Une bonne douche

Chapitre Unique

Vous perdez forcément la notion de tout lorsqu'une personne vous plaît. La notion du temps, la notion des autres, la notion du danger, la notion de vous même. C'est inexorable, quand une personne pleine d'attention et de tendresse a votre égard est là vous n'êtes plus vous même. J'ai perdu la notion de moi, je ne suis plus moi même. Je ne vois plus personne lorsqu'il est la. Il. Moi même je ne comprends pas. Je suis tombé amoureux d'un homme. Moi Kim Hanbin j'aime un homme. Rien que de le dire ainsi ça me fout des frissons. Je suis homosexuel ? Moi ? Vraiment je ne sais plus. Peut on aller jusqu'a perdre la notion de sa propre sexualité ? Et la notion de l'amitié ? Oui parce qu'en plus d'être un homme, il est mon meilleur ami. Kim Jiwon me rend fou. Il m'obsède. Il fait disparaître mes limites, mes notions, mon sang froid et ma confiance. Il me rend dingue, tremblant lorsqu'il pose sa main sur moi. Innocemment. Es tu si innocent Jiwon ? Ou devrais je t'appeler Bobby pour ne pas éveiller les soupçons ? Non pas de ça entre nous. Nous. Laisse moi donner vie à un nous. Laisse nous donner vie à un nous. Je ne sais pourquoi je l'aime autant. Je ne sais pas non plus pourquoi je perds tous mes moyens face à son sourire d'idiot et ses yeux mis clôt. Mais si vous le voyez... Si beau, charismatique, sur de lui, si Jiwon. Putain ce que je peux être stupide. Je parle comme une gamine amoureuse de son idole. Brrr ça fait peur. Pourquoi es tu comme tu es Jiwon ? Pourquoi tu me perturbes ?

La chaleur du mois d'août est écrasante, harassante. Pire encore lorsque vous êtes au sud de la Corée et que vous êtes obligé de vous entraîner a la danse depuis une heure de l'après midi. Il est 17h13 lorsque je me décidé a faire une pause, et a accorder a mes gars le repos qu'ils méritent. C'est aussi ça d'être le leader d'un groupe de mec, faites les travailler trop longtemps ils vous détesterons, accorder leur une pause et vous devenez Jésus ou le père Noël. Je laisse sortir les gars et sort de la salle suivi de près par Jiwon. Mon meilleur ami passe l'un de ses bras autour de mes épaules et je ne peux m'empêcher de sourire comme un con. Calme toi Hanbin, tu sais bien que ce geste ne veux pas dire ce que tu voudrais.

-Je meure de soif ! T'as pas envie qu'on aille boire un café ?

Je rigole doucement, son enthousiasme me fait rire. Il n'a pas oublié une étape ?

-Je préfère aller à la douche avant Babo !

-Yah !

Il me tape sur l'épaule en riant et me libère de son emprise. Il court dans le couloir avant de se tourner furtivement face à moi.

-First !

Ha ? Il veut faire la course ? Je m'élance à mon tour dans le couloir et arrive à son niveau en moins de deux seconde, je le pousse dans le couloir adjacent et me précipite vers la salle des douches. Il y a cinq douches, séparées par des murs et une porte. Je m'attends à ce qu'elles soient toutes prises mais par chance la dernière est libre. Je ne cherche pas a savoir où est passé celui qui ne se douche pas, je jette mes vêtements rapidement avant de m'engouffrer dans ma douche. Je commence à allumer l'eau lorsque la porte s'ouvre. Je me pétrifie. Je sens une main se poser sur mon épaule.

-J'ai pas envie d'attendre trente ans qu'une douche soit libre et plus t'avais laissé le verrou ouvert, trop tentant.

Je tourne mon visage face au sien, il me sourit comme un débile. Le connard, le connard, le connard ! Je le déteste putain. Pourquoi faut il qu'il me rejoigne dans ma douche ?! Je pourrais lui laisser la place et attendre qu'il ai fini mais je pense que si je fais ça, je vais être carrément suspect. Putain ! Mais comment je vais faire ! Il m'attrape le pommeau de mes mains et commence à se mouiller. Je tourne soudainement la tête face au mur, je ne peux pas le voir comme ça ! Je l'entend rire et je le sens qui oriente l'eau dans mon dos, je n'ose même pas bouger. Je laisse l'eau presque froide dévaler ma nuque, ma colonne vertébrale, la chute de mes reins, mes jambes... Je ne sais pas pourquoi mais sentir ses yeux sur moi me fige. J'ai l'impression que son regard laisse sur mon corps des marques brûlantes. Personne ne parle pendant quelques secondes et je l'entends qui se met à rire bruyamment.