Départ pour l'aventure

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Cette après-midi là, je me préparais à de nouveaux horrizons. Je m'apprêtai à quitter le territoire français pour un monde tout à fait différent. Non, je ne partais pas à la découverte d'une île sauvage où je pourrai alors découvrir une nouvelle espèce pas encore répertoriée bien que cette idée m'enchante. Je me contenterai d'un monde plus civilisé, pour le moment, où l'espèce non répertoriée serait ses habitants. Enfin, cela suffirait à me dépayser et à assouvir mon désir d'exploration. Je connaissais depuis ma plus tendre enfance ce pays et malgré quelques voyages, j'ai toujours été habitué à l'air frais de la campagne française nordique. Les grandes étendues d'herbes allaient terriblement contraster avec les rues grouillantes de monde de Seoul. Néanmoins malgré une légère appréhension et tristesse pour quitter ma terre natale, je ne pouvais m'empêcher de me sentir un brin exitée.

Je l'admets, pour l'instant, ce départ ne faisait que provoquer qu'un profond agacement chez ma personne. J'avais rejeté toute compagnie pour attendre dans cette longue file d'attente mais je commençai à le regretter. Normalement, j'étais plutôt de nature patiente. Seulement depuis que j'avais mis les pieds hors de mon ancienne maisonnette, à présent, celle-ci avait été mise à rude épreuve que se soit avec les bavardages incessants de ma mère, ou l'oublie d'une de mes valises, sans prendre en compte le fait que j'avais perdu mon quart d'heure d'avance pour ne pas à avoir à faire la queue sur la route. Quoi qu'il en soit, je ne pouvais m'empêcher de tapper du pied, chose qui agaçait fortement l'individu devant moi. À moins que lui et moi partageons le même sentiment à l'égard de cette attente.

En tournant la tête, je pus apercevoir des aurevoirs touchants entre une mère et son fils qui devait probablement avoir la vingtaine. Pendant un instant, je me souvins de ceux avec ma mère. Nous nous étions enlacées maladroitement et embrassées, puis elle m'avait glissé un petit billet dans la poche. Elle m'avait chuchoté à l'oreille que cela servirait pour si j'avais un petit creux. Doucement, je souris. Nous n'étions pas des plus proches, néanmoins elle en restait ma mère et ses petites traces d'affections me touchaient.

Je revins à la réalité lorsqu'enfin l'individu devant moi s'avança. C'était son tour, il sembla ravi seulement il n'en oubliait pas son impatience. Discrètement, je me permis de l'observer. Ce n'était pas un homme très grand, mais en vu de la largeur de ses épaules, il n'était pas difficile de remarquer que malgré sa taille, il avait une certaine carrure imposante. Il portais un top coat beige qui contrastait avec ses cheveux couleurs corbeaux. De dos, tout en cet homme dégageait une certaine assurance. Ses doigts tapotaient le comptoire tandis que le ton de la discusion entre lui et la jeune femme , chargée de s'occuper des billets, s'élevaient. Je ne pus m'empêcher de tendre l'oreille. Qu'est-ce qui pouvait bien ne pas aller ? Au finale, je n'eus pas le temps d'écouter quoi que se soit. Je n'étais donc pas en faute, cependant lorsque l'homme rebroussa rageusement chemin, je sentis son regard pesant sur ma frêle personne. Mes yeux s'attardèrent sur son visage, il avait un teint plutôt âlé pour un asiatique. Ses petits yeux en amandes semblaient observateurs, ses fines lèvres étaient pincés et ses pomettes saillantes rendaient l'ensemble intimidant. Il me bouscula pour s'extirpper de la file, son geste n'étaient pas voulu. Sa main s'était posée à ce moment sur mon épaules comme pour s'assurer que je restais bien sur mes pieds, puis, il l'avait aussitôt retiré après avoir chuchoter des excuses dans un français parfait.

Après ce petit accident, je m'avançai rapidement avec mon seul et unique bagage, c'est-à-dire un gros sac qui comportait quelques vêtements et principalement des livres. J'échangea de bref paroles avec la femme du comptoire qui semblait encore un peu secoué par sa discussion avec l'homme qui venait de repartir. Je n'y fis pas allusion, bien que curieuse, j'aurais aimé savoir mais avec le temps j'avais appri que ma curiosité pouvait tout aussi bien être un défaut qu'une qualité surprenante.

Très vite, je me retrouva assise dans une pièce vaste où gambadait quelques enfants poursuivies par leurs parents qui les suppliaient de venir s'asseoir. Un vieux couple asiatiques passa à côté de moi, il devait s'agir de leur voyage de rêve. Celui qu'ils avaient voulu faire depuis tant d'année et que maintenant enfin, leur souhait était réalisé. Cette vision me fit sourire, l'amour qu'il y avait entre ses deux-là était tellement perceptible.

Mes yeux quittèrent ses deux individus pour se reposer sur l'homme de la file. Je ne peux comprendre ce qui avait bien pu ne pas aller, mais finalement, le revoici. Il ne semblait pas réellement de meilleur humeur, mais ses traits étaient largements moins tirés. Son regard resta posé sur l'homme, soudainement songeuse, quand quelque chose tomba de sa poche. Il s'éloigna sans s'en rendre compte, alors, instinctivement je me leva pour aller aussitôt le ramasser. Débarrasser de ma valise, ce fut sans peine que je pus m'en saisir. Une fois dans mes mains, je ne la regarda même pas et je me dirigea vivement vers l'homme.

- Monsieur ! Vous avez fais tombé ceci.

Sur mes mots, il se retourna et ses yeux bridés se posèrent sur moi avec attention puis il s'abaissèrent sur ce que je tenais dans mes mains. Je souris légèrement en le lui tendant, il finit par le prendre avec un petit hochement de tête.

- Merci beaucoup, je n'avais pas fais attention.

- J'avais remarqué...

Répondis-je tandis que ses yeux se plisèrent et qu'il eut un petit haussement de sourcil. Je me pinça aussitôt les lèvres, ce genre de remarque n'était pas très bien vu. Je me passa une main dans les cheveux avec un petit sourire d'excuse.

- Ah désolée !

- Ce n'est rien... Bon merci encore, je vous laisse.

À la suite de ses paroles, il disparut aussitôt. Je soupira doucement, c'est partie pour l'attente !

Je m'étais installée sur un siège à l'écart, et lorsque l'avion arriva je fus parmis les premiers à se lever pour rejoindre l'impossant jet. Une fois montée, je pris mon billet à la recherche de ma fantastique place. Sans peine je l'a découvrie. Je m'assis rapidement, pour mon plus grand bonheur, je n'étais pas aux niveaux des ailes. Pour moi, il s'agissait du pire emplacement possible. Curieuse de découvrir avec qui j'allais partagé ce voyage, je me pivota vers ma gauche pour observer mon voisin qui semblait absorbé dans un livre, qui en vu de la couverture et du titre devait être d'un ennui presque mortel. Mais bon, c'est chacun ses goûts. Je ne critique pas, enfin presque pas. Mes yeux se levèrent vers son propriétaire. Et c'est avec surprise que je découvris l'imposant asiatique. Je ne pris pas la peine de réprimer un grand sourire.

- Encore vous monsieur ? J'espère qu'on passera un bon voyage ensemble !

Fis-je sans prendre la peine de cacher ma joie. L'homme leva les yeux de son livre, surpris. Je crus pendant un faible instant apercevoir de l'ennui, mais cela devait très vite de l'amusement.
Je lui tendis ma main.

- Je m'appelle Alice.

Il observa ma main et après une seconde d'hésitation, il la serra. Sa poigne était ferme, elle était à l'image de son physique.

- Enchanté... Alors comme ça vous allez en Corée ?

La réponse me semblait évidente, puisque, je me trouvais dans cet avion mais je souris amusé en voyant qu'il commençait à me porter plus d'intérêt.

- Oui, je vais rejoindre mon père là bas.

- Votre père ? Est-il...

- Non, il n'est pas Coréen. Le coupai-je sans le vouloir, je lui offris un petit sourire d'excuse et je redressa pour commencer à expliquer seulement une hôtesse de l'air me coupa et je dus me taire.

Le petit blabla habituel commença et cela ne fut qu'au bout d'une quinzaine de minutes que j'eus enfin la possibilité de parler. Néanmoins, mon voisin me devança.

- Alors pourquoi y aller ?

Je pouvais parfaitement sentir une pointe de curiosité dans sa phrase et j'en fus ravie. J'avais attiré son attention, ses longues heures d'avions allaient se passer très bien. J'en étais sûre !

L'impossible est toujours possibleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant