Chapitre 3

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Aujourd'hui pour ne pas changer: routine matinale. Me préparer, déjeuner et ensuite me rendre à mon arrêt de bus ou je vais retrouver Gate.
Le car arrive et je m'assois à l'une des places libres et cherche Gate autour de moi, pour voir s'il est assit quelque part, mais je ne le vois pas, ce qui est vraiment étonnant... Il le prend normalement tout les matins, c'est la première fois qu'il est absent.
Et puis qu'importe, pourquoi parler de lui maintenant. Je n'ai pas à me poser des questions ou à m'inquiéter, ce ne sont pas mes affaires après tout, sûrement rien d'intéressant enfin je crois... il doit sûrement être malade ou en retard. J'arrive au lycée et retrouve mes amis, un peu plus loin.

– Hey Maddie !

Je lance un grand sourire  à Kyle. Ma petite dose de bonheur dès le matin.

– On doit aller en cours, j'ai pas envie. Dit Hola en soufflant.
– On a quoi en premier? Demandais-je à Kyle. Je ne me suis pas encore faite à notre emploi du temps.
– Biologie. Je déteste être à côté de cette pouffiasse de Marina!
– J'aurais voulu être à côté de toi...

Malheureusement, cette année tout les professeurs ont décidé qu'ils choisiraient qui serait assis à côté de qui. Et je ne suis pas tombée une seule fois avec lui. Nous rejoignons notre classe, en profitant des quelques dernières minutes pour discuter avec nos amis. Je m'assois à côté de Gate, qui a la tête baissée, étonnant qu'il soit aussi calme et silencieux. Il est étrangement bizarre. D'habitude il m'aime me charrier dès mon arrivée. Alors que le cours commence, Gate ne bouge pas, toujours dans la même position, les points serrés, recroquevillé sur lui même. Il ne prend pas la peine d'écrire quoi que soit et reste stoïque. Quelque chose de sombre l'entoure. Je soupire et me tourne vers lui, cherchant à en savoir plus.

– Est-ce que ça va, Gate ?
– Très bien. Répond-il froidement.
– Regarde-moi, parle moi...

Il ne répond pas, ne bouge pas. Je ne le comprends plus. Je tire son bras mais il me repousse violemment. Très bien, monsieur est de mauvaise humeur, qu'il aille se faire voir. Je ne peux m'empêcher de le regarder de temps à autre et me concentre un peu plus sur ses mains et remarque que ses phalanges sont écorchés, d'une couleur bleutée-violacée.

– Gate...
– Tais-toi.

Je grogne et ne cherche pas plus, au risque de trop l'énerver. L'heure fut longue et assommante, je n'ai pas réussi à me concentrer à cause de Gate et de son étrange comprotement. Je retrouve le Gate du premier jour de cours. Le silence règne entre nous et je n'aime pas ça, je ne me suis pas habituée à ce genre de comportement venant de sa part, même si c'était un peu dur au début de communiquer avec lui. Et maintenant je n'ose même plus lui parler, quand je le vois réagir ainsi.
L'heure passée, je pars rejoindre Kyle.

– Ça va ?
– Oui, t'inquiètes pas Kyle.
– Je m'inquiéterais toujours pour toi princesse.

Je lui souris, un peu gênée et ne sachant pas quoi repondre.
Les heures s'enchaînent, les unes après les autres. Nous partons ensuite tous dans la cour: liberté !
Les autres et moi sommes assis sur un banc. Je n'écoute pas trop la discussion, ne pouvant m'empêcher de regarder Gate au loin, seul, toujours tête baissée à observer des mains et à essayer de les ouvrir et les fermer. Il m'est impossible de voir une parcelle infime de son visage, recouvert de sa capuche. Je me lève, déterminée à savoir ce qui lui arrive.

– Où vas-tu? Demande Anastasia.
– Je reviens.

Je me dirige d'un pas rapide vers Gate. Je m'assois lourdement à côté de lui.
Il a encore la tête baissée et regarde ses mains liées, se tripotant les peaux mortes de ses doigts, comme s'il était en train de stresser ou perturber par quelque chose. Il me surplombe puisque lui est assis sur le dossier du banc, mais il tourne la tête du sens contraire au mien.

– Que se passe-t-il..?
– Rien.
– Pourquoi n'as-tu pas pris le bus ce matin? Insistais-je.
– J'avais des choses à régler.

Un blanc s'installe, longuement, je ne regarde que lui, rien d'autre. Et pourtant il ne daigne toujours pas à lever les yeux en ma direction, ne fixant que le sol.
Je soupire.

– Qu'est ce qu'il y a? Il me demande soudainement.
– De quoi tu parles?
– Pourquoi tu soupires?
– J'essaye de venir vers toi, mais tu ne fais que me repousser!
– Alors arrête d'essayer.
– Je ne veux pas... Je viens clairement de lui avouer quelque chose...

Il tourne les yeux vers moi et je peux enfin voir son visage. Son horrible visage. Je fronce les sourcils et ouvre légèrement la bouche. Sa lèvre est fendue et gonflée, son œil est couvert d'un coquard bleu canard ce qui l'empêche de l'ouvrir complètement. Il a les yeux rouges et de grosses cernes. Je pose une main sur sa joue et l'observe. Il lache un soupir et appuie sa tête sur ma main puis il descend du dossier et s'assoit à côté de moi.

– Bon sang, mais qu'est ce qu'il t'es arrivé ?

Il pose sa main sur ma mienne et mes joues ne peuvent s'empêcher de rougir face à son tendre contact, un frisson grimpe le long de ma colonne, mon cœur se met à s'affoler et mon ventre se met à bouillonner. Un sentiment étrange m'envahit, une chaleur étouffante traverse mon corps comme à chaque fois que je suis proche de lui.

– Il faut arrêter tout ça Maddie.

Il serre ses mains autour de les miennes, comme pour me prouver qu'il est bien là, présent avec moi et que ce moment est important, a ne pas oublier. Il pose nos mains sur mes genoux, toujours liés l'une à l'autre. Il relève ses yeux vers moi et me lance un léger sourire en coin. Il me frôle doucement la joue avec son pouce, en regardant chaque partie de mon visage, comme pour l'encrer dans son esprit. Nous jouons a une sorte de jeu, un jeu étrange. Je me mords fortement la lèvre inférieure, ne pouvant contrôler ce que ressens mon corps. Je ne peux le nier... Il me plait.

– Pourquoi dis-tu ça? Je lui demande soudainement, après un très long silence.
– Parce que ça ne peux pas marcher!

Je secoue la tête, déterminée à lui faire penser le contraire.Il prend mon visage entre ses mains et me regarde droit dans les yeux, proche de moi. Je déglutis, il est si proche.

– Je ne veux pas y croire. Dis-je d'une petite voix.
– Arrête d'être aussi mignonne...

Il me prend soudainement dans ses bras, chauds et protecteurs, pleins de pureté et de réconfort. Essaye-t-il de faire passer la pilule plus facilement, car ça ne marche pas ! Car je ne compte pas croire une seule de ses paroles.
Il me chuchote à l'oreille:

–Je vais devoir m'en aller.

Je le regarde et fronce les sourcils, ne comprenant pas ce qu'il est en train de dire.

– Qu'est ce que tu racontes ? Les cours viennent de commencer, tu ne peux pas partir.
– tu ne comprends pas, je me suis mit dans la merde... Je prends trop de risques à rester là !

Il m'embrasse sur la joue, se lève puis retourne dans le bâtiment du lycée, sans me dire un mot de plus. Sans me donner d'explications concrètes et compréhensibles. Qu'a-t-il fait pour qu'il soit obliger de partir ? Quelque chose de grave ? Assez pour qu'il se fasse tabasser ?

Le reste de la journée, Gate n'a fait que m'éviter et ne m'a plus parler.  Je n'insiste pas mais je ne compte pas abandonner maintenant, pas sans comprendre ! Je rentre chez moi et je prend une douche fraîche, pour me remettre les idées en place, un peu perdue. Je pars ensuite manger, faire mes devoirs et une fois dans mon lit, je n'arrête pas de réfléchir. Je ne peux me concentrer sur rien d'autre que là discussion de ce midi avec Gate.

(en pleine réécriture pour une future publication.)
partie 5: fait.

homme dangereux  Où les histoires vivent. Découvrez maintenant