Apocalyptica: The Empire 《Wayv BxB》

13.

Hendery était émerveillé par la grandeur du club et par les lumières colorées, l'ambiance qui criait le luxe. En plus du fait qu'il était complètement defoncé, il n'était jamais venu dans un lieu comme celui-là. Ça leur était interdit pour éviter qu'ils fassent connaissance avec des omégas et qu'on les voient dans ce genre d'endroits scandaleux.

Il admira les femmes qui dansaient autour des trois poteaux sur la scène face aux grandes tables, revenant uniquement à lui lorsque Yangyang lui parla près de son oreille pour qu'il l'entende malgré la forte musique.

"T'aime ce que tu vois?"

"C'est incroyable."

"Il est à moi ce club."

Hendery se retourna vers lui, ayant l'air impressionné.

"À toi? T'es le propriétaire?"

"Moi et Ten plus précisément. Mais ouais. On est les patrons."

Il répondit avec suffisance, un sourire carnassier ne voulant quitter ses lèvres.

"Vous êtes trop cool dans votre famille."

L'innocence que possédait cet alpha le fascinait. Dans leur société actuelle, ça ne se voyait pratiquement plus.

Sa famille était pourrie jusqu'à l'os. Malsaine et malade jusqu'à la moelle. Pourtant, ça ne lui provoqua aucun sentiment d'aversion de se faire dire ça.

Peut-être qu'en vérité, son ignorance l'amusait. Ou bien, le titillait dans un sens. Il ne pouvait mettre le bon mot dessus, mais tout ce qu'il savait, était qu'au lieu d'en être dégoûté ou de la mépriser, ça fit qu'agrandir son sourire.

"Tu viens?"

Il lui tendit sa main. Le prince n'hésita même pas une seconde avant de la prendre et de le laisser l'entraîner jusqu'aux escaliers sans résistance.

Lorsqu'ils furent arrivés à la porte du fond, Yangyang sortit une carte magnétique de sa poche. Ten et lui possédaient chacun une chambre ici, où seul ceux s'occupant de l'entretien avaient le droit d'y mettre les pieds.

Il la glissa pour déverrouiller, puis ouvrit en faisant signe à l'autre alpha d'entrer, ce que le brun fit sans poser de question.

"Ça te fais pas peur ce que Ten a dit sur moi?"

Il demanda en poussant de nouveau la porte, cette fois dans le sens contraire, pour la fermer.

Hendery le regarda longuement dans les yeux avant de prononcer quoique ce soit. Yangyang n'ajouta rien, préférant maintenir le silence. Il voulait une réponse sincère. Ce fut pourquoi il se contenta uniquement de soutenir ce regard, attendant patiemment qu'il trouve quoi dire.

"Un peu. Mais je ressens quelque chose de beaucoup plus fort que de la peur quand je te regarde."

Cette réponse l'intrigua. Il continua de le fixer, comme pour le pousser à lui en dire plus. Une demande muette, taciturne.

"Je ressens ton amerturme. Toute cette noirceur que tu as en toi...j'ai presque l'impression que ma propre colère se reflète dans tes yeux, mais la tienne est encore plus forte. Donc ouais, ça me fait un peu peur, comme ça le fait sûrement aux autres. Sauf que je pense que c'est cette même hostilité que tu dégages qui me pousse à être attiré par toi. Cette haine que je vois tous les jours chaque fois que je me regarde dans un miroir, je la perçois dans ton mépris des gens hauts placés et en position de pouvoir. Cette amertume consumante que j'éprouve envers moi même, je la vois dans tes yeux, à travers ton dégoût de l'humanité, de la société, de la vie. Elle me remémore ma rage d'exister, excepté que la tienne est causé par l'existence des autres. Spécialement par celle des personnes comme moi."

Il n'eut nul besoin d'en dire plus que Yangyang s'avança subitement en sa direction, le poussant brusquement vers l'arrière pour le faire tomber sur le lit. Il attrapa ensuite ses bras de manière à pouvoir les tenir contre le matelas de chaque côté de son corps et vint plaquer violemment ses lèvres sur les siennes, débutant un baiser enflammé.

Il n'y avait absoluement rien de délicat dans leur échange. Rien d'aimant, de doux ou de tendre. Seulement un profond désir. Même que c'était quelque chose d'encore plus puissant que ça, qui allait beaucoup plus loin que de la simple attirance sexuelle.

C'était un besoin vital d'exterioriser et de canaliser leur colère enfouie au plus profond d'eux, une haine qui dépassait les limites de leur conscient.

Celle de Hendery était orientée envers lui même.

Alors que celle de Yangyang était dirigée contre la terre entière.