Chapitre 8 : Tente toujours de t'opposer face à moi

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Cela ne faisait qu'un jour que Heather était partie, mais d'un certain côté, elle commençait à me manquer. Je m'étais habitué à sa présence, à ses questions indiscrètes, à sa naïveté... à son innocence. Je retrouvais en elle ce que j'avais perdu si rapidement.

Ce n'était qu'un plan, juste un plan. Elle devait juste accepter ce mariage blanc. J'améliorais ma réputation et mon image tandis qu'elle pouvait profiter autant qu'elle voulait de mon argent. Elle pouvait très bien refuser toute forme de sexe et même chercher ailleurs. Vraiment, ce n'était qu'un plan.

C'était ce que je ne cessais de me répéter en arrivant devant sa maison. Arrivé sous le porche, je restai figé, incapable de sonner. J'aurais tellement mieux fait de l'abandonner et de chercher ailleurs. Peu importe. Maintenant que j'étais là, il fallait que j'y aille jusqu'au bout.

Après une longue inspiration, je sonnai, attendant impatiemment qu'elle vienne m'ouvrir. Cependant, plusieurs minutes d'attente, il était évident qu'elle n'était pas là. Dans le doute de la voir débarquer rapidement, je patientais avec une simple clope.

Les minutes défilaient et je m'occupais brièvement de quelques affaires via mon portable. Rien de bien grave, juste de quoi passer le temps. Après ce qui semblait être une bonne demi-heure, une petite voiture se gara et elle en descendit. À son regard, je pouvais déjà en conclure que ma présence l'étonnait.

Elle s'approcha lentement de moi tandis que je rangeai lentement mon portable. Quand elle arriva devant moi, elle soupira et croisa ses bras.

— Que fais-tu ici ? Je croyais que c'était clair...

— Tu me sous-estimes ma chère, répliquai-je d'un air narquois.

Moi qui aurais cru qu'elle commençait à me connaître. J'avais tort, totalement tort.

— Pars de chez moi, m'ordonna-t-elle simplement. On s'est tout dit, il n'y a rien à rajouter.

Malgré son long et épais manteau, je pouvais discerner une grande majorité de sa tenue. Un simple pull taupe plutôt large ne dévoilant aucune de ses formes et un jean près du corps qui, lui, était en contradiction avec ses habits habituels.

— Au contraire, on ne s'est pas tout dit, la contredis-je.

Elle fit immédiatement la moue, la même tête qu'une petite fille capricieuse, tout en espérant qu'elle pourrait créer une barrière entre nous grâce à ses bras croisés.

— Si mon père savait, il te péterait la gueule ! se défendit-elle. Tu ferais moins le fier soudainement avec un nez de travers.

À nouveau, elle sortait la carte de son père. Elle avait complètement oublié cet argument en venant vivre chez moi. Son père existait uniquement quand ça l'arrangeait.

— Éloigne-toi un peu de ton père. Je l'ai bien fait.

— Maintenant tu as un père ? Qui l'eut cru ? On se demande même si tu as des parents ! lança-t-elle par pure provocation. Tu évites toujours la question et même certaines personnes ayant fait des recherches à ton sujet ne t'ont pas trouvé le moindre lien de parenté avec quelqu'un. C'est plutôt étrange ça. On peut vraiment se le demander.

Visiblement, elle s'était renseignée à mon sujet.

— J'en ai, comme tout le monde. Ne dis pas n'importe quoi.

C'était idiot de penser que quelqu'un n'avait pas de parents. Même si personne ne savait où étaient les miens, je venais forcément de deux personnes, comme n'importe qui. Il n'y avait que dans les faits biologiques que j'étais comme les autres.

La Décadence des Flamants  - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant