Le beau loin de la bête

Chapitre 4

Le bruit sourd de coup sur la porte réveilla Ricky.

L'esprit embrumé, un filet de salive pendant à son menton et la gorge rauque, c'est ainsi que le jeune homme se leva, chancelant sur un pied, aller ouvrir la porte.

Un jeune femme se trouvait derrière. Elle portait un tablier blanc au dessus d'une robe à col noir, ses cheveux couleur blé tressés en couronne autour de sa tête, cachés en dessous d'une charlotte de dentelle.
Elle se tenait droite, le visage neutre derrière un chariot bien rempli de choses que Ricky ne reconnut pas sur le moment.

Il dut observer la servante de haut en bas plusieurs fois avant que les informations de où il se trouvait et qu'est-ce qu'il faisait là reviennent à son cerveau et qu'il se redresse en hâte, essuyant la salive autour de sa bouche, voulant épousseter sa chemise, se rendant compte qu'au lieu d'une chemise blanche immaculée, il s'était endormi avec, et portait donc toujours, sa cape et ses vêtements de fuite sales et plein de boue.

Il se racla la gorge en souriant, espérant ne pas avoir trop l'air d'un pauvre homme qui était chassé de son royaume car il n'avait pas pu satisfaire son souverain, même si c'etait exactement le cas.

À son grand étonnement, la servante n'attendit même pas qu'il se présente ou qu'il ne dise quoi que ce soit qu'elle s'engouffra dans sa chambre, poussant son chariot avec elle.

"J'ai amené avec moi plusieurs choses qui pourrait vous être utile, Monsieur, comme du thé, des produits de toilette ou encore quelques objets de divertissement tel, un échequier, des carnets de dessin et des fils de couture."

Ricky cligna des yeux, confus et perdu pendant quelques instants.
Il venait de se réveiller et voilà qu'une servante lui apportait des choses qu'il trouvait inutiles dans sa situation.

Il ne savait même pas coudre !

Ricky se reprit les esprits et demanda, plus assurément cette fois.
Il parlait à une servante et, ayant lui aussi été un serviteur de la couronne, il se sentait plus à l'aise de discuter avec elle qu'avec Gunwook.

"Excusez moi mais on m'a dit que vous pourriez répondre à quelques unes de mes questions ?"

La servante se retourna vers lui en pleine action de poser les produits de toilette sur la coiffeuse de la chambre. Elle finit de les déposer doucement et se tourna complètement vers lui.

"Je vous écoute."

Ricky fit un signe de tête et commença doucement.

"Vous vous appelez ... ?"

La servante répondit rapidement, comme une machine automatique.

"Arina."

Ricky cligna de des yeux face à sa réponse courte et rapide mais continua.

"Très bien, Arina. Moi c'est Ricky. Comment ce fait-il que je n'ai jamais entendu parler de ce château ni de ... Monsieur Gunwook ?"

Arina s'était activé à changer les draps de son lit qu'il avait effectivement taché et mouillé à cause de ses vêtements. Elle mettait les linges sales dans un panier en osier tressé et en sortait des nouveaux en lui répondant.

"Monsieur Gunwook était le frère de la défunte reine, épouse de votre roi. Il a été exilé dans ce château qui est une ancienne demeure abandonné par votre royaume. Cela explique le fait qu'elle soit à demi en ruine."

Ricky fronça des sourcils, la regardant faire, des nouvelles questions se formant dans sa tête.

"Pourquoi a-t-il été chassé ?"

Arina se tourna vers lui, ayant bouclé rapidement son travail, les draps étant maintenant comme il l'est avait trouvés, net et propre.

"Certaines questions ne se pose pas, Monsieur Ricky. Un conseil, ici, il faudra savoir se taire, malgré les envies multiples d'en savoir plus."

Elle leva les yeux vers l'horloge sur le mur et ouvrit l'armoire à Ricky, lui offrant son premier sourire depuis qu'elle était arrivé.

"Il va être l'heure. Changez vous, je vous attendrai derrière la porte pour vous accompagner prendre votre dîner en compagnie de Monsieur Gunwook. Vous pourrez lui poser toute vos autres questions dont je n'ai pas pu répondre."

Et elle sorti avec son chariot, qui, malgré toutes les choses qu'elle avait déposé dans la chambre de Ricky, restait remplie de linge blanc et de toute autre sorte d'objet du quotidien, comme si on lui avait rien enlevé.

Le jeune homme haussa un sourcil en marchant vers son armoire.

Ça aller être difficile si tout le monde lui disait qu'il devait poser ses questions à quelqu'un d'autre.

Il n'avait pas pu demander quoi que ce soit qui aurait pu l'aider que cette Arina était rapidement partie comme un animal effrayé, n'ayant pas le moins du monde assouvit la curiosité qui grandissant de plus en plus au fond de Ricky.

Le jeune homme fut surpris lorsque, en jettant un coup d'oeil dans l'armoire entrouverte, il remarqua que la couleur la plus présente était un bleu clair comme ses murs.

Il attrapa un ensemble qu'il trouvait intéressant et, étonnamment, après l'avoir essayé, il se rendit compte qu'il lui allait comme un gant.

Après réflexion, tous les vêtements avaient l'air d'être à sa taille.

C'était une bonne chose si il voulait rester. Mais il ne comptait pas loger ici longtemps donc autant de vêtements lui était inutile.

À par si Gunwook lui offrait à son départ, ce qui serai très aimable de sa part.

Il finit de se préparer, se coiffant rapidement ses cheveux clairs pour les démêler, ne touchant pas au reste, tous ses pinceaux, bijoux et dorures sur la coiffeuse n'étant peut-être pas fait pour lui.

Ricky essayait de laisser le moins de traces de sa présence ici, ne savant pas vraiment si il avait le droit de toucher à ses affaires riches et dorés qui respiraient la royauté dont la chambre était remplis.

Après s'être assuré que son apparence était convenable une dernière fois dans la glace de la coiffeuse, l'ancien secrétaire ouvrit la porte de sa chambre et s'engouffra dans le couloir extérieur, refermant doucement la porte dans son dos.

Malgré la douceur de son geste, elle claqua dans un bruit fort qui emplie le couloir silencieux de son plein et fit grimacer Ricky qui n'aima pas l'idée qu'io était celui qui avait causé ce dérangement dans ce parfait silence.

Il avait l'impression que toute cette demeure respirait, vivait et que, si il faisait quelques choses de travers, elle allait refermer ses murs sur et lui faire payer le prix pour avoir ruiné sa tranquillité.

Un toussotement à sa droite le fit presque sauter au plafond alors qu'il remarqua enfin Arina qui l'attendait, dos collé contre le mur.

La servante le regarda de haut en bas, aucune émotion se lisant sur son visage.

"Veuillez me suivre, je vous prie."

Il suivit du regard le dos de la servante qui avait commencé à marcher rapidement vers sa destination et trotinna pour la rattraper, non sans se demander où est-ce qu'elle avait mis son chariot qui avait complètement disparu de vue.