Prologue - Le message du 15/03/2019

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Jérémie avait les mains moites lorsqu'il commença à écrire. Il ne cessait de regarder autour de lui, comme s'il s'attendait à ce que quelque chose lui arrive. Quelque chose de plutôt dangereux. Quelle heure était-il déjà ? Il ne lui restait pas beaucoup de temps. Il allait forcément bientôt agir. Il fallait le prendre de vitesse ! Il fallait réagir avant ! Il fallait trouver une solution ! Il fallait, il fallait, il fallait...

J'ai vraiment tout foiré sur le coup... pensa t-il, en tapant du poing sur le bureau. Bon, tout n'était pas encore perdu. Il alla rapidement jeter un coup d'œil dans le couloir. Il appela la nounou pour savoir si Antoine allait bien. Elle le rassura :

- Oui monsieur Belpois, c'est la troisième fois que vous appelez et tout va toujours très bien.

Reprends toi, Jérémie. Tout va bien se passer. Le stress m'empêche de me concentrer. Mauvais, mauvais stress. Calme. Respire. Zen.

- Alpha, est-ce que tu as réussi à retrouver tout leur numéros de téléphones ? lança t-il à son ordinateur portable, placé sur son bureau.

Une fenêtre de conversation apparut soudainement à l'écran, lui répondant sobrement :

A : Oui.

- Même... Celui d'Aelita ?

A : Oui, j'ai aussi réussi à le retrouver.

Bon. Il était temps de jouer pour le tout. De faire appel aux seules personnes à qui il pouvait encore accorder sa confiance.

- Dans ce cas, envoie le message.

Il croisa très fort les doigts, tellement fort qu'ils en devinrent rouges.

***

Ulrich buvait. Où ? Il ne le savait plus très bien. Quelle importance ? Chez lui ou dans un bar. Seul ou entre amis. De la bière ou du pinard. Ça ne changeait pas le principal : il buvait, et c'était tout ce qui comptait. Il allait finir par croire que c'était la seule chose à laquelle il était doué. Non mais franchement, quelle journée de merde. Déjà, son patron l'avait encore traité comme un moins que rien. Ensuite, il avait découvert que son compte bancaire était justement... à découvert. Et malgré sa récente abstinence (de deux semaines), il se retrouvait encore complètement torché alors qu'il avait promis que ça n'arriverait plus.

Une désagréable sensation de nausée commença à cogiter dans son ventre, et il essaya de se traîner jusqu'au toilettes les plus proches. Quelqu'un toqua à la porte. Il ne répondit pas, l'envie de vomir était trop forte. Finalement la porte de son appartement s'ouvrit, il avait encore dû oublier de la fermer. Ce qui d'ailleurs lui permit de comprendre qu'il était dans son appartement.

- Sérieusement Ulrich, dans quel état tu t'es mis ?

- Pas ma faute, articula t-il lentement.

Elisabeth Delmas, autrefois connue sous le nom de « Sissi », soupira et alla lui chercher un sceau. Il s'en empara et fit son affaire dedans. Elle l'observait avec dépit. C'est triste comment l'amour peut rapidement se changer en pitié. Est-ce pour ça que je ne l'ai pas déjà lâché ? Est-ce parce qu'il m'a tant fait souffrir pendant mon adolescence, à sans cesse me repousser ? Parce que je ne veux pas perdre ce dont j'ai dû me battre pour l'obtenir ? Ou parce que je sais que sans moi il ne s'en sortira pas ?

Elle n'en savait trop rien. Elle savait juste qu'elle était collée à lui désormais, et qu'elle n'arrivait pas à s'en aller. Et pourtant, elle avait essayé ! Quand est-ce qu'elle avait rendez-vous chez son psy, déjà ? Elle en avait grand besoin cette semaine.

[Code Lyoko] Code Alpha 1.0 - 25 ans plus tardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant