La Décadence des Flamants - Tome 1

Épilogue

Mon plan venait de s'écrouler en si peu de temps. Il fallait que je recommence tout depuis le début. Ça ne m'enchantait évidemment pas.

J'étais désespéré jusqu'à ce que Cynthia vienne à mon secours. Une de ses amies était en situation irrégulière et elle avait besoin d'un mari en urgence. Ça commençait déjà à me plaire. De plus, elle rêvait d'avoir un enfant. Cette dernière information était assez terrifiante, mais je n'avais même plus l'esprit d'en juger. Cynthia aurait vraiment dû me la présenter plus tôt, mais elle était persuadée que ça marcherait avec Heather, tout comme j'en étais persuadé.

Ce fut ainsi que Cynthia me présenta à son amie, Lana, une petite blonde aux cheveux longs. Elle avait un côté angélique, mais je préférais m'en méfier. Ne sait-on jamais ?

Une fois les présentations terminées, mon assistante partit, nous laissant seuls.

— Cynthia m'a dit que tu cherchais une femme, lâcha-t-elle pour s'assurer de la situation dès le début.

— Et toi, que tu cherchais un mari.

Au moins, la situation était claire et nette. Nous allions abuser l'un de l'autre parce qu'on en avait besoin. Il n'y avait pas de fausses illusions à se faire.

— Je me demande pourquoi tu veux une femme. Tu sais pourquoi j'ai besoin d'un mari. Mais toi, qu'est-ce que tu en tires ? me demanda-t-elle.

— Ça donne bonne impression d'être marié, répliquai-je comme si c'était évident.

— C'est bien vrai. Je comprends tout à fait.

— Et c'est vrai que tu veux un enfant aussi ? l'interrogeai-je, assez inquiet.

— En effet... mais je ne choisis pas le père de mon enfant au hasard. Si tu veux être le père de cet enfant, laisse-moi vérifier quelques trucs à ton sujet.

J'espérais vraiment être stérile soudainement. Mais peu importe.

— Quel genre de choses ? m'enquis-je plutôt suspicieux en appréhendant qu'elle veuille fouiller dans ma famille.

— Des antécédents de maladie dans ta famille ?

— Pas que je ne le sache.

Ça semblait lui convenir. Elle ne chercha pas à en savoir plus sur mes origines. Tant mieux, elle n'avait pas à savoir. De toute manière, je ne lui aurais rien dit.

— Tu me laisseras de l'argent pour m'occuper de mon enfant ? me questionna-t-elle comme si c'était ce qui la préoccupait le plus depuis le début.

— Si tu es ma femme, tu as tout l'argent que tu veux.

— Tu sembles très intéressant, lâcha-t-elle d'un air enjoué.

Elle savait ce qu'elle voulait. Au moins, j'étais persuadé qu'il n'y aurait pas d'embrouilles entre nous. Nous savions quelles étaient les mauvaises intentions de l'autre.

— T'es comment au lit ? me demanda-t-elle sans la moindre honte.

— Excellent, rétorquai-je du tac au tac.

— Essayons ça de suite, me proposa-t-elle.

Évidemment, je n'allais pas refuser cette invitation à un nouveau départ. Ce ne pouvait être qu'une bonne idée...

*

Trois heures du matin. Toujours impossible de m'endormir. Lana était à mes côtés, complètement nue. Elle s'était endormie aussitôt après le sexe, comme si ça avait été la chose la plus épuisante de sa vie. Elle n'avait pas l'air d'apprécier ça.

Je quittai la chambre, déambulant dans la maison sans réel but. Je finis par me poser sur le canapé et enchaînai les verres pour juste tenter de passer le temps. Comme d'habitude. Rien ne changeait.

À chacun de mes verres, ma vision se brouillait. Je m'allongeai sur le canapé, me calmant sur l'alcool pendant un instant.

Tic. Tac.

Cette saloperie de pendule était toujours là pour me faire chier. L'alcool, ayant raison de moi, je me levai pour m'en approcher puis m'arrêtai en repensant à l'écharpe de Heather posée dans la commode. La prenant dans mes mains, je tentai d'y sentir son parfum. L'écharpe n'avait plus son odeur depuis longtemps, pourtant, je me rappelais encore de celle-ci dans les moindres détails. Elle m'enivrait toujours.

Je serrai l'écharpe contre mon visage.

Heather...

Il fallait que je me la sorte de l'esprit, mais comment ?