Une vie animée

Épisode 1

10 juin 2016

Hôpital

PDV D'AYLA

Je balance mes jambes habillées d'une jupe rose comme Barbie dans le lac des cygnes. Son tutu était trop jolie et elle dansait trop bien. Quand je serais grande, je deviendrais comme Barbie.

Elle est trop forte mais pas plus que maman.

- Allez, viens maman. Dis ma maman.

- Oui maman. Je lui réponds.

Je quitte cette chaise, pas très confortable, et me dirige vers une porte blanche avec maman. Avant d'y arriver, nous marchons d'abord un long mais vraiment long couloir tout bleu .

Comme la robe de Cendrillon.

Dans ce couloir, des gens marchent vite dans le même sens ou alors le sens inverse de nous. Ils sont en tenues bleues, comme le mur. Dans leurs bras, il y a beaucoup de papiers. Des griffonnés, des pas griffonnés, des bleus, des jaunes.

Pas de roses, c'est nul.

Nous arrivons devant la porte blanche. Je plisse mes yeux et lis qu'il est écrit Dr. Laborde.

Drôle de nom.

Maman pousse la porte. Enfin, elle essaie plutôt. Quelques uns de ses cheveux bouclés s'échappent de son chignon bas, sûrement à cause de l'effort.

Mais elle est forte maman.

La porte s'ouvre et j'entre, suivie de maman qui referme sur une salle, grande et blanche.

Encore du blanc, on se croirait dans la reine des neiges.

Il y'a des affiches accrochées où c'est écrit quelques lettres d'alphabet, des unes grandes, des unes petites. Une balance, un mesuromètre ? Je crois, c'est papa qui connaît comment on appelle ça.

Il y'a également des fenêtres transparentes, comme de l'eau, où je vois mes cheveux bouclés, comme ceux de maman, attachés en chignon mais haut.

C'est pour mieux voir le dessin d'Hannah Montana qui est sur mon tee-shirt.

- Ayla, viens. M'appelle maman.

Je la rejoins alors. Elle est assise sur une chaise, en métal on dirait, derrière une table blanche où il y'a un homme à grosse lunettes et en blouse blanche assis également.

C'est sans doute le Docteur Laborde.

Ses bras sont posés, à plat, sur la table. Sous son nez pointu, il y'a une moustache, pointue également. De plus, il n'a pas de cheveux et il est blanc. Du blanc sur blanc.

C'est fou comme il ressemble au scientifique dans le jeu de papa.

- Alors, qui avons nous là ? Il demande pendant que je prends place sur la chaise près de maman. Celle qui restait.

- Ayla. Ayla Césaire et sa mère, Hashley.

Le docteur Laborde arrange ses lunettes posées sur son nez et continue :

- Eh bien, avons nous là des descendants d' Aimée Césaire ?

Maman rigole, le docteur aussi, et lui dit "non". Et moi ? Bah moi, je suis perdue.

Et pas qu'un peu.

Je ne connais pas ce nom, ni qui il ou alors elle est. Et c'est quoi ça «  descendants » ? Je connais un descendant, mais je sais pas si c'est le même descendant. Bon, conversation de vieux.