Tome 3 Epilogue II + Annonce

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— Nix.

Un vent souffla dans mes cheveux. Par-dessus la rambarde en fer, je regardais les rues agitées et les innocents tremblants, ignorant le danger qui se situait au-dessus d'eux.

S'ils savaient...

Je ricanai en imaginant leurs expressions paniquées.

Une main chaude s'enroula autour de ma taille, me faisant oublier mes envies de meurtre. Provisoirement.

L'encre noire sur son annulaire gauche contrastait avec l'argent de la bague autour de son doigt. Ma main s'enroula dans la sienne et je laissai son souffle rebondir dans ma nuque le temps d'un instant.

— Fils de chien.

Je sentis son rictus contre ma peau.

— Tu es insupportable.

— Et toi, tu ne sais pas parler aux femmes.

Je me retournai pour lui faire face. Ses prunelles noires trouvèrent les miennes aussitôt et sa prise sur ma peau se fit plus ferme.

— Je sais les faire chanter.

— Les ? Tu te fous de la gueule de qui ?

Son ricanement résonna dans mes oreilles, mais je ne plaisantais pas.

— Toi et ta chatte. Ça fait deux. Tu sais, pluriel, tout ça.

— Elle ne veut pas de toi. Moi non plus.

— Pourquoi tu continues toujours à te battre contre moi ?

Ses doigts s'infiltrèrent sous mon short et mon souffle se coupa comme si c'était la première fois qu'il posait les mains sur moi. Mais ça faisait sept ans que je l'avais rencontré.

Sept ans.

— Ce ne serait pas drôle, sinon. Tu me tuerais probablement dans mon sommeil d'ennui.

Il rit contre ma peau.

— Oh ma belle, il y a plus de chance que tu m'émascules un jour que je te tue.

— De fortes chances, donc.

— Un jour, je te fesserai.

— C'est une prière ? Si tu veux, je peux t'envoyer directement au septième ciel, pour que le Tout Puissant t'entende un peu mieux.

— Je crois qu'il nous entend déjà assez la nuit.

Je ricanai en le laissant s'emparer de ma bouche, tout en mordant légèrement sa lèvre. Un petit gout de sang se répandit dans mon palais et il gémit.

— C'était pour quoi, ça ?

Je haussai les épaules.

— Te rappeler ta place, fils de chien.

Ses yeux affrontèrent les miens. Le temps s'arrêta, comme toujours quand j'étais en sa présence. Il articula ces trois mots qui m'empêchaient de le tuer à chaque respiration. Je les lui retournai dans un souffle. Plus bas, dans les rues d'Ubud, une clameur monta. Un hommage. Une bourrasque secoua à nouveau le petit balcon sur lequel nous étions.

— On ne devrait pas rester là.

Kurt contempla la foule, immobile. Une vieille anxiété remonta dans ma gorge en contemplant son visage figé. Mais finalement, sa main trouva la mienne et la serra si fort que je crus en perdre mon souffle.

Set Me Free [EDITE SUR AMAZON]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant