Chapitre 12

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Isaac venait juste de franchir la porte d'entrée du lycée.

- QUOI ?! T'es sérieuse Emma ? Pourquoi tu me l'as pas dit plus tôt !
- Je pensais que ça ne regardait que moi et Isaac, je n'avais pas imaginé que tu allais essayer de le violer à coup de baiser !
- Mais...n'importe quoi ! C'est ce qu'il t'a raconté ?
- A peu près...
Je la regarda dans les yeux.
-....ok il m'a juste dit que t'avais essayer de l'embrasser mais qu'il ne s'était rien passer.
- Et tu l'aime depuis quand ?
- Bah je sa...
Isaac arriva dangereusement près de nous, il était temps qu'on change de conversation.

Emma reprit vite:
- bah je sais pas il me semble qu'il y a des exercices à faire en math pour lundi prochain mais je suis pas sur hein.

Isaac vint à côté de nous, Emma sourit et lui fait la bise comme si de rien était. Puis je compris comment cela pouvais être dur pour elle de faire la bise à quelqu'un avec qui elle voulait plus.

Mais je n'y pensais pas, c'était ses affaires, l'amitié ne fait jamais bon ménage avec l'amour de toute façon.
Isaac tendit sa main vers moi. Il me regardait dans les yeux. Je la lui serrais. Bien que tout avait été mis à plat, je savais qu'il resterai toujours entre nous une certaine retenu, je sentais une distance, mais il lui fallait du temps, enfin je pense...

La journée de déroulais normalement, je n'avais pas croisé Tanguy aujourd'hui, enfin, je ne l'avais pas chercher non plus. Le repas du midi s'était déroulé silencieusement, l'atmosphère était pesante, et on aurait dit qu'aucun de nous trois ne voulais commencer la discussion.
Soudain, Isaac lança
- Oh, ce matin Lucie m'a dit qu'elle faisait une fête pour son anniversaire pendant les vacances de la Toussaint. Elle m'a dit que si je voulais ramener un ou deux potes je voulais. Emma tu voudrais venir ?
Je le regardais dans les yeux, il restait donc un froid entre nous... Emma avait l'air gênée, elle se retourna vers moi, ne comprenait pas. Elle dit:
- euh oui, oui ça serait avec plaisir ! Faut juste je demande à mes parents et je te redis ça.
- cool !
Et Isaac reparti à manger ses pâtes. Je n'avais plus faim moi. Je ne sais pas combien de temps il allait me faire regretter mon geste...

On se leva de table et on déposa nos plateaux.
- Isaac, je peux te parler ?
- quoi ? Me répondit-il froidement.
- Je...je sais pas comment te le dire, je pensais que tout était arrangé entre nous, que tout était redevenu comme avant suite à notre conversation d'hier...
- Quel conversation d'hier ?
Je restait muet, ne comprenant pas.

- Tu as sonné chez moi en plein milieu de l'après midi complètement défoncé, je t'ai redonné ton sac, tu t'es affalé sur mon canapé, tu as essayé de sortir deux trois mots de ta bouche, j'ai rien compris, tu t'es endormi et ma mère t'a ramener après que tu te sois réveillé ? C'est ça les "explications" dont tu parles ?

- Mais...

~Ecoute, je suis désolé pour hier~
~j'aurai pas du réagir comme ça... Tu es...fin' je t'aime bien et je~

Alors j'aurais imaginé tout ça ? Nos excuses d'hier c'était que moi ?

- oh putain Isaac je suis super désolé, je pensais que..
- tu pensais rien du tout, à part que maintenant ma mère croit que tout mes potes sont des putains de Junkie qui fume et baise à droite et à gauche.

Isaac parlait fort, les gens se retournaient, s'en était trop pour moi.

- Excuse moi.. Lui dis-je
Puis il y eu une seconde de silence.
Puis 2.
Puis 3.
On se regardait fixement dans les yeux, on ne disait rien. Il semblait que j'attendais une réponse, n'importe quoi... Il baissa la tête, la remonta face à moi, essayant de dissimuler un sourire qui s'affichait peu à peu sur son visage. Soudain, il sourit vraiment, me montrant toute ses dents, détournant sa tête, brisant ainsi cet atmosphère insoutenable du silence.

- Pardon, dit-il en souriant de plus en plus fort, gêné...
J'attendais qu'il me dise ce qui le faisait tant rire.
-Ok j'avoue t'étais drôle quand tu étais chez moi... Juste la prochain fois que tu te défonce appel moi oh, moi aussi je veux fumer !

Ce con réussira toujours à me faire stressé pour rien.. Je souris à mon tour.
La sonnerie retentissait, on rejoint Emma, elle nous regarda bizarrement, je pense que ça ne lui déplaisait pas que je ne parle pas à Isaac...

Bref, à ce qui paraît j'avais donc une soirée de prévue bientôt. J'étais content, ça faisait longtemps que je n'avais pas eu de soirée (sachant que la dernière était un anniversaire de mariage à une pote à ma mère, autant dire que c'était pas la foire au jeune hein...) Je n'avais bu qu'une fois dans ma vie, bon fumer n'en parlons pas.. Je sentais que ça allais être cool.

Depuis la petite "dispute" avec Tanguy, il ne me regardait même plus, passais devant moi sans m'adresser la parole et c'était tant mieux.
Il ne restait sur mon visage que quelques trace de mon "combat", ma lèvre avait dégonflée et mon œil avait retrouvé à peu près une couleur normal.
La dernière sonnerie de la journée avait sonnée, je rentrais chez moi, enfin. Ce fut une journée assez lourde, j'avais qu'une seule envie c'était de m'endormir jusqu'au lendemain. Je rentrai chez moi, des valises étaient posées au milieu du salon, mon père était en tenu de militaire, je ne comprenais pas ce qui se passait... Je regardai mon père dans les yeux, j'attendais une explication à tout ça... Mon père me regarda tristement, ouvrit la bouche pour sortir un mot mais rien ne sortit. Il baissa la tête et finalement il me dit:

- j'avais espéré partir avant que tu reviennes des cours...je ne voulais pas voir cette expression sur ton visage...

- Tu... Tu aurais voulu partir sans me dire au revoir ?
Il ne répondit rien, il sortit de sa poche une lettre et me la tendait.

- Ne la lit pas maintenant, ça ferai bizarre et ça n'aurait pas de sens si je suis encore là quand tu verras ces mots.
Au revoir mon fils tu vas me manquer. Dis à ta mère que je l'aime quand elle reviendra du coiffeur, je t'aime mon fils mais... Ad...au revoir.

Je m'approcha de lui pour l'étreindre, il se laissa faire. Il prit ses bagages, regarda une dernière fois le salon et sortit de la maison. Je suivais son départ du regard, je monta les escaliers en courant, jeta sa lettre sur le sol et je me jetais dans mon lit. J'entendis la porte s'ouvrir, ça devait sûrement être ma mère, je m'endormais.

Nouvelle école, Nouvel AmourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant