SACRIFICE

Chapitre 2

Ma tête tourne, tout est flou autour de moi, mes yeux qui souvre à peine..

- Elle s'est enfin réveillée, venez vite !

Une voix me parvient, familière et pourtant lointaine, comme un écho à travers le brouillard. J'ouvre difficilement les yeux, chaque battement de paupières me demandant un effort immense. Ma tête me fait un mal de chien. Tout est flou, chaque détail autour de moi semble danser et se tordre. Où suis-je ? Qu'est-ce qui m'est arrivé ?

Je tente de bouger, de comprendre, mais mon corps est lourd, engourdi. Je distingue vaguement une silhouette. Emma.. et d'Amir, si ce n'est pas une illusion. Emma se tient là, son visage crispé par une inquiétude que je n'avais jamais vue chez elle. Ses yeux me fixent, grands ouverts, remplis de terreur.

- Où est-ce que je suis ? Qu'est-ce qui se passe ? Pourquoi as-tu l'air si paniquée ?Est-ce que mon père sait que je suis ici ?

dis-je d'une voix rauque, cherchant des réponses à travers son regard.

Emma se rapproche de moi, ses mains tremblantes effleurant les draps du lit.

- Elena, calme-toi... Tu te sens comment ? Tu te rappelles ce qui s'est passé ? Tu as mal ? Tu vois bien ? murmure-t-elle d'un ton fébrile.

Pourquoi elle tourne autour du pot ? Pourquoi elle ne me dit pas clairement ce qui se passe ? Je sens la panique monter en moi, étouffante, incontrôlable. Inspirant profondément pour garder un semblant de sang-froid, je jette un regard autour de moi. Les murs blancs, l'odeur antiseptique… L'hôpital. Je frissonne.

- Emma, t'as deux putin  minutes pour tout m'expliquer, sinon je me lève et je vais trouver les réponses moi-même.

Je déteste lui parler aussi sèchement, mais elle fini par hoché la tête, hésitante. Ses mains froides serrent les miennes avec une douceur désespérée. Puis, d'une voix à peine audible, elle commence.

- Je... On était à la fête. Tu es partie
chercher des verres... Puis, tu es montée avec Alex. Je sais pas ce qui s'est passé entre vous deux là-haut, mais ensuite, tu es redescendue... Amir t'a retrouvée inconsciente, près de la table de ping-pong,

Elle baisse les yeux, comme si l'image de moi étendue là-bas la hantait encore. Je reste silencieuse, le choc de ses mots me frappent de plein fouet. J'essaie de rassembler les morceaux, mais tout est trouble, brumeux. La porte s'ouvre brusquement, interrompant mes pensées Alex et Amir entrent, visages tendus, inquiets. Alex se précipite vers moi, son visage s'éclairant d'un sourire de
soulagement.

- Ça fait combien de temps que je suis ici ?
demandé-je, d'une voix tremblante, à la limite de céder.

Elle me dévisage, le regard incertain. Amir qui me surprend en prenant la parole.

- Une semaine, chérie.

Je fronce les sourcils. < Chérie > ? Sérieusement ? Amir se permet vraiment de m'appeler < chérie > ? Je lui lancerais bien une réplique pour le remettre à sa place, mais mon corps est tellement épuisé que je laisse filer. Cependant, mon regard le foudroie un instant, ce qui ne passe pas inaperçu. Un sourire arrogant flotte sur ses lèvres, mais je n'ai pas la force d'y répondre.

- Ils ont fait des analyses, des examens. Ils ont dit qu'il te fallait encore du repos pour comprendre ce qui s'est passé. Me dis doucement Alex

Je l'écoute à peine. Sans un mot, je me redresse, repoussant doucement sa main pour m'asseoir au bord du lit. Je suis là depuis une semaine, et personne ne m'a rien dit ? Personne ne m'a donné d'explications claires ? S'il faut que je les trouve moi-même, alors soit.