Chapitre 1

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Je me souviens encore de ce premier jour à Rivemer, un endroit que j’avais pourtant choisi pour son calme et sa beauté. J’étais arrivée avec mes rêves de grande écrivaine, mes cartons remplis de vieux carnets et d’espoirs. Le voyage en voiture avait été long, mais quand j’avais enfin garé ma vieille Peugeot devant cette petite maison aux volets bleu pervenche, j’avais ressenti un soulagement immense.

Je descendis du véhicule, le vent de Rivemer ébouriffant mes cheveux bruns. L’air avait ce parfum unique de campagne, un mélange de terre humide, de bois, et de fleurs sauvages. Tout semblait parfait. Un endroit où je pourrais écrire en paix, loin des souvenirs de la ville et de ce que j’avais laissé derrière moi.

Je poussai la porte de ma nouvelle maison avec un soupir satisfait. L’intérieur était modeste, mais lumineux. Un salon aux murs blanchis, une cuisine qui donnait sur un petit jardin envahi de roses sauvages. J’installai quelques affaires, m'enroulai dans un pull oversized, et m’apprêtai à entamer mon journal de voyage. Mais alors que je cherchais de l’inspiration en observant la vue depuis la fenêtre, je le vis.

Une silhouette se tenait là, immobile, à la lisière des bois qui bordaient Rivemer. Un homme, grand, les épaules larges, qui semblait me regarder. Ou peut-être regardait-il la maison. Je plissai les yeux pour mieux voir, mais un nuage masqua le soleil, et l’ombre de la forêt l’engloutit.

Un frisson glissa le long de ma colonne vertébrale, et je me dis que c’était sûrement mon imagination. Après tout, je venais d’arriver, et mon esprit avait toujours aimé inventer des histoires. Mais au fond de moi, je sentis une sensation étrange, comme une alerte silencieuse que je ne pouvais pas ignorer.

Là où les Ombres DansentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant