Chapitre 3

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Après une heure de trotte, nous arrivâmes enfin à la demeure des Pélopides. Le manoir, imposant et majestueux, se distinguait des autres bâtiments par sa structure en pierre grise. La famille Pélopide descend de Pélops, le fils de Tantale et de Dioné, et fait partie des familles fondatrices, dont chacune prétend descendre d'un héros ou d'une figure illustre. Les Héraclides revendiquent Héraclès comme ancêtre, tandis que les Euripides se rattachent au dramaturge Euripide. Seuls les Cantacuzène n'ont pas d'ancêtre mythique ; issus de l'empire byzantin, ils descendent d'une ancienne famille impériale, mais leur pouvoir est désormais éteint.

Notre propre famille, la lignée royale des Laskaris, appartient aussi à la noblesse byzantine. Bien avant ma naissance, nos ancêtres et les Cantacuzène s'affrontèrent pour le trône, mais le conflit fut résolu par un mariage arrangé : chaque génération devait lier un membre de la famille royale à un Cantacuzène. Mon père, unique héritier, choisit d'imposer ce sort à ma sœur aînée, Iris. J'estimais ce pacte injuste, mais notre destinée semblait scellée.

Un cri retentit soudain derrière la grande porte du manoir : « La famille royale, soleil et messager des dieux ! » annonça un homme d'une voix forte. Les portes s'ouvrirent en grand, inondant l'entrée d'une lumière éclatante, dévoilant une salle déjà remplie d'invités.

« La princesse héritière Iris Laskaris et la princesse Ariane Laskaris ! » reprit-il d'un ton solennel, alors qu'Iris et moi descendions les marches de marbre blanc sous le regard attentif de l'assemblée.

À peine arrivées en bas, une voix se fit entendre derrière nous : « Mes salutations, princesses. » Je me retournai et vis Alexandros Cantacuzène, notre cousin et le fiancé d'Iris. Cet homme, avide de pouvoir et irritant au possible, affichait un sourire faussement amical.

« Bonsoir, Alexandros. Cela faisait longtemps que tu n'étais pas venu au palais. Je suis... contente de te voir », dis-je, dissimulant mon agacement.

Il répondit avec un sourire hypocrite : « Moi aussi, ma chère Ariane. Désolé pour mon absence à ta cérémonie. Pour me faire pardonner, m'accordes-tu cette première danse ? »

J'acquiesçai à contrecœur. Prenant son bras, je lançai un regard désespéré à Iris, espérant qu'elle vienne à ma rescousse. Elle resta impassible, me laissant seule avec cet homme que je méprisais. Iris, tu me le paieras !

La musique démarra et nous nous mîmes à danser. Alexandros approcha son visage avec un sourire pervers : « Tu t'es embellie, Ariane. »

Je gardai mon calme. « Si tu cherches à me séduire, Alexandros, c'est peine perdue. Je ne t'aimerai jamais, il serait temps que tu l'acceptes. »

Son sourire s'élargit, teinté de sarcasme. « Très chère, j'arrive toujours à mes fins. »

Je répliquai d'un ton sec, un sourire narquois aux lèvres : « Pourtant, en seize ans d'existence, je ne t'ai jamais vu accomplir quoi que ce soit. »

La danse s'acheva enfin, et je le quittai pour rejoindre ma sœur. Elle riait en voyant mon expression.

« Alors, qu'est-ce qu'il t'a dit cette fois-ci ? » demanda-t-elle, amusée.

Je soupirai. « C'est toi que je plains, Iris. Dire que c'est ton futur mari... »

Elle leva les yeux au ciel. « Plaignons plutôt notre tante, celle qui a mis au monde ce gamin insupportable. C'est à se demander comment Poséidon a pu le choisir. C'est une honte ! »

Nous éclatâmes de rire, puis continuâmes à discuter de tout et de rien. Alors que je jetais un coup d'œil à la salle, mon regard se posa sur un homme que je n'avais jamais vu auparavant. Curieuse, je me tournai vers Iris.

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⏰ Dernière mise à jour : Nov 03 ⏰

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