Une journée de vendredi banale. Il est 17h00, pas plus, pas moins. La salle est froide, plongée dans l'obscurité. Des élèves présentent encore une fois encore un diaporama, un de plus, pas un de moins. Je m'ennuie. OH ! Le lac des Cygnes, Tchaïkovski, pas mal.
Il est maintenant 17h12. Enfin ! Dieu merci, fin de la présentation. La lumière me fait toujours autant mal aux yeux. Tout le monde est debout. Je suis le seul, comme drogué, encore assis sur sa chaise dure. Les volets sont clos. Les derniers mots que j'ai entendu ? Killer, Los Angeles, hero. Comme si ces mots pourraient avoir un quelconque sens une fois liés.Je trouve l'atmosphère pesante, comme quand quelqu'un vous observe, comme si quelqu'un était en train de nous observer du ciel dans un paradis perdu. "Ton imagination", suis-je en train de me dire, ou de me persuader, je ne sais pas, je ne sais plus.
Ils sont en train de se réunir, comme des moutons devant la porte. Elle est imposante, comme si rien ne pouvait la faire bouger d'un centimètre.
Ma montre est toujours à l'heure, jamais plus, jamais moins. Il est 19, puis 20. Rien ne se passe, rien ne change. Seul les bavardages font effet de percussion dans mon crâne. Tchaïkovski est remplacé par le Beau Danube Bleu. Il est maintenant 17h21.
" Putain, on devrait déjà être sorti ", suis je en train de murmurer à O. Elle semble invisible, comme absente dans cette salle jaune.Ça manque de rouge.