Road to Madness

Chapitre 1 : une enfance difficile

Elsa Winnerster, une jeune enfant de 8 ans, était recroquevillée sur son petit lit dans un coin de sa chambre sombre. Des larmes silencieuses coulaient le long de ses joues pâles tandis qu'elle serrait fort contre elle son ours en peluche élimé, son seul réconfort. Les cris furieux de son père ivre résonnaient à travers la porte fermée, comme un orage menaçant prêt à déferler sur elle à tout moment.

Son père, cet homme autrefois aimant, était devenu un étranger terrifiant consumé par l'alcool et la rage depuis la perte de son emploie dans le bâtiment. Ses mains autrefois douces étaient maintenant des armes cruelles, laissant des bleus sur la peau délicate d'Elsa. Ses mots, tranchants comme des lames, lacéraient son cœur d'enfant.

Tapie dans l'obscurité, Elsa priait désespérément pour que cette nuit soit différente, pour que son père oublie son existence, ne serait-ce que pour quelques heures de répit. Mais les pas lourds et maladroits dans le couloir annonçaient son arrivée imminente, faisant frémir la petite fille apeurée.

La porte s'ouvrit violemment, projetant une lumière crue dans la pièce. La silhouette imposante de son père se tenait dans l'embrasure, les yeux injectés de sang et le visage déformé par un rictus cruel, les relents d'alcools embaumaient l'air.

« Où est ma putain de bière ? » gronda-t-il d'une voix pâteuse.

Elsa enfouit son visage dans la fourrure râpée de son ours, priant silencieusement pour disparaître. Mais il était déjà trop tard. Des mains brutales l'arrachèrent sans ménagement de son refuge, la traînant sans pitié vers un nouveau cauchemar éveillé, sa propre vie familiale pervertie en une véritable maison des horreurs dont elle ne pouvait s'échapper.

La mère d'Elsa, autrefois rayonnante de vie, n'était plus qu'une ombre d'elle-même. Son regard autrefois pétillant s'était éteint, remplacé par une résignation morne et silencieuse. Assise dans un coin du salon délabré, elle fixait le vide, indifférente aux cris de détresse de sa fille et à la violence déchaînée de son mari.

Elsa se débattait vainement contre l'emprise de son père, ses petits poings martelant son torse massif dans une tentative désespérée de se libérer. Mais chaque coup ne faisait qu'attiser davantage la fureur de l'homme ivre. Il la jeta sans ménagement contre le mur, son crâne heurtant violemment le plâtre froid.

Des étoiles explosèrent devant les yeux d'Elsa tandis qu'une douleur aveuglante irradiait dans sa tête. Des larmes brûlantes striaient ses joues pâles alors qu'elle cherchait désespérément le regard de sa mère, implorant silencieusement son aide. Mais celle-ci restait immobile, le regard vide, comme une poupée de chiffon brisée.

« Maman... » gémit Elsa d'une voix étouffée par les sanglots. « S'il te plaît... Aide-moi... »

Mais sa mère ne bougea pas, pétrifiée par sa propre peur et sa résignation face à leur bourreau commun. Les coups continuèrent de pleuvoir sur le corps frêle d'Elsa, chaque impact lui coupant le souffle et brisant un peu plus son innocence en miettes.

Dans un recoin sombre de son esprit, quelque chose se fissura irrémédiablement. Une part d'elle-même se détacha, observant la scène avec un détachement glacial. C'était comme si une autre Elsa naissait dans les tréfonds de son être, une version plus sombre et torturée qui se nourrissait de chaque blessure infligée.

Lorsque son père, épuisé et titubant, quitta enfin la pièce en marmonnant des insultes incohérentes, Elsa resta prostrée sur le sol, le corps brisé et l'âme en lambeaux. Sa mère, toujours immobile, n'esquissa pas un geste pour la réconforter.

Dans le silence oppressant qui suivit, Elsa sentit une rage froide s'insinuer dans ses veines, une haine viscérale envers ceux qui étaient censés la protéger mais qui l'avaient abandonnée à son triste sort. Elle se jura qu'un jour, elle se vengerait de cette vie qui lui avait tout pris.