Reflets Trompeurs

18 3 3
                                    

Lorsque j'ai franchi ce couloir,
Cette hantise a ressurgi.
Son reflet a dû m'entrevoir,
Une peur bleue m'a envahi.

Ce grand et ténébreux miroir,
Gangréné de propos biaisés,
Tout proche, là, près du tiroir,
Je n'ose plus m'en approcher.

Encore et toujours vouloir plaire,
Changer à ne plus se connaître,
Malgré leurs jugements sévères,
Un chemin voué au mal-être.

Excédé par leurs faux-semblants,
J'ai pourtant tenu jusque-là.
Tous leurs propos suivent le vent,
À quoi bon imiter cela.

Pour endosser leurs jugements,
Il faut devenir une case,
Mais dès le moindre mouvement,
C'est l'opinion qui s'embrase.

Ce vice du plus que parfait,
En voulant trop souvent paraître,
Dans ce monde d'insatisfaits,
Là où l'apparat règne en maître.

Recueil de poésie :  IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant