7~HÉRITIER

34 3 4
                                    

Je me dirige vers la bureau de la secrétaire et elle me dit tout ce que j'ai besoin de savoir. Apparemment le cours de littérature que je suis, car c'est le seul que Kierann suivait, se déroule dans la salle 107.

Sauf que je ne comprends pas. Si vraiment il suivaient des cours, pourquoi n'en suivre qu'un et pourquoi dans une école publique.

Sachant que je n'obtiendrais pas les réponses que je cherche désespérément, je préfère mettre mon cerveau en pause.

Je ne sais pas où se trouve cette putain de salle 107. Cependant, je repère une carte de l'école près du bureau de la secrétaire. Je préfère ne pas parler à d'autres personnes qui ne concernent pas ma mission.

Hélas, nous sommes en milieu d'année et j'attire forcément les regards. Je ne suis que la petite nouvelle. Ça faisait longtemps que je n'avais pas ressenti ça.

----------------------

Sicile, Septembre 2017

Je m'appelle Hera et j'ai 12ans. Je me le répète longtemps avant que le professeur, monsieur Conti, ne me demande de me présenter à la classe.

Lorsqu'il me désigne du doigt, la première chose que je dis est :

- Je m'appelle 12 et j'ai Hera.

Au début, tout le monde me regarde silencieux, puis vient la confusion et ensuite ils éclatent de rire.

Je suis rouge tomate.

- Pardon ? Demande monsieur Conti.

Mortifiée, je baisse la tête avant de me rappeler :

« N'aies jamais honte de qui tu es. Ne baisse jamais les yeux, c'est à eux de le faire »

« Affronte, Hera. Ou tu subiras ».

Tous les merveilleux conseils du dimanche soir que maman me donnait. Elle me demandait d'y réfléchir toute la semaine.

Cette semaine, c'était :

« La haine détruit mais l'amour aussi »

Et le dimanche soir, avant de me donner un nouveau conseil, je devais lui dire ce que j'avais retenu.

Pour le moment, je me disais que c'était un truc comme "trouver le juste milieu entre les deux".

Mais je saurais la réponse que ce dimanche soir et nous ne sommes que mardi.

Relevant la tête, je plante mon regard dans les yeux du prof et reprend d'une voix forte et assurée :

- Je suis Hera et j'ai 12ans. Merci.

Je continue de le fixer et il me regarde, décontenancé. Peut-être s'attendait-il à ce que je baisse les yeux de honte. Mais l'envie de ne pas décevoir maman est bien plus fort.

Finalement, il esquisse un sourire malveillant et dit :

- Très bien, 12, vous pouvez vous rassoir.

Ce que je fais, sous les rires de la classe.

----------------------

Depuis ce jour, au collège, on m'appelait 12. Et même jusqu'à la mort de maman, certains continuaient.

Ça m'exasperait mais maintenant je ne suis que nostalgie. Même ces connards me manquent.

Préférant calmer cette nostalgie qui m'envahit, je me concentre sur ce que je fais.

VENDETTAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant