ESPOIR

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Tous les après-midis, les trois frères enfourchaient leurs vélos, se lançant dans une course effrénée à travers les petites routes de campagne, leurs roues grinçant contre le sol sec. 

Ils pédalaient en direction de la maison de leur cousin, située à moins de deux kilomètres de là. C'était leur petit rituel quotidien, une échappatoire au tumulte des journées. Là-bas, dans la cour de la maison familiale, une balançoire attendait Matt, comme une promesse de liberté.

Dès qu'il arrivait, c'était vers elle qu'il se précipitait. Le bois du siège grinçait sous son poids, mais il n'y faisait pas attention. Le plus important, c'était la sensation qu'il éprouvait chaque fois qu'il se balançait. Le vent s'engouffrait dans ses cheveux, fouettait son visage, et ses joues rougissaient sous la caresse du soleil. 

C'était un moment à lui, un instant suspendu où il pouvait oublier, même si ce n'était que pour quelques secondes, tout ce qui pesait sur son cœur.

Le balancement devenait pour lui un moyen d'évasion, une danse silencieuse avec le temps. Il se laissait emporter, les pieds frôlant l'air, le regard perdu dans l'azur du ciel.

Chaque mouvement vers le haut semblait l'élever un peu plus, comme si, dans cette poussée de l'air, il pouvait échapper à ses pensées sombres.

Les nuages filaient au-dessus de lui, et, dans ce balancement, Matt se perdait dans ses rêves et ses espoirs.

Il s'imaginait des choses, des images floues mais réconfortantes : demain, peut-être, il reverrait Céline. Peut-être que, comme par magie, la vie retrouverait un sens, qu'il serait à nouveau capable de sourire, de sentir un peu de cette chaleur qu'il avait perdue. 

Sera-t-il plus heureux demain ?

C'était une question qui le hantait, mais qu'il n'osait pas vraiment formuler à voix haute. En se balançant, il se permettait de rêver que, tout comme le vent soufflant dans ses cheveux, la vie pourrait un jour se redresser et lui offrir à nouveau la paix.

Le bruit de la balançoire, régulier et apaisant, était pour lui un écho lointain de ces moments de bonheur passés, un rappel que la vie, malgré tout, pouvait offrir des instants de légèreté, des instants d'espoir. 

Tout en se balançant, il fermait les yeux et se laissait bercer par ses pensées. Il ne savait pas ce que l'avenir lui réservait, mais à cet instant précis, il savait une chose : il pouvait encore rêver.

La Vie d'un Garçon NormalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant