Chapitre 1

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[Point de vue Jade]
Les vestiges de mon rêve encore ancrés dans mon esprit, je me réveillai en sursaut. Mon souffle était court, mes mains tremblaient et mes joues étaient baignées de larmes. Ce rêve, ou plutôt ce cauchemar, semblait si réel... Il avait ravivé en moi les douleurs du passé que je m'efforçais d'enfouir depuis des années.

Je restais étendue un long moment, tentant de raviver ma joie et de calmer mes esprits. Réussissant à stabiliser ma respiration, je poussai un soupir de soulagement.

Ces crises surgissaient si souvent maintenant et à chaque fois elles me semblaient plus intenses, longues et douloureuses. Elles laissaient des séquelles que personne ne pouvait comprendre. On m'avait envoyé chez un psy si souvent par le passé, avant qu'ils ne baissent les bras, lassés.

Je parlais ici de mon oncle Jeff et de ma tante Carla, âgés dans la quarantaine. Je vivais chez eux depuis la mort de mes parents. J'avais aussi un petit frère que je chérissais de tout mon coeur malgré ses conneries. Il s'appelait Dimitri et il avait une bouille d'ange adorable avec ses yeux bleus et ses cheveux bruns toujours en broussaille. Il avait 10 ans, j'en avais 16, il entamait sa 5e année du primaire alors que j'étais en secondaire 4. Ma fête étant en début octobre, j'étais déjà plus âgée que la plupart de mes camarades de classe.

En raison de ça, on aurait pu me croire plus mature. Alors là, vous vous trompez complètement. Lorsque je suis avec ma meilleure amie, Chloé, on devient des folles, mais en fait, le trois quart du temps on s'en fout de se faire dévisager. Oui, ça augmente mon angoisse un peu de temps en temps, mais sans plus. Avec elle, je me sens complète et je peux être moi-même. Malheureusement, ça n'a jamais suffi à détruire mon mal-être.

Chloé est au courant de tous mes problèmes, mes crises et mon angoisse. Elle ne m'a jamais jugée pour ça, ni sur quoi que ce soit d'autre. Bon, certes, elle me juge beaucoup sur le fait que je refuse de m'attacher émotionnellement depuis l'accident. J'avoue qu'elle ne sait pas du tout comment y faire pour réconforter les gens. La seule façon qu'elle a trouvé avec moi est de me faire rigoler quand je me sens triste. Elle est maladroite, mais elle est probablement une des personnes qui a le plus confiance en elle que je connaisse. Je l'envie beaucoup pour ça.

Ah, j'avais oublié. Physiquement, elle est canon. Elle est blonde avec des yeux incroyables, d'un bleu-vert puissant avec des touches d'ambre. Elle est plutôt grande, elle fait 1m70 environ avec des longues jambes qui font se pâmer la plupart des mecs de notre école. Elle a un bonnet D et des hanches parfaites.

Vous allez dire que c'est le cliché de la fille parfaite, mais elle a ses défauts et quand le physique et la personnalité ne vont pas de paire, on ne peut pas être parfait.

Quant à moi, je suis assez normale. Pas banale, normale. J'ai des cheveux qui sont bruns naturellement, très longs qui m'arrivent au milieu du dos. Ils sont lisses, je n'ai même pas besoin de fer plat et pour cette seule raison, Chloé m'envie. Mes yeux sont, je dois le reconnaître, assez beaux. Ils sont assez étranges et ils changent de couleur très souvent. Normalement, ils ont une couleur miel qui fait penser à l'ambre. Mais parfois, lorsque j'ai un saute d'humeur par exemple, ils passent du miel au bleu et prennent une teinte violette. C'est extrêmement rare, mais je ne porte pas de lentilles. Je ne sais pas d'où me viennent mes yeux.

Sinon, je suis de taille moyenne, 1m65 et je suis assez maigre. Pas squelettique, mais pas grosse non plus. Je commence à désespérer sur le fait d'avoir des hanches un jour et mes seins sont normaux, bonnet C environ, je suis assez bien formée de ce côté.

Enfin, passons. J'enfilai un top blanc avec des écritures (Perfect is boring, think less, live more) et des leggings noirs. J'ajoutai une chemise carreautée noir, gris et blanc et je me sentis satisfaite. Je me préparai des toasts au grille-pain et après les avoir beurrées et avoir bu un jus d'orange rapidement je jetai un coup d'oeil à l'heure. Il n'était que 7h du matin! Mes cours commençaient à 8h cette journée-là. Le car ne passait qu'à 8h30, je ne me pressai donc pas.

La lame et l'étauOù les histoires vivent. Découvrez maintenant