Rencontre.

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~Point de vue: Inconnu ~

Cuidad Juárez.
Mexique.
4:00.

La fatigue commençait à se ressentir auprès de mes hommes et moi même. Deux semaines d'affilée sans vraiment fermer l'œil -deux à trois heures maximum- pas le temps, nous avons dû travailler d'arrache pied pour nous étendre sur de nouveaux territoires, Tijuana, Tepito et même Celaya qui nous a valu vingt de mes hommes morts, quinze blessés et une balle dans l'abdomen pour moi, rien de bien grave car il en faut plus pour me mettre à terre. Notre récompense en valait largement la peine, des comptes en banque offshore à craquer et plus de pouvoir.

Oui j'en étais fière!

J'adore mon métier.  C'est le meilleur au monde. Rien qu'en une journée tu t'amasse 1 million de dollars. Pas besoin de te casser le cul derrière un bureau de merde et de faire Copin-copin avec des collègues à chier juste être malin et gentil comme moi.

Certains dans ce milieu m'appellent la Sierra (scie) -juste parce qu'à une seule reprise, deux ou trois j'en sais foutrement rien j'avais démembré dos pendejos (deux enculés) voilà que tout le monde m'appelait la Scie- .

Dans ce monde, il manquait un mot à notre dictionnaire qui est Pitié ou amour peu importe à vous de juger. C'est une véritable jungle où le plus fort écrase le plus faible. Le mot d'ordre ici c'est "soit tu baise, soit tu te fais baiser". Et moi je suis celui qui baise tous ces cabrons (connards). Or de question qu'un mal baisé vienne me la mettre à l'envers.

Il était temps pour moi de mettre fin à cette réunion qui visiblement n'en était plus une. Certains somnolent, d'autres luttent pour ne pas s'endormir et moi tout ce petit cirque commence à grave me brûler la bite.

Je jetais un coup d'œil vers Miguel qui ne cessait de geindre depuis le début de la réunion. Va savoir pourquoi cette merde osait l'ouvrir.

Il est ligoté nu sur une chaise en métal sous laquelle j'ai pris le soin d'allumer trois bougies en référence à la sainte trinité. Son visage est tuméfié, il est à peine reconnaissable et recouvert de sang.

Je sais, je suis un ange.

Pour cette fois j'avais été indulgent avec lui. Je m'étais vite lassé de son cas. Je lui avais à peine touché. Le seul traitement dont il a bénéficié de ma part ce sont des coups de hache dont j'ai profité pour lui couper quelques doigts au passage. Il lui restait son pouce droit qu'il pouvait énorme sucer.

Vous devez vous demander ce qu'il a fait ou qui il était pour mériter ce gracieux châtiment de ma part.

Eh bien par où commencer?!

Par le début comme toute bonne histoire. Il fut il y a deux heures de cela mon emballeur et missionnaire implanté ici à Ciudad Juárez. Un petit miteux de mierda qui voulait à tout prix que je l'embauche car il lui fallait payer les soins hospitaliers de sa jeune soeur de 11ans atteinte d'un cancer de la moelle osseuse. Ça fait maintenant trois ans qu'il travaille pour moi et que sa jeune sœur ne manque ni de soins hospitaliers, ni de quoi manger et se vêtir, ni de protection. Mais il a voulu jouer au con et il en payera les frais.

Il se montrait utile et fiable pour certaines missions que je lui confiait, très vite j'avais commencé à le mettre à la tête de quelques une de nos missions, mais depuis deux trois mois nous avions constaté qu'on nous la mettait bien profond, que les cartels voisins avaient une voire deux longueurs d'avance sur nous, quelques choses clochait parce que nous sommes assez puissants et discrets pour qu'ils aient connaissance de chacune de nos moindres futures opérations.

Amour & TrahisonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant