Chapitre 1 : Eiden

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Une perle de sueur glisse le long de ma tempe quand je me réveil en sursaut, je regarde l'heure, il n'est que cinq heures du matin, encore un de ces foutus cauchemars. Je me passe une main sur le visage pour essuyer les gouttelettes, et je repose ma tête sur mon coussin qui est lui aussi humide, jamais je ne vais réussir à me rendormir, alors je prends une grande inspiration et tente de sortir de mon lit. Je ne me souviens plus très bien de ce rêve, mais je suis sûre que s'en était encore un qui me ramène à ce soir-là. Je titube la longe de mon lit et entre dans la salle de bain adjacente. J'enlève mes vêtements et me sous l'eau chaude de la douche.

Quand l'eau dégringole sur mon corps nu, je soupire ce qui ne fait qu'accentuer la buée sur le vitrage de ma douche, je ferme les yeux quelques minutes, puis je coupe l'eau. Je sors enfin de la douche, je sors quelques vêtements de mon dressing et retourne me changer dans ma chambre, je soupire quand j'aperçois par la fenêtre de nombreuses voitures garé en file indiennes le long de l'allée de notre propriété.

Quand je sors sur le palier je ne peux pas m'empêcher de regarder dans un recoin mon ancien piano, il me contemple, une ancienne émotion me surprend, je suis transporté deux ans auparavant, là où ma vie avait encore un semblant de sens. Je descends les escaliers trois par trois pour rejoindre le salon et la cuisine ouverte, j'essaie de faire le moins de bruits possible quand je passe devant la chambre de mon père, non pas parce que je voudrais qu'il se repose mais parce que je sais que si je le vois ce matin mon moral en prendra un coup.

Nous avons une relation assez conflictuelle, accentuer depuis l'accident, ça l'a changé je sais, mais il n'avait pas le droit, pas le droit de me faire ça à moi. Je me dirige vers notre cuisine, ouvre un des placards pour sortir de quoi manger un bout avant de partir sur le campus, soudain l'assiette me glisse des mains, je ne bouge plus, l'assiette ce brise, plus aucun bruit, alors je me décide à partir maintenant, il ne manquerait plus qu'il se lève pour me faire la conversation que lui non plus n'as pas envie de tenir.

Cette fois je ne cache pas ma précipitation lorsque je me dirige vers la porte qui mène à notre garage où sont garés deux de nos voitures et mon scooter que j'ai moi-même acheté , je sais comment il est, si un jour je venais à lui manquer de respect il me l'aurait confisquer, mais là il n'as aucun droit, je suis très reconnaissant de l'héritage financier de mes parents, mais je ne peux pas me contenter de dépenser de l'argent que je ne mérite pas, alors j'ai travaillé tout l'été dernier pour pouvoir me le payer.

Mon scooter fait un bruit métallique quand je tente de démarrer, j'essaie à trois reprises avant que le moteur ne vrombisse, ce qui fait écho dans le garage. La lourde porte métallique se lève dans un grincement, j'entends la porte derrière moi s'ouvrir, je sais que c'est lui, mon scooter file en direction du portail. Je ne compte même pas le nombre de voiture qui sont garés dans l'allée, alors je slalome pour atteindre le portail qui s'ouvre sur la ville illuminée de Seattle au loin. Je suis énormément en avance mais je ne supporte plus cette solitude qui me pèse dans cette maison.

Lorsque je sors de mon domaine avec mon scooter je sens la brise matinale qui me frigorifie le bout des doigts. Dans l'état de Washington dans cette période c'est comme si nous étions en plein hiver, je décide de faire un court arrêt dans une taverne local que je connais bien et qui sert le café tôt le matin, je commande à la serveuse à l'intérieur :

-Bonjour ! Bien dormis ? je lui demande.

-Bonjour ! Oui très bien mais je serais bien resté plus longtemps dans mon lit ce matin, qu'es ce que je peux te servir ce matin ? me répond-elle.

Je passe commande et me dirige vers une table près de la fenêtre, un vent léger fait bouger les arbres dehors et un bruit de sifflement sors de la fenêtre qui doit avoir un problème d'isolation. Mon café arrive :

December's NightOù les histoires vivent. Découvrez maintenant