CHAPITRE 8

341 29 62
                                    

Le soleil se levait, et offrait à la forêt une magnifique couleur orangée, j'attrapais la main de Colin pour aller plus vite. Le sentier commençait à être de plus en plus net, et je percevais de plus en plus la lumière extérieure.
Mon copain gardait difficilement ses yeux ouverts, et les fermaient régulièrement de fatigue. Il marchait lentement et trébuchait dans la moindre brindille...

- Colin, chuchotais-je, tu tiens le coup ?
- Pas vraiment... On peut s'arrêter deux minutes ? demandait-il.

J'hochais positivement la tête et l'aidai à s'asseoir au sol. J'observais ces arbres au loin, et j'espérais ne pas les revoir avant des années et des années. Venir dans une forêt ne sera plus jamais un plaisir, c'était ce que je pensais en regardant le paysage.
J'admirais ensuite Colin, et ses doux yeux presque noirs rougis par la fatigue et les pleurs. Les miens devaient être encore pire...

- Je t'aime Claire, me déclarait-il.
- Moi aussi, avouais-je...
- Pas depuis plus longtemps que moi.
- Oh que si, assurais-je.

Il plantait son regard dans le mien, cherchant à voir la vérité. Ne trouvant aucun mensonge dans mes yeux, il soupirait et s'étendait tout en souriant.

- Même avec tout ce sang sur la gueule j'ai envie de t'embrasser putain.

Je riais, et cette fois-ci de bon cœur, sans mauvais jeu de mot.

- Je préfère éviter de tacher ton petit visage, disais-je accompagné d'un sourire moqueur.

Colin commençait à entrer dans mon jeu, et approchait son visage du mien.

- Et si je te disais que tu me rends fou depuis le premier jour ? demandait-il.
- Je te répondrais que c'est la même chose pour moi, ajoutais-je.

Il m'observait ensuite d'une manière complètement choquée.

- Ça veut dire qu'on s'aime depuis la seconde tout les deux, et qu'on a attendu presque 2 ans pour se le dire, riait-il.
- Oui, c'est ridicule !

Son rire était putain de beau, et plus que contagieux... Soudain, je voyais un buisson bouger, et mon corps se raidissait automatiquement. Je pointais le buisson du doigt, et Colin zyeutait l'endroit indiqué. Je relâchais ma respiration quand un lapin blanc en sortait, nous narguant complètement.

- Je suis devenue parano, affirmais-je.

Colin me souriait, pour ensuite approcher son visage du mien et plaquait ses lèvres sur les miennes, un simple petit baiser, mais qui avait eu son effet. Je rougissais, et lui prennait la main pour ensuite recommencer à marcher.
Les rayons du soleil étaient de plus en plus percevables, et je souriais de joie quand la fin du sentier se montrait. Les personnes qui étaient déguisées hier soir étaient vêtues simplement, et il n'y avait plus aucune trace de faux sang. Tant mieux pour eux, je n'aurais pas supporter une seule goutte de sang en plus !
Une jeune femme rousse courrait vers nous avec une couverture dans ses mains, qu'elle sur nos épaules.

- Mais vous êtes tachés de sang ! s'écriait-elle. Et vos amis, où sont-ils ?

Je lançais un regard attristé à la femme.

- Ce jeu, il faut l'arrêter, commençais-je, mes amis sont morts à cause de votre tradition à chier ! J'ai perdu tout les amis que j'avais, je commencais à hurler, nous sommes rentrés dans cette forêt de merde à six, et nous en ressortons vivant à DEUX !

La femme était inquiète, et ne comprenait pas ce que je racontais...

- Mais ce bois n'est pas du tour dangereux ! Ce n'est qu'un jeu, commençait-elle à s'énerver, les personnes effrayantes que vous avez vus n'étaient que des habitants déguisés !

Je posais ma main sur le sang qui avait tâché mes habits.

- Et ça ? demandais-je.
- Et ça quoi ?
- Vous pensez que c'est du faux-sang ?
- Je l'espère, souriait-elle.
- S'en est pourtant du vrai ! affirmais-je.

Colin posait sa main sur mon épaule, tout en me murmurant à l'oreille d'arrêter cette dispute, qu'ils ne nous croiraient jamais. Je soupirais agacée mais stoppait la dispute qui commençait à éclater.
La jeune rousse s'éloignait de nous, et allait parler à un vieux monsieur barbu un peu plus loin. L'homme paraissait inquiet, mais je ne cherchais pas à comprendre. Je caressais la main que Colin avait posé sur moi, et je tentais d'oublier les horreurs que j'avais vu cette nuit du 20 juillet 2015.

Les habitants du village s'agitaient autour de nous, posaient des questions sur ce qu'il s'était passé à l'intérieur, sur pourquoi j'étais tâchée de sang, me faisant remonter le souvenir du cœur que j'avais du engloutir pour sauver Colin de l'emprise de cette connasse de fillette.

- Je veux que vous arrêtiez votre jeu, déclairais-je calmement.
- Et pourquoi donc ?

Je ne savais pas de qui venait cette voix, mais en tournant la tête, je tombais nez à nez avec la vieille femme d'hier soir.

- Je ne veux pas que d'autres personnes souffrent de perdre leurs amis, hurlais-je presque.
- Ils ne sont pas mort, affirmait-elle, ils vous ont juste abandonnés.

Je riais jaune.

- Et vous en faites quoi, de ce que j'ai vu hein ? criais-je.
- Je ne sais pas ce que tu as vu.

Je lui crachais au visage, lui souriais hypocritement, et je m'écartais de Colin pour rentrer chez moi le plus rapidement possible.

Pourquoi ne nous croyaient-ils pas ?

Une fois que j'avais atteint la porte d'entrée, je donnais un grand coup de pied dedans, mes parents étaient absents et tant mieux, je ne voulais pas répondre à d'autres questions. Je montais les marches des escaliers dans une vitesse spectaculaire, entrais dans ma chambre, prenais de quoi me changer, et m'enfermais dans la salle de bain. Je regardais mon reflet dans le miroir, et ma mine était hideuse. Mes yeux étaient rouges, à la fois à cause de la fatigue, mais aussi par les nombreuses larmes versées. Le bas de mon visage était rempli de sang, et je me dégoûtais moi-même à cette vue.
Je faisais couler l'eau, me déshabillais et entrais dans la baignoire qui devenait rapidement rouge. Je retirais alors cette eau, et en faisait couler une autre. Je frottais énergiquement ma peau, dans l'espoir qu'en retirant ce sang, ce que j'avais vécu cette nuit parte de ma mémoire. Mais ce n'est pas  de cette façon que je vais oublier. Je grognais quand l'eau devenait de plus en plus froide, et sortais donc de la baignoire. J'enfilais un peignoir beaucoup trop grand pour moi, et je regardais mon téléphone : j'avais reçu deux messages.

*Colin..<3*
Je suppose que tu es rentrée chez toi... Envoie-moi un SMS quand tu veux que je vienne, pour parler de tout ça... Je t'aime...

Je souriais malgré moi, Colin a un don pour me faire sourire dans n'importe quelle situation. Je lui répondais rapidement qu'il pouvait venir chez moi d'ici une heure ou deux, puis mon attention se portait ensuite sur le message suivant.

*Inconnu*
Vous avez la chance que ce jeu ne se joue qu'une fois par personne. Mais les prochaines parties seront bien plus sanglantes...

Mes mains se mettaient à trembler, et je supprimais cet SMS dans la foulée.

Je ne comprend rien.

********************
Je vous annonce que la prochaine partie sera l'épilogue... ;)
Le test de courage prend déjà fin, mais sachez que j'ai adoré l'écrire ! Et voyez la coïncidence de fou : le jeu se passe le 20 juillet, et je poste la fin ce jour-la, aha ! ^^
Je vous remercie d'avoir été si adorable à chaque parties postées, j'ai adoré vos réactions !
L'épilogue sera un peu spécial... ;)
C'est aussi mon chapitre le plus long celui-ci d'ailleurs ! ^^
L'épilogue lui fera dans l'idéal 2000 à 3000 mots ;3

Snapchat : theplouze

~PlouZe

Le test de courageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant