3 - L'après-guerre

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Jasper Jordan : 

Je regarde le camp respirer, se mouvoir, parler, rire, vivre. Comment le peuvent-ils alors qu'ils viennent de tuer des centaines d'innocents. Techniquement ce n'est pas eux qui l'ont fait mais Clarke or Clarke les représente. Je ne me sens même plus à ma place ici, j'ai uniquement l'impression d'être étranger à ces gens qui tuent des centaines de personnes et continuent ensuite de vivre comme si de rien était. Je suis encore en colère contre Clarke, je ne vois pas comment je pourrais lui pardonner un jour, aussi loin soit-il. Et pour ne pas arranger les choses, elle prend la fuite, elle n'a même pas le courage d'assumer ses actes. Elle qui était là pour nous sauver, elle aurait dû nous laisser mourir, nous tous les quarante-sept au lieu de d'irradier plus de 300 personnes y compris Maya. C'est uniquement à elle qu'on doit notre liberté et à personne d'autre, pas à Clarke, pas à Bellamy, pas aux adultes mais bien à Maya qui nous a, sans cesse, aidé. Et pour quoi au final ? Pour mourir sans avoir pu voir l'extérieur du bunker, sans avoir pu vivre tous ce que nous aurions pu vivre tous les deux. C'est une partie de moi que m'a enlevé Clarke il y a quelques heures. Clarke, oui mais aussi Bellamy et Monty, eux aussi étaient dans la salle de contrôle, eux aussi en sont responsables. Et pour cela je ne pourrais pardonner à aucun de ces trois là. Alors en qui puis-je encore avoir confiance dans ce camp, sur cette Terre ? Personne, pas même en moi-même. Quelle est maintenant la solution, la recette miracle pour continuer de vivre ? Peut-être qu'il n'y en a aucune. Je déglutit en m'aperçevant que c'est une certitude : je ne peux rien faire pour continuer ma vie, pour aller mieux. C'est ainsi que je dois finir, ici et maintenant. À quoi cela servirait-il d'attendre encore plus et de souffrir encore plus ? Je ne le peux, c'en ai déjà trop. C'est donc ainsi que je vais achever mon existence, je le sais, j'ai le courage d'aller au bout.


Bellamy Blake :

Tous le monde le sait, en passant un marché avec les hommes des montagnes, Lexa a rompu l'alliance qui nous unissait aux terriens. S'en va avec elle la paix. Nous ne sommes plus en paix avec les terriens, c'est pour cela que toutes les personnes du camp s'activent, s'acharnent à la tâche, pour renforcer la sécurité de notre nouvelle maison. C'est aussi ce que je fais, je suis là pour les protéger sur une terre que je connais un peu mieux qu'eux. Dans le cas contraire, je serais avec Clarke dans la forêt ou avec Octavia à sa recherche. Mais je ne peux les abandonner : mon peuple. C'est pour cela que je les aides à construire une vraie forteresse. Du moins c'est ce que je fais quand de l'agitation dans le camp vient perturber mon travail. J'essaie de ne pas y prêter attention et de continuer à bosser mais je ne peux me concentrer avec le brouhaha qui s'intensifie à l'intérieur de l'arche. Je n'ai d'autre choix que de satisfaire ma curiosité, je pose ve que je suis en train de faire dans l'espoir de le reprendre très vite. Je me dirige vers l'entrée de l'arche, c'est une foule monstrueuse qui s'est regroupé ici dans le premier couloir. Je tente de me faufiler en remuant les épaules pour me frayer un chemin à travers cet amas de personnes. Et lorsque j'arrive enfin à percevoir l'objet de cette agitation, je crois bien que ma lâcheté aurait préféré que plus de monde me bouche le passage et que je ne puisse jamais parvenir jusqu'ici. Pourtant je fois puise dans mon courage restant et reste ici à regarder la scène. Plus que ça, c'est maintenant moi le leader, et aussi parce que c'est mon ami c'est à de gérer cela.

- Jasper, lâche cette arme, tu ne veux pas réellement le faire.

Lorsqu'il entend ma voix par dessus les voix mêlées de la foule, mon ami  se tourne vers moi et je vois dans ses yeux toute la tristesse du monde. Il tremble, si bien que si la balle e n'atteindrait pas à coup sûr sa cible. Si tant est qu'il appuie un jour sur la détente. Mais dans le bénéfice du doute, je ne le brusquerais pas. C'est vrai qu'il tremble de peur mais c'est aussi vrai qu'il est tellement désespéré qu'il serait prêt à tout. J'écarte les dernières personnes qui l'empêche de me voir et me retrouve face à lui. C'est là que j'aperçois sur sa gauche garde, la lèvre tuméfié qui se relève. Son arme n'est plus dans son mais probablement dans la main de Jasper.

- Dégage Bellamy, rien de ce que tu pourras dire ou faire ne me fera changer d'avis. Je le ferais, je suis prêt.

La diplomatie n'a jamais été mon fort, c'est la partie de Clarke, pas la mienne. Pourtant cette affaire nécessite toute la diplomatie et la compassion du monde. Une boule se forme dans ma gorge, j'ai peur de perdre encore un ami de plus.

- Non Jasper, je sais qu'on peut toujours faire quelque chose pour toi. Et toi aussi au fond tu le sais, sinon tu aurais déjà pressé la détente.

- Tais-toi Bellamy, tu n'as pas le droit de m'empêcher de mourir parce que je le suis déjà, je suis mort à l'intérieur et c'est toi qui m'a tué.

Que pourrais-je ajouter de plus ? Il a entièrement raison. Lorsque j'ai abaissé ce levier avec Clarke, j'ai tué des centaines d'innocents dont la fille qu'il aimait. Mais est-ce pour autant qu'il ne pourra jamais se reconstruire ? Si j'ai assassiné autant de personnes je dois au moins pouvoir sauver mon ami.

- Jasper, ta vie ne s'arrête pas ici, tu as encore tant de choses à vivre. Avec ou sans moi, c'est toi qui décide. Mais quel que soit le moment si un jour tu choisis d'avoir besoin de moi, je serais là pour toi, toujours. Il y a encore trop peu de temps de passé, laisse le temps guérir ta plaie aussi béante soit elle. Ne laisse pas ce que j'ai fait te détruire, ne me laisse pas te détruire. Combat tes démons et reviens nous plus fort.

- Je n'ai jamais été fort et tu le sais.

J'ai échoué, je le sais au moment où il prononce cette phrase. Cependant je n'ai pas envie de voir son courage appuyé sur la détente et la balle ôter sa vie, je ferme les yeux instinctivement. Quelques secondes plus tard, je n'ai toujours pas entendu le bruit de la détonation, c'est un tout autre bruit que j'ai entendu qui ne me donne pas vraiment d'indication sur la situation. Je rouvre les yeux guidé par la curiosité. C'est alors que je découvre Jasper au sol, l'arme se baladant un peu plus loin. Wick n'a pas pris l'option diplomatie et à opté pour l'action. J'imagine donc que pendant que je fermé les yeux, Wick a surgît, bondit sur Jasper, le plaquant ainsi au sol en faisant voler le pistolet. Le garde ramasse son arme. Aidé par Raven et Monty, Jasper se relève encore sonné des derniers événements.

- Ne refait plus jamais cela, lui dit son meilleur ami sur le ton de la remontrance.

- Qu'est-ce qu'il t'a pris ? lui demande la mécanicienne.

L'esprit ailleurs, il ne répond pas. Monty l'emmène avec lui et Raven reste auprès de Wick qui vient de se relever à son tour. Et moi je reste camper sur mes pieds, incapable de bouger devant cette scène. Clarke a tors, elle ne peut pas me refiler sa place de leader, je ne serais jamais à la hauteur. Quand Raven et Wick passent devant moi, j'arrive tout de même à ouvrir la bouche, les mots sortent sans que je ne le réalise.

- Merci mec, t'as assuré.

- De rien, le héros, réplique-t-il sur un ton un tantinet ironique.

Je ne reste pas bien longtemps, ici bloqué sur ces dernières révélations, j'ai autre chose à faire. Au même titre que chaque personne de ce camp, je dois travailler à la sécurité de tous. Clarke aurait fait bien plus que moi mais je ne suis pas Clarke. Le meilleur que je puisse faire c'est améliorer la sécurité. Je ne peux pas assurer la paix comme l'a fait Clarke l'espace de quelques jours. Je veux faire de mon meilleur en dépit de ce que pense chacun de mes compatriotes, même sans Clarke j'essaierai.



Désolé si ce chapitre comporte des fautes mais sur portable ce n'est pas toujours évident d'écrire.


The 100 saison 3 [en pause]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant