Chapitre 1

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Kakashi était en train de relire tranquillement son livre favori lorsque l'on toqua à la porte de sa maison. Son regard dériva un instant vers l'étagère où une photo retournée face contre le bois collectait silencieusement la poussière. Bientôt trois ans déjà. Il secoua la tête, et replongea son attention sur son bouquin. C'était son jour de repos, et la simple idée de devoir échanger des phrases avec un autre humain lui parut bien trop déplaisante.

"Pakkun, c'est personne, arrête d'aboyer." marmonna-t-il en tournant une page.

Il avait commencé un passage érotique, qu'il avait déjà lu des dizaines et des dizaines de fois. Il appréciait la profondeur de la relation des protagonistes, leur façon de se dire les choses uniquement avec un simple regard, un simple geste. C'était une capacité que Kakashi avait volontairement abandonnée au placard depuis bien longtemps. Les livres étaient devenu le seul refuge dans lesquel il se s'autorisait à voyager loin de cette réalité où il n'était plus rien qu'une pauvre merde qui ne méritait plus le respect de personne.

La porte continuait de se faire tambouriner et Pakkun ne parvenait à s'arrêter d'aboyer.

"Fais chier," grogna-t-il avant d'annoncer un peu plus fort: "Si c'est toi Gai tu sais que tu n'as pas besoin de toquer pour entrer !"

Il y eut un silence, silence où Pakkun partit renifler sous la porte. Sa queue remua et Kakashi fronça les sourcils. Ses aboiements reprirent, étrangement enjoués et il du se résigner à contre cœur à se lever de son canapé. Son livre glissa entre deux coussins au moment où il eut traversé son salon.

Avec flegme, Kakashi fit racler ses chaussons sur le sol jusqu'à sa porte d'entrée. Par habitude, ses yeux balayèrent rapidement la pièce – toujours aussi impeccablement rangé, chaque objet à sa place précise. Seul le mur au-dessus de la cheminée restait désespérément nu, comme si Kakashi avait récemment arraché tout ce qui aurait pu y être accroché.

Il hésita avant d'ouvrir, jetant un œil à son entrejambe.

Si on ne s'y attarde pas, ça se voit pas... se dit-il sans franchement croire à ses mots.

Il attrapa la poignée de porte d'une main ferme, faisant cesser les coups sur sa porte. La lumière de l'extérieur viola la pénombre, et une silhouette se dessina sous ses yeux.

Une silhouette,... qu'il ne s'attendait pas à voir.

"Salut Kakashi ! ".

"Iruka." répondit-il, une pointe de surprise dans la voix qu'il chercha à cacher en glissant ses mains dans ses poches. Une sensation désagréable lui noua brièvement l'estomac. Sous le tissu de ses poches, ses doigts se crispèrent involontairement.

C'était un ancien plan cul. Kakashi avait baisé ce type pendant des mois jusqu'à ce qu'il n'y trouve plus aucun intérêt, ou plutôt jusqu'à ce qu'il n'y trouve trop d'intérêt.

"Je croyais avoir été clair il y a un an."dit-il en s'adossant à l'encadrement de la porte. Il pleuvait dehors et Iruka avait quelques mèches de cheveux qui s'étaient sauvées de la queue de cheval pour venir se coller à ses joues. "Quand je t'ai dis que je t'avais platinium et que je ne gardais pas les vieux jeux déjà terminé." répéta-t-il sans émotion.

Kakashi n'était pas un type bien et ne voyait aucun intérêt à se cacher derrière des airs de bon garçon.

"Pas assez apparemment," répondit Iruka du tac au tac d'un sourire en coin. "Tu me fais rentrer ?"

Kakashi le regarda de haut en bas, retenant un rictus. Il croisa ses bras, bien confortablement abrité de la pluie à l'inverse de l'autre homme qui subissait le courroux du ciel, mais quelque chose l'irritait. Rien de surprenant, Iruka était irritant. Un vrai virus qui vous cloue au lit et qui persiste, qui persiste.

Sans regret - KakaIruOù les histoires vivent. Découvrez maintenant