Not After Us, Only You - Tome I

Épisode 21, Partie III

Épisode 21, Partie III : La Rookie

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La nuit règne désormais sur Los Angeles, enveloppant la ville d'un voile d'ombres et de lumières artificielles vacillantes. Mon objectif est clair dans ma tête. il faut que je ne fasse rien d'autre qu'atteindre le quinzième étage, approcher la fenêtre de John et m'y introduire en toute discrétion.

Et à ma grande surprise, la tâche semble plus simple que je ne l'aurais imaginé.

Arrivée à l'encadrement, mon épaule gauche collée au mur tenant encore la chaleur de la journée ensoleillée, je reste immobile un instant, aux aguets.

La zone est libre.

Puis sans perdre une seconde, je me faufile à l'intérieur, écartant les rubans jaunes et noirs qui obstruent l'ouverture qui conduisent à la scène de crime. Apparemment encore en procédure d'investigation.

Après trois jours... Songeais-je en me baissant.

À peine la pointe de mes pieds touche-t-elle le sol que je me plaque aussitôt contre le mur, retenant mon souffle, comme si je voulais me fondre dans la surface froide.

Un peu long pour une section criminelle.

D'un mouvement fluide, je longe la paroi, évitant soigneusement l'éclairage tamisé du couloir qui s'étire en un faisceau pâle à travers la porte fracassée.

Dissimulée entre le coin du mur tapissé et la table de chevet en bois vernis, je m'immobilise à nouveau, tendant l'oreille.

Les bruits du couloir sont étouffés, presque inexistants. Seuls les grésillements des lumières faiblardes perturbent le silence, pesant mais avec un soupçon de soulagement.

Pas de patrouille, pas de curieux. La voie est libre !

Certes, mais comme je l'ai si bien appris au cours de ces derniers jours, on n'est jamais à l'abri d'une mauvaise surprise.

J'avance, contournant le tiroir et me collant près du lit, dont la décoration est aussi kitch que l'immeuble tout entier.

Mon cœur cogne si vite dans ma poitrine que j'ai l'impression qu'il pourrait trahir ma présence. J'inspire lentement, m'obligeant à ignorer les souvenirs qui menacent de remonter. Je sens que chaque seconde est précieuse à présent.

Toujours accroupie, je glisse derrière la structure en bois lisse, avançant avec une prudence calculée comme si le sol risquait de craquer sous mes pas. Aucun risque, la moquette absorbe mes pattes de chat, j'en suis parfaitement consciente. C'est plus fort que moi, une force qui me pousse à toujours rester concentrée presque... Professionnelle. Au coin, au moment où je passe ma tête et que j'aperçois la première délimitation. Je m'arrête net.

Mes yeux scrutant le contour de la poudre de marquage, faisant un dessin fantomatique qui remplace désormais le corps du monstre que j'ai sauvagement poignardé.

Celui qui a fait du mal à John.

Les images de sa sauvagerie s'imposent à moi avec une brutalité insoutenable, laissant un frisson électrique qui remonte le long de mes bras, crispant au passage mes paumes.

L'ombre massive du type, en califourchon sur mon père.

Les coups qui pleuvent, son visage tuméfié, le souffle coupé par l'acharnement de ce monstre. Je n'ose même pas imaginer combien il en a reçu avant que j'arrive pour le sauver.