Comme chaque matin depuis maintenant plus de six mois, ma journée commence normalement. Et c'est reparti pour un tour... Mon réveil a sonné à la même heure que d'habitude, je me suis levée, ai effectué la même routine, avant de quitter mon appartement dans lequel j'ai emménagé pour être plus proche de la galerie d'art où je travaille. Grâce à mes parents qui m'ont aidé, j'ai pu facilement m'y installer en peu de temps. Ça sert d'avoir une mère agent immobilier sur le centre de San Francisco.
Je vis donc seule à présent, mais continue tout de même à leur rendre visite tous les week-ends, en profitant pour prendre discrètement des nouvelles des parents de Maya qui habitent dans le quartier.
La vie dans cette partie de la ville est exactement comme je l'avais imaginé, agitée. Il y'a toujours plein de monde partout, en plus des touristes. Au début, je pensais que ça ne m'aurait pas dérangé, mais plus maintenant. Être toujours obligée de prendre en considération les heures de pointes pour éviter de me prendre une foule de gens commence sérieusement à m'agacer. Bienvenue dans le monde des adultes.
Déterminée à être à l'heure, comme tous les matins, je prends le tram jusqu'à la galerie d'art, longe le même trottoir, croise Joe le sans abri qui campe non loin de l'imposant building abritant mon lieu de travail, puis m'arrête juste devant l'entrée. Je dirige mon regard vers la haute structure qui s'étend au-delà des nuages.
Tout en lâchant un long soupir, déjà excédée par cette journée qui ne fait pourtant que commencer, je remets ma tête droite sur mes épaules avant d'entrer dans le bâtiment, les deux portes en verre coulissant sur mon passage pour m'ouvrir la voie. D'un pas le moins enthousiaste possible, je présente mon badge aux portiques automatisés menant vers les ascenseurs réservés aux employés.
Dans l'ascenseur, j'ajuste brièvement la veste de mon tailleur et contrôle mon maquillage en vérifiant que je n'ai pas de rouge à lèvres sur les dents. Heureusement pour moi, il n'y a personne d'autre dans le petit espace.
La galerie, située au dernier étage du bâtiment, est l'endroit le plus fréquenté de la zone. Le reste des occupants étant de simples entreprises. Aujourd'hui, les nouvelles toiles pour la prochaine exposition devraient arriver au cours de la matinée, ce qui équivaut donc à encore plus de boulot que d'habitude.
— Je sens que ça va être long, soufflé-je juste avant que les portes métalliques de l'ascenseur ne s'ouvrent.
Je ne fais que quelques pas avant de pousser la porte d'entrée en bois vernis, sur laquelle une plaque indique en lettres dorées incrustées : Reize and Visha Art Gallery.
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À maintenant vingt-trois ans et fraîchement diplômée en Arts appliqués, j'ai miraculeusement réussi à décrocher un poste dans cette galerie d'art assez réputée du centre-ville de San Francisco. Le rêve. En tout cas sur le papier. La vérité ? C'est une vraie catastrophe. Je me fais exploiter et constamment rabaisser par ma cheffe qui me prend littéralement pour son esclave. Je savais que commencer en tant que simple assistante ne serait pas facile, mais j'étais motivée et prête à gravir les échelons. Sauf que maintenant, je n'aspire qu'à une chose, fuir ce quotidien ennuyeux. Au plus vite.
La galerie appartient à Visha Edwards et son mari Reize Edwards, deux amateurs d'art fortunés. Je ne les ai jamais rencontrés, mais apparemment, ils seraient des gens sympathiques, pas comme ma cheffe qui est une vraie pouffiasse, il faut le dire. Des gens plutôt discrets et philanthropes à ce qu'on dit.
— Mademoiselle Dean, un peu de concentration je vous prie, ces œuvres ont une valeur inestimable. Bien plus que la vôtre, j'entends.
La voix de cette maudite femme résonne à mes oreilles depuis la balustrade de la mezzanine donnant sur l'étage au-dessus.
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Dans l'ombre de Mars - Under the Moon Spin off
ParanormalAshley, fraîchement diplômée en arts appliqués, entame tout juste son entrée dans la vie active. Job de rêve, appartement de rêve, petit ami super craquant... Tout est parfait, sur le papier. Seulement, la jolie blonde a l'impression que rien ne va...