31 : Je ne vis plus, je survis

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PDV Izuku

Cela fait déjà trois mois que je souffre... Un mois que mes cicatrices ne guérissent pas... Trois mois que je suis à son chevet et que je lui parle de tout et de rien, de mes journées, de nous, de ce que je ressens. Je passe par tous les sujets de discussion afin qu'il ne m'oublie pas, qu'il n'oublie pas qu'il y a quelqu'un qui l'aime, qui l'attend et l'attendra toujours, s'il le faut.

Depuis trois mois, mes bras se remplissent de plaies et ne cicatrisent pas, car je les réouvre volontairement. S'il faut souffrir, autant souffrir soi-même. Tous les jours depuis qu'il est dans le coma, la faim ne se présente plus devant ma porte. J'ai remarqué cela, car mon corps a une fois de plus beaucoup changé. Je suis devenu une loque. Je ne mange plus, je ne dors plus, je fais des conneries, mais malgré tout, j'espère qu'il me reviendra, car sans lui, je ne suis rien ni personne.

Bon, aujourd'hui, selon One for All, je vais avoir de la visite de mes coéquipiers. C'est-à-dire Black Mist, Dabi, Toga et Twice. Cette nouvelle me réchauffe le cœur, car, à vrai dire, j'ai vraiment envie de les voir. J'ai besoin de compagnie après ces trois mois sans lui... Lorsque le docteur est venu me dire qu'ils étaient là, je soupire et pose rapidement mes lèvres sur celles de l'homme que j'aime, puis je pars les retrouver. Une fois devant eux, il ne faut pas longtemps avant que ma meilleure amie ne me tire vers elle. Le seul souci, c'est qu'elle a décidé de m'attraper par les poignets, pile sur mes plaies, qui viennent juste d'être recousues par le docteur. Cela me vaut un petit cri, qui ne passe pas inaperçu.

Elle se sépare donc de moi, me dévisage en désignant mon bras droit et dit :

- Qu'est-ce qui se passe ? Tu t'es fait mal au bras ?

- Non, tu m'as juste surpris en le prenant comme ça.

Pendant que je m'occupe de Toga, je ne remarque pas que Dabi est derrière moi et, d'un coup, il me relève les manches. Il voit le champ de bataille sur mes poignets. Mes bandages sont remplis de sang, donc c'est normal que leurs visages se décomposent comme ça. Un soupir sort de ma bouche et, sans que je le décide, je descends mes manches afin qu'ils ne voient plus ce massacre, comme j'aime l'appeler. Dabi soupire à son tour et dit :

- Tu as oublié la promesse que tu as faite à Tomura lors de ton arrivée dans la ligue ?

- À quoi bon tenir la promesse de quelqu'un qui peut m'abandonner à tout moment ? Je commence à perdre espoir qu'il se réveille un jour, vous savez. Je l'aime de tout mon cœur, mais je commence à penser que je devrais peut-être abandonner et le laisser partir, vivre dans un monde meilleur...

Ma réponse lance un froid. Je le vois, mais c'est la réflexion que j'ai depuis quelques semaines, car Tomura souffre, je le sais. Le voir souffrir me tue de l'intérieur, même si, au fond, je pense que je suis déjà mort... Le regard que Dabi me lance en dit long sur sa façon de penser. Il est en colère après ce que je viens de dire, mais c'est juste ma façon de voir les choses. Et c'est ma décision, car c'est avec moi qu'il partage sa vie. Sous un excès de colère, Dabi me chopa par le col et me secoua en disant :

- C'est toi qui dis ça, Izuku ? Tu dis l'aimer, mais tu veux l'achever ! Regarde ce que tu es devenu, tu es une loque. Tu es en sous-poids, tu te mutiles et tu es dans un piteux état. Qu'est-ce que ce sera s'il n'est plus là ? Tu vas mettre fin à tes jours ? On ne te laissera pas l'achever s'il y a une chance qu'il survive !

Je le choppe par le bras et le plaque au sol, en le maintenant bien afin qu'il ne bouge pas, puis je dis simplement :

- Je suis peut-être devenu une loque, comme tu dis, mais je sais encore facilement te mettre à terre, Dabi. C'est ma décision, pas la vôtre. Il souffre et je le vois tous les jours. Il ne sait même plus respirer sans une putain de machine, car les balles sont allées trop loin dans son corps. Il y a des risques de paralysie à vie et des risques qui ne survivent pas. Alors autant en finir maintenant !

Dabi se dégage rapidement et me donne un coup qui me projette contre le mur. Mais je ne réagis pas, étant habitué à la douleur depuis quelques mois, mon corps et toutes mes bêtises peuvent en témoigner. Je vois qu'il s'est relevé et il dit simplement en s'adressant aux autres :

- On s'en va. Il n'a plus besoin de nous maintenant qu'il a eu sa vengeance.

Le reste du groupe me jette un regard triste avant de faire demi-tour et de simplement repartir par le portail de Black Mist. Ça y est, j'ai officiellement tout perdu. Je décide de faire demi-tour et de simplement retourner dans ma chambre, terminer ce que j'avais commencé ce matin. Il est temps que je parle aux docteurs du fait de laisser Tomura partir en paix, pour qu'il ne souffre plus.

Une fois mes affaires terminées, je me rends, comme tous les jours, près du docteur pour voir s'il y a des plaies à recoudre, même si je sais que cela ne tiendra pas une journée avant que je doive y retourner. Il n'est pas surpris de me voir et m'installe directement sur la table pour regarder attentivement mes plaies. Cette fois-ci, c'était mes cuisses, comme depuis deux semaines, car mes bras n'ont plus de place.

- Izuku... il faut que tu arrêtes ça... Qu'est-ce que va dire Tomura quand il se réveillera ?

- Il ne se réveillera pas, doc... Arrêtons de lui imposer tout cela. Débranchez-le, il s'est assez battu.

Sur cette phrase, je me lève, me rhabille, ayant remarqué qu'il avait terminé, et je pars simplement, le laissant là sous le choc. Je retourne auprès de Tomura et lui caresse les cheveux pendant plus d'une heure. Ensuite, je décide de lui faire sa toilette et de lui laver les cheveux. Je ne pourrais pas vivre sans lui... Je l'aime tellement. Depuis qu'il est dans le coma, je ne vis plus. Je survis...

aide moi et aime moi ( Tome 2 )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant