Premier Chapitre

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Premier Septembre 1997:

Narrateur: Drago Malfoy
Me voici dans le train, dans le compartiment des préfets-en-chef, prêt à aller en dernière année à Poudlard - encore. Ils pensent qu'en me mettant préfet, je serai plus tranquille et paisible ? C'est ainsi leur manière de me présenter leurs condoléances ? S'ils croient que je peux tourner la page de cette manière, et aussi rapidement qu'eux, en ré-ouvrant l'école, ils peuvent se mettre le doigt là où je pense ! Ma colère ne s'évaporera pas en un coup de baguette ! Il est hors de question que je me calme. J'ai déjà pensé à toutes mes revanches - chacun aura le droit à la sienne, et ils peuvent être certains, qu'en aucun cas, ils ne seront tranquilles. J'ai extériorisé, à ma manière, toutes mes peines en écrivant dans un carnet, appartenant à mon défunt père, mes futures vengeances. Il me fallait mettre en place mes plans d'attaque ! Ils y auront tous le droit, sans exception ! Et personne ne pourra me faire changer d'avis.

Qu'est-ce que c'est que ces sottises ? Que fait-elle ici ? Ne me dites pas qu'elle est mon homologue ? Ne me dites pas que cette voix aussi impertinente qu'irritante, derrière cette porte, est celle de cette peste de sang-de-bourbe ? Ne me dites pas qu'ils ont osé me faire un coup comme celui-là ? Pourquoi la vie me punit-elle ainsi ? Qui est l'imbécile qui croit à ses fichus clichés de mettre deux ennemis ensembles ? Ils n'ont vraiment pas compris qu'entre elle et moi, la compétition dépasse assurément de loin celle de tous les élèves ! Même notre affection n'égale pas la noirceur de toutes les putréfactions existantes dans ce bas monde.

Me suis-je trompé ? J'aurais juré que cette voix était la sienne, mais une fois à l'intérieur, la jeune femme devant moi ne ressemble en aucun cas à la lionne. Pour commencer, elle a les cheveux plus courts que les miens, ce qui n'est pas convenable chez une femme à cette époque, mais cela lui va bien - du moins, du peu que j'ai pu voir. La voilà qui entre dans le compartiment, le sourire aux lèvres. Elle n'est pas moche. Je tourne la tête direction de la vitre, et vois la famille Weasley au complet. Je retourne à mon homologue, elle est assise en face de moi. C'est surprenant comme cette coupe de cheveux lui va bien. Par contre, elle semble ne pas me porter dans son cœur. Elle doit connaître ma réputation - qui ne la connaît pas ? Donc, je ne vais pas insister pour lui parler durant le voyage - je n'en avais pas envie, ni l'intention. Je lui fais un simple signe de la tête pour la saluer, un petit sourire, et je retourne à mon occupation : lire un livre sur l'Occlumancie.

N'arrivant pas à me concentrer, j'observe du coin de l'œil ce qu'elle fait. Elle lit également, mais je n'arrive pas à voir le titre de son livre. Je regarde son visage concentré et je m'aperçois qu'elle possède une fossette, juste au-dessus de sa joue gauche - signe de concentration intense ? Cela la met en valeur. Me rendant compte de mes pensées, je décide de me lever pour quitter le compartiment. J'ai passé tellement de temps à ruminer et pleurer la mort de mes parents que je sens un manque pitoyable d'amour ! Et je ne peux pas m'empêcher de rechercher cet amour auprès de la première femme qui croise mon chemin. Je suis ridicule. Je ne suis pas retourné à Poudlard pour me trouver une nouvelle conquête !

- Désires-tu quelque chose ? lui demandé-je à l'embrasure des portes du compartiment.
Celle-ci relève la tête et me regarde comme si je venais de découvrir un sortilège impardonnable. Quoi ? Est-ce trop étrange de voir un Malfoy être poli ?
- Non... Merci, répond-elle timidement.

Je dois traverser le wagon que je redoute le plus, celui de ma maison : les Serpentards. Et le hasard a voulu que ce wagon soit le premier à franchir. Seront-ils cruels avec moi ? J'ai été lâche. Seront-ils tristes de la mort de mes parents ou hypocrites avec moi ? Je n'ai reçu aucunes condoléances directes. Seront-ils fiers de mon nouveau statut ? Je suis le plus confiant de la maison. Ou alors, dans le pire des cas, seront-ils silencieux, en me regardant traverser le wagon ? Je ne le supporterai pas. Je me lance quand même, en ouvrant le battant dans un vacarme que je ne voulais pas provoquer. Un pied l'un devant l'autre, ce que j'essaie de me convaincre de faire. Au début, les élèves me regardent tristement ; c'est ce regard-là, que je redoutais. Toutefois, une élève me regarde avec un sourire aussi grand que celui d'un clown, je tente de le lui rendre - c'est compliqué. Je continue d'avancer et je vois, dès à présent, les septièmes années, il en manque quelques-uns, sont-ils morts ?

L'Histoire improbable de Drago MalfoyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant