder au cœur,
Mais qui y perçait lentement une cascade béante
Par laquelle le flot de mes rêves s'épandait.
Il fallait les saisir par la plume ses idées couleur minuit,
Plutôt que de les laisser tout envahir,
L'ennui, c'est que je n'ai jamais su préférer les mots aux sensations,
Je crois que je n'en fais qu'à ma tête avec tout mon coeur,
Que je peins des silences pour les faire parler sans mots
Que je déguise des évidences troubles pour les parer de vérité,
Et quand la pyramide de vers s'écroule, que reste-t-il ?
L'avenir
N'est pas l'affaire de la pensée,
Mais de la poésie.
Quand j'aurai tout perdu,
Je réinventerai ce qu'il me manque,
On n'a besoin que d'un crayon et d'une feuille
Pour se retrouver soi-même en tout temps et en tout lieu.
Je crois que le bonheur c'est de savoir demeurer auprès de soi.
Trop souvent j'oublie, le chemin qui me mène à moi-même
L'allée fantomnale de mes troubles poétiques,
L'errance mutique de mes délires en vers libres,
L'inespéré refuge des rayures d'un cahier.
Ce que j'ai perdu en moi-même, je le retrouverai toujours.
Ce qui a fleuri au-dehors, peut-être a fané en mon absence,
Je n'ai jamais trouvé de jardinier,
Capable d'apercevoir les coquelicots que j'avais semé.
Je crains qu'ils ne germent que dans l'imagination
De ceux qui aiment même ce qui n'existe pas vraiment.
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Esquisses poétiques
PoetryIl y avait quelque chose à écrire, tout simplement, Et puis l'instant d'après, il avait disparu, N'est donc resté sur le papier Que l'esquisse fugitive De la poésie qui avait crépité ; Un peu d'éphémère qui prétendait avoir droit à l'éternité.