Chapitre 1 - Mostencove -

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Dans l'obscurité d'une nuit sans lune, les habitants de Mostencove, recroquevillés dans leurs lits tentaient désespérément de trouver le sommeil. Les rues dominées par le silence et l'obscurité donnaient à la ville des airs de cimetières. Chaque portes étaient fermées à clef et les fenêtres barricadées. Pas une once de lumière ne pouvait s'échapper des demeures des habitants de Mostencove.

Il en était ainsi chaque premier février de chaque année depuis plus de 50 ans. 

Bon nombre d'entre eux avaient tenté de fuir la ville, mais en vain. Où qu'ils furent, où qu'ils allèrent, elle les retrouvait toujours. Chaque habitant de Mostencove était comme maudit, pris au piège dans un cycle infernal de peur qui ne prenait fin qu'à leur mort.

Elle se glissait dans les maisons la nuit, profitant de la moindre opportunité, la moindre faille pour entrer. Et une fois à l'intérieur elle en prenait un. Personne ne pouvait prédire qui elle enlèverait, cela pouvait être un adulte ou un enfant, peu importait le sexe ou l'âge. Quand elle vous avait choisi c'était fini.

Les habitants l'avaient baptisée "La sorcière". Quelques photos d'elle prises au début des disparitions, montraient une silhouette fine vêtu d'une longue robe noire aux extrémités déchirées et portant un long foulard rouge sang dans les cheveux. Mais sur aucune ils ne parvenaient à déceler son visage. Il n'y avait aucune autre trace d'elle si ce n'était les bouts de papier retrouvés sur les lieux de chaque disparition. Il y était inscrit une seule chose : un nombre.

Le dernier enlèvement remontait a une dizaine d'année. Un petit garçon d'à peine 5 ans, nommée Peter avait été sa victime. Elle était entrée par la chatière du garage mal barricadée et l'avait enlevé. Il était le numéros 14. Le quatorzième qu'elle pris. Et comme à chaque fois, plus personne ne le revit. 

Présumé mort, la ville avait organisée les obsèques dès le lendemain. Ils ne laissaient jamais trainer les choses, une fois qu'elle vous avait enlevé vous étiez considéré comme mort. Cela faisait bien longtemps que l'espoir de revoir un disparus était mort lui aussi.

Dévorée par le chagrin et un sentiment de culpabilité, les parents du jeune garçon avaient mis fin à leur jour l'année qui a suivie. Ce fut un coup dure pour Mostencove mais une fois encore, il fut vite oublié et le cycle de peur reprit.

Résiliés, les habitants de Mostencove, ne cherchaient plus à la combattre ni même à comprendre ses motivations. Le seule moyen pour eux de lui survivre était de s'enfermer chaque 1er février, pour le reste de leur vie.

Le reste de l'année était plutôt calme à Mostencove. Il y avait même une petite fête l'été ou les habitants se réunissaient. Ils buvaient, mangeaient, discutaient et parfois même, ils riaient. C'était comme si l'hiver passé n'avait jamais existé. 

Ce n'est qu'après les fêtes de fin d'années que l'on pouvait voir la tristesse et la peur des habitants revenir. Elles transparaissaient sur leur visage mais aussi dans leurs habitudes. Ils étaient plus méfiants en hiver. Cela contrastait avec l'été, comme s'ils n'étaient plus les mêmes personnes.

Ils survivaient, ils avaient trouvé le moyen de vivre malgré le danger qui les entouraient : ils oubliaient. Faisant comme si tout allaient bien le reste de l'année, comme si cette nuit de peur n'existait pas, ils survivaient.

La malédiction de MostencoveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant