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Lundi. 7h30. Mon alarme vient de sonner. Putain les cours. La merde. J'éteins l'alarme sur mon portable et me redresse dans mon lit. Ca fait six mois que je suis pas allée en cours et que je ne traîne plus avec des gens de mon âge. Le retour aux sources va être difficile. J'ai pas envie d'y aller mais genre sur une échelle de 1 à 10 j'ai pas envie d'y aller à 145%. Ma mère gueule du bas de l'escalier.

- Brooke bouge ton cul il est l'heure d'aller en cours !

- Jsais maman j'arrive !

Ferme la bon sang. Ca fait depuis toujours que je ne suis pas matinale et que j'ai horreur que l'on me brusque soit seize ans, et ma mère n'a toujours pas intégré ça. Je soupire et me traîne vers la salle de bain. Je regarde ma tête dans le miroir. J'ai une mine affreuse (comme chaque matin cela dit en passant). Je laisse tomber le tee shirt qui me sert de pyjama et ma culotte pour me glisser dans la douche. Plus d'eau chaude. Génial. Je grince les dents, encore la copine de Danny qui a passé 30 ans dans la douche. Danny c'est mon frère, un mec génial mais dans le style super pénible. C'est pas mon frère pour rien hein. Et sa copine est encore plus pénible que lui. Une blondasse toujours en train de mâcher un chewing gum et toujours maquillée comme si elle faisait le tapin. Vous avez deviné : je peux pas la saquer. Je pensais qu'elle resterait pas longtemps avec lui mais là ça fait un an et demi et du coup, je désespère un peu. Surtout qu'elle pique toujours toute l'eau chaude en prenant des douches ultraaaa longues (douches qu'elle prend souvent avec mon frère, hm.)

Je sors vite fait de la douche, parce que l'eau froide c'est pas trop mon truc (paraît que c'est bon pour la peau mais bon). Je m'enroule dans une serviette et entreprend de démêler mes cheveux. Ils sont vraiment longs mais je n'ai jamais pu me résoudre à les couper. Du coup ils descendent jusqu'au creux de mes reins dans une jolie cascade châtain clair. La plupart des filles sont jalouses de mes cheveux, mouais enfin elles savent pas ce que ça représente comme travail de les démêler et les sécher, et les lisser surtout. J'arrive (avec peine) à faire quelque chose avec ma tignasse, ils sont plutôt beaux donc je les laisse détachés. Je met un rapide trait d'eye-liner et me dirige ensuite vers mon dressing pour y choisir un jean slim, et un tee shirt noir basique. Je choisis ensuite une paire de baskets, des superstars entièrement noires, et j'enfile une veste adidas. Je prends mon sac et descend en flèche les escaliers pendant que ma mère gueule après mon frère parce qu'il n'a pas débarassé la table (une fois de plus).

- J'y vais biz mams.

Je claque la porte derrière moi et me dirige vers l'arrêt de bus. Premier jour dans ma nouvelle ville, premier jour dans mon nouveau lycée. Jusque là j'avais vécu à Moscou avec mon père, qui est russe. Mais sa vie étant faite de sexe, d'alcool et de pizzas, j'avais jugé que si je voulais réussir dans la vie, je devais peut être aller vivre avec ma mère à Westpoint. C'était ni une petite ni une grosse ville, enfin c'était une ville bien. Et peut être qu'au moins je serais enfin une fille normale. Jusque là je m'en étais plutôt bien sortie avec mon ivrogne de père, je n'avais pas fini strip teaseuse et je ne m'étais pas mise à boire, c'était pas synonyme de réussite mais c'était déjà bien.

J'enfonçai mes écouteurs dans mes oreilles et poussai le volume à fond. Une bonne chanson de rap américain comme je les aime. Je montai dans le bus et me calai dans un siège, observant les petits groupes de lycéens déjà formés. J'allais encore être seule. Surtout qu'on était déjà en janvier, alors se faire des potes ca allait être compliqué. Surtout que j'avais un sale caractère de chien (d'après mes ex).

Enfin le bus arriva et je descendis. On m'avait demandé de me rendre dans le bureau du proviseur, je déambulai donc dans le dédale de couloirs avant de enfin trouver le-dit bureau. Je vous épargne la conversation hyper classique, ultra polie et super chiante que j'ai eu avec le proviseur. C'était le genre de conversation qu'on tous les nouveaux dans les films avec un mec au crâne dégarni vous m'voyez ? Il me donna le numéro de ma salle et me voilà repartie de nouveau à déambuler dans les couloirs. Je regardais le plan (oui les filles sont supers nulles pour se repérer sur une carte, j'entends vos commentaires d'ici), quand je rentrai dans quelqu'un

- Putain tu peux pas faire gaffe toi !

Je levais la tête vers un mec qui faisait au moins deux bonnes têtes de plus que moi. Derrière lui trois autres garçons rigolaient.

- Ah mais t'es la nouvelle, la salope russe non ?

- Je t'en pose des questions moi ? Grinçais-je

Il rigola et ses potes firent de même. Il passa un bras autour de mes épaules.

- Allez bébé, je vais te guider dans le lycée.

Je me décalais et lui donnai une bonne grosse gifle bien méritée.

- Je ne suis pas ton 'bébé', et j'ai pas besoin de tes conseils. Ptit con va.

Je m'éloignais tout en marmonnant des insultes en russe. Non mais il a cru j'étais qui au juste ? Je l'entendais crier derrière moi mais (heureusement) je venais de trouver ma salle. Je m'engouffrais dedans avant qu'il n'aie pu me rattraper. Bon et là je me suis retrouvée devant ma nouvelle classe sans savoir quoi dire. Ils me regardaient tous avec de grands yeux (je me suis même demandée si genre j'avais pas une tâche ou un truc comme ça). On aurait dit que je venais carrèment d'une autre dimension. Bref la prof m'introduisit à tout le monde et me lâcha un bonjour poli. J'allais m'asseoir au fond de la classe à côté d'une asiatique qui arborait de grandes tresses teintées de rose. Elle m'adressa un grand sourire.

- Ravie de faire ta connaissance Brooke, moi c'est Gina.

- Enchantée Gina.

Ok, enfin quelqu'un de cool et qui avait l'air d'être délurée. Finalement je n'allais peut être pas me sentir si seule ici.

Be bad (so they won't forget you)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant