Chapitre 2

7 3 0
                                    

Ce qui énervait Ricky le plus, était le fait qu'il n'y avait aucun son dans cette forêt.

Pas un bruit d'ailes, pas un hurlement de loup.

Rien. Que le silence.

Comme si toute la forêt respirait la mort, le rendant encore plus seul qu'il ne l'était déjà.

Ricky s'était remis à marcher lentement entre les arbres.

De toute façon, ça faisait longtemps que les gardes avaient arrêté de le poursuivre.

Ils laissaient la forêt s'occuper du reste.

Ils le laissaient mourir à petit feu, s'affamer, le froid lui mordre la peau avant qu'il ne finisse en corp sans vie allongé sur le sol dur et froid de la forêt, recouvert d'une couche de neige, sans force pour se relever à nouveau.

Ricky s'enfonçait de plus en plus dans la forêt malgré ses pas lents.

Il avait tout le temps du monde devant lui, à quoi bon se forcer.

Il ne savais même pas depuis combien de temps il marchait, quel distance il avait parcouru, si il sortirait un jour de cette forêt ou si il périrait vraiment ici.

Ses chaussures lui faisait mal et sa cape ne le protégeait pas du froid glacial au milieu de cette forêt. Elle ne faisait que se balancer sur ses épaules au rythme de sa marche, traînant dans la neige, trempée.

Qu'est-ce-qu'il aurait donné pour juste cligner des yeux et se retrouver dans son petit bureau en haut de sa tour, à écrire calmement près de sa cheminée où le feu crépitait au lieu d'être en train de se perdre dans un endroit sale, froid et inconnu.

Son regard rivé vers le sol, il ne s'arrêtait pas, pas même une seconde, pour prendre une pause.

Il espérait qu'il trouverait une sortie ou alors juste une petite grotte où il pourrait s'abriter pour la nuit.

Son esprit deriva vers sa mère.
Il ne lui restait plus rien maintenant, ni fils, ni mari.

Si on l'avait même prévenu...

Elle devait être au courant.

Tout le pays devait être plastifié d'affiche à son effigie, avec des récompenses plus ou moins grandes pour celui qui le retrouverait.

Ricky ne savait toujours pas pourquoi il était devenu un fugitif et il n'allait pas faire demi-tour pour demander, c'était certain.

Il ne l'apprendrait sûrement jamais si il mourrait ici.

Un éclat soudain de lumière lui fit lever les yeux.

Entre plusieurs arbres en face de lui, de la luminosité provenait. Sûrement qu'une clairière ouverte devait de trouver juste derrière.

Les sourcils froncés, Ricky s'approcha des arbres, se faufilant entre eux, s'arrêtant pour décrocher sa cape qui restait coincé entre deux buissons, finit par les dépasser et arriver derrière les arbres.

Il ferma les yeux pendant un instant, le ciel blanc l'aveuglant.

Il était bien dans un clairière ouverte, mais beaucoup plus grande qu'il ne l'avait cru.

Et bien remplie.

Il se trouvait dans un petit chemin de sable, de son côté gauche, la forêt, de l'autre, une sorte de jardin à la française immense, avec des buissons remplis de rose rouge.

Des fleurs en hiver ?

Étrange...

Ricky regarda le jardin qui s'étalait au moins sur une bonne vingtaine de mètres en largeur et beaucoup plus en longueur.

L'ancien secrétaire leva les yeux lentement, prennant compte de l'énorme château qui surplombait le jardin de toute sa hauteur.

Il était aussi grand que les arbres de la forêt, le bout de ses multiples tourd brillant d'or et ses murs gris, reflétant la neige au sol, le rendant éclatant dans ce paysage blanc.

Ricky n'avait jamais cru que cette forêt abritait un château et surement pas un en si bonne état.

Il était ravissant, même encore plus beau que celui du royaume.

Et si parfait pour un château abandonné.

Ou peut être qu'il ne l'était pas...

Une bouffée d'espoir emplie la poitrine de Ricky alors qu'il marcha vers le château, son mécanisme de survie s'activant.

Si quelqu'un vivait ici, peut être qu'on pourrait l'abriter pour quelques jours, lui donner des informations vers où aller puis, dans leur grande hospitalité, ils pourraient offrir à Ricky quelques vivres et peut être même un moyen de transport vers les frontières du royaume où Ricky pourrait partir en paix.

Ses pas laissaient des traces fraîches dans la neige et, ne marchant même plus droit, il arriva devant l'énorme porte de bois.

Ricky frappa dessus, entre deux rangées de rose grimpantes sur les murs, agréablement surpris de sentir la chaleur du bois se rependre sur sa main congelé.

C'était du chêne.
Une porte faite de chêne, tellement grande qu'on aurait pu y faire tenir au moins quatre fenêtres du château de son ancien royaume.

Ricky attendit quelques secondes avant de refrapper mais toujours aucune réponse lui vint.

Il y avait deux énormes poignets, couleur or, sûrement faite du même métal, formé en tête d'ours, un anneau leurs pendant de la bouche.

Le château devait être abandonnée.
Donc personne ne lui en voudrait si il y rentrait juste pour la nuit.

Ricky se tourna une dernière fois vers les roses sur les buissons derrière lui, se demandant toujours comment c'était possible qu'elle soit là, avant de tirer de toute ses forces restantes sur les poignes, s'engouffrant à l'intérieur du château, fermant la lourde porte derrière lui, empêchant le froid de pénétrer dans la demeure.

Ses pieds atterrirent sur un parterre de feuilles mortes et des plantes grimpantes montaient sur touts les murs autour de lui.

En face de lui ce trouvait un escalier .
Fait de marbre, il paraissait aussi glacial que la température dehors.

Il commençait en marche commune avant de s'arrêter sur une petite plateforme et de reprendre des deux côté de l'espace plat pour monter à l'étage.

À partir de la porte, il y avait huit socles, quatre de chaque côté, qui s'arrêtait au début de l'escalier et un neuvième socle se trouvait sur la plateforme, coller au mur, faisant face à l'entrée.

Sur chaque socle se trouvait une petite statue en pierre, pas plus haute que quarante centimètres, représentant chacune une fleurs différentes.

Ricky n'eut seulement le temps d'assimiler que la neuvième statue, celle sur le haut des escaliers, représentait une rose.

Si il avait eu plus de temps, il aurait facilement put identifier les autres fleurs, mais ce n'était pas à quoi pensait le secrétaire sur le moment.

Devait-il monter ? Attendre ? Faire demi-tour ?

Il se retourna vers la porte, la touchant du bout de doigt.

Il pouvait juste s'allonger sur cet amas de feuilles et dormir.

Peut être qu'il ne se réveillerait même pas, son corps le lâchant ici, dans ce rare  endroit de chaleur de la forêt.

Et si il se réveillerait le lendemain, il pouvait encore explorer le château, rester entres ces murs qui le protégeaient du froid.

Il se retourna pour chercher une chambre qui pourrait lui servir de gîte pour la nuit mais s'arrêta soudainement quand il remarqua que quelqu'un se trouvait sur la plateforme des escaliers, le regardant avec un sourire.

"On ne vous a jamais appris à toquer ?"

Le beau loin de la bête Où les histoires vivent. Découvrez maintenant