Chapitre 1 : Une soirée comme les autres...

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Le soleil s'éteignait lentement sur la petite ville, les rues baignées dans une lumière dorée. Les passants se pressaient, impatients de rentrer chez eux ou de rejoindre des amis. Mais pour Stelle, c’était une soirée comme les autres, du moins en apparence. Elle sortait d’un petit café où elle travaillait à mi-temps, son tablier encore noué autour de la taille, un casque audio vissé sur les oreilles. Une playlist calme, un mélange de piano et de guitare acoustique, l’accompagnait dans ses pensées.

Elle vérifia son téléphone, fronçant légèrement les sourcils. 19h27.

— Déjà si tard ? murmura-t-elle.

Stelle retira un écouteur et composa rapidement un numéro. La voix de son frère, Caelus, retentit presque aussitôt à l’autre bout de la ligne.

— Stelle ! T’es où ? T’avais promis qu’on jouerait ce soir !
— Je sais, Caelus, mais j’ai dû rester plus tard au boulot. Je ne vais pas tarder à rentrer.
— T’es toujours en retard. Toujours.

Elle soupira. Caelus n’avait que 15 ans, mais son ton était déjà celui d’un jeune homme frustré par l’absence fréquente de sa sœur.

— T’as mangé, au moins ? demanda-t-elle en ramassant son sac à dos et en ajustant la sangle sur son épaule.
— Ouais, j’ai fait chauffer des trucs au micro-ondes.
— Pas des trucs. T’as mangé quelque chose de correct ?
— Euh… ouais, une pizza. Ça compte ?

Stelle ne put s’empêcher de sourire. Elle s’arrêta au bord du trottoir, regardant le bus approcher au loin.

— Je vais essayer de ne pas trop traîner. Occupe-toi en attendant, et évite de foutre le bordel, d’accord ?
— Promis. Mais dépêche-toi, sinon je regarde Deadly Show sans toi.

Elle haussa un sourcil.

— C’est quoi, Deadly Show ?
— Trop bien. Une nouvelle émission, genre ultra-réaliste. Un jeu où des gens doivent survivre. Ça passe en direct, avec plein de caméras partout. C’est comme un film, mais vrai.

Il y avait une excitation non dissimulée dans sa voix. Stelle secoua légèrement la tête.

— Tu regardes encore ce genre de trucs ? C’est malsain, Caelus.
— Toi aussi tu regardes des séries de tueurs en série, je te signale. Ça change quoi ?

Le bus s’arrêta devant elle dans un bruit sourd. Stelle monta et trouva une place près de la fenêtre.

— Ok, j’arrive vite. Mais garde ça pour plus tard, hein ?
— Trop tard ! Je lance l’épisode. Bye !

Et il raccrocha, la laissant secouer la tête avec un sourire à la fois amusé et désabusé.

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Pendant ce temps, à la maison, Caelus s’affalait sur le canapé du salon, une télécommande à la main. La télévision s’alluma dans un éclat de lumière, révélant une chaîne avec un logo rouge et noir : “LIVE : DEADLY SHOW”.

L’écran montrait une pièce sombre, éclairée par une lumière vacillante. Une musique oppressante s’élevait, entrecoupée de bruits de pas et de murmures indistincts. La voix d’un narrateur prit soudain la parole, grave et captivante :

— “Bienvenue dans l’arène, où chaque jour est un pari sur la vie. Vous les regardez vivre, mentir, trahir, et mourir. Deadly Show, le jeu qui transforme les pions en prédateurs, et les spectateurs en dieux.”

Les images défilaient rapidement : un homme en sueur courant dans une forêt sombre, une femme hurlant face à une silhouette menaçante, et une table où plusieurs personnes débattaient violemment.

Caelus était captivé, les yeux rivés à l’écran.

— Trop stylé… murmura-t-il.

Mais quelque chose semblait étrange dans le ton du narrateur. Ce n’était pas une simple émission. C’était trop réaliste, trop brut.

La caméra montra soudain un participant assis seul, les mains tremblantes. Il murmurait quelque chose à voix basse :

— “Ils regardent… Ils nous regardent tous. On n’est que des jouets…”

La scène coupa brusquement pour revenir au narrateur.

— “Ce soir, un nouvel invité rejoindra l’arène. Qui sera le prochain joueur à se battre pour sa vie ? Restez avec nous.”

Caelus fronça les sourcils, intrigué.

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Dans le bus, Stelle sentit un léger frisson lui parcourir la nuque. Elle regarda autour d’elle. Rien d’anormal. Juste des passagers fatigués, plongés dans leurs téléphones. Pourtant, quelque chose la dérangeait.

Elle fouilla dans son sac pour vérifier qu’elle avait bien pris ses clés. Au moment où elle posa la main dessus, son téléphone vibra.

Un numéro inconnu.

Elle hésita un instant avant de décrocher.

— Allô ?

Silence. Puis une voix, mécanique et déformée :

— “Bienvenue, Stelle. Votre jeu commence maintenant.”

Son cœur s’arrêta un instant. Elle regarda autour d’elle, mais personne ne semblait prêter attention.

— C’est une blague ? demanda-t-elle, agacée mais légèrement tremblante.

La voix reprit, implacable :

— “Regardez autour de vous, Stelle. Regardez bien. Vous êtes déjà en train de jouer.”

Le bus s’arrêta brusquement. Les lumières vacillèrent, et les autres passagers tournèrent lentement leurs visages vers elle. Leurs regards vides la transpercèrent.

Elle recula instinctivement, plaquant son dos contre la vitre.

— Qu’est-ce que… ?

Mais elle n’eut pas le temps de comprendre. Un voile noir s’abattit sur ses yeux.

---

Caelus, chez lui, cligna des yeux.

L’image sur l’écran changea. Une nouvelle scène s’afficha : une jeune femme dans un bus, entourée de passagers immobiles. Il écarquilla les yeux.

— Stelle ? murmura-t-il, le souffle coupé.

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