Le son qu'émettaient les décharges électriques provenant du défibrillateur retentissait plus fortement que celui d'un vieux moteur que l'on essayait de réveiller tant bien que mal. Tous les regards étaient rivés sur le docteur en chef, qui tenait fermement entre ses mains les deux sondes électrisées qu'il faisait fondre avec vivacité sur la fine peau du torse d'Anaïs, encore et encore, la sueur dégoulinant sur son visage.
Cela faisait maintenant près de cinq minutes qu'ils essayaient de réanimer le cœur presque éteint de la jeune fille, allongée sur la table en face d'eux, l'une des sondes étant placée sur son ventricule droit et l'autre juste à son opposé. Ils avaient d'abord chargé les électrodes à 150 pour stimuler les cellules du cœur, mais cela s'était soldé par un échec après 20 minutes d'essais. La jeune fille semblait perdue dans un lointain sommeil, bien plus profond qu'ils ne l'imaginaient. Puis le médecin avait ordonné en criant :
— Veuillez charger à 200, je délivre deux impulsions successives à la fois ! Allez-y ! C'est le moment, dépêchez-vous ! criait-il, craignant de perdre définitivement sa patiente.
— Docteur ! Le cadran du cardioscope affiche toujours un arrêt du cœur ! lança l'une des infirmières, vêtue de bleu ciel, qui se trouvait dans la salle.
— Allez, on repart encore une fois... On n'abandonne pas ! Faites-lui un massage cardiaque, je repars pour une autre défibrillation. Pourvu que ça marche... souffla-t-il, presque désespéré.
Les bruits provenant de la grande salle de réanimation ne pouvaient que provoquer une grande angoisse chez Madame Synthia, assise dans la salle d'attente juste à côté. Son cœur battait plus vite. Quel choc c'était pour elle de voir sa fille, qui arborait à peine la vingtaine, piquer une telle crise juste sous ses yeux. Quelques heures plus tôt, elle se trouvait encore à son chevet, lui serrant la main, alors qu'en ce dimanche matin, elle lui proclamait sa bénédiction. Puis, tout à coup, un bruit fort provenant des machines qui avaient entouré sa fille depuis le début de cette périlleuse aventure l'avait alertée.
En effet, après l'intervention chirurgicale qui avait eu lieu, les médecins lui avaient fait comprendre que, selon eux, ils avaient fait tout leur possible pour que l'opération soit une réussite, mais que tout se jouerait réellement après celle-ci. Le cas de sa fille était très critique. Il y avait donc peu d'espoir.
C'est ainsi que les jours qui suivirent furent réellement difficile pour elle, car il s'était trouvé qu'Anaïs était tombée dans un coma de troisième stade, confirmant alors les doutes des médecins sur son cas. Cependant, elle était demeurée auprès d'elle à son chevet, endurant la douleur de voir son unique fille couchée sur ce lit d'hôpital, ne sachant quand elle ouvrirait les yeux. Un vrai supplice pour elle.
Néanmoins, chaque matin, les infirmières leur avaient fait de courtes visites afin de vérifier l'état de la jeune fille, auscultant son pouls, sa pression artérielle ainsi que sa fréquence cardiaque. Un check-up des plus complets et qui arrivait à la rassurer tant bien que mal, jusqu'à ce jour du lundi matin où une situation d'urgence venait d'être déclarée alors qu'elle se tenait, comme à l'accoutumée, auprès d'elle, accompagnée de quelques membres rapprochés de la famille. Les infirmières de premier soin n'avaient pas tardé à les faire sortir de la pièce, les renvoyant s'asseoir dans la salle d'attente, alors que d'autres se chargeaient de transporter son brancard vers une salle libre dans le bâtiment.
Nous étions à 12h45, et le médecin continuait tant bien que mal d'administrer encore et encore les décharges électriques du défibrillateur, essayant de communiquer avec ce cœur qui semblait résister à sa volonté. Anaïs, pour sa part, se trouvait toujours dans un état second. Les lumières défilaient devant elle à une vitesse incroyable... ou peut-être était-ce elle qui défilait à une vitesse incommensurable.
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𝐋𝐄𝐒 𝐅𝐋𝐀𝐌𝐌𝐄𝐒 𝐃𝐄 𝐋'𝐀𝐌𝐎𝐔𝐑 : 𝐓𝐇𝐄 𝐒𝐓𝐎𝐑𝐘 𝐎𝐅 𝐌𝐈𝐋𝐇𝐈𝐀
Paranormal« Pennsylvanie Allentown , Avenue cosper 10:54 Et quand les effluves effrénées des corps inhumés s'évaporaient dans les cavités nasales, atténuant fragrance d'existence, la conscience erronée du terrestre s'évanouissait telle une ombre dans l...