Arès

Limiti

PDV Aura
Boîte de nuit « Le Sokol », 00h00

Les lumières stroboscopiques coupaient l'obscurité en fragments éclatants, les basses vibraient jusque dans ma poitrine. Ivan m'entraîna vers le bar, sa main ferme sur le creux de mes reins. Derrière nous, je savais qu'Alexeï n'était pas loin. Toujours cette ombre, ce souffle sur ma nuque, cette obsession qu'il refusait d'abandonner.

-Qu'est-ce que tu veux boire, ma reine ? demanda Ivan avec un sourire amusé.

-Surprends moi , répondis-je en haussant les épaules, mon regard glissant furtivement vers Alexeï qui s'était installé non loin, entouré de deux de ses hommes. Ses yeux ne quittaient pas les miens.

Ivan commanda deux verres et m'en tendit un. Ses doigts effleurèrent les miens avec cette douceur calculée, presque insolente.
Nous trinquâmes, et je bus une gorgée sans quitter Alexeï du regard. Un jeu silencieux s'installa entre nous.

La musique monta d'un cran, des corps se pressaient sur la piste de danse. Ivan me tendit la main.

-Viens danser, chuchota-t-il à mon oreille.

Je souris et le suivis. Le corps d'Ivan se colla contre le mien, ses mains sur mes hanches guidaient chacun de mes mouvements. Je sentais la chaleur de son corps, l'odeur de son parfum. Mais au-delà de tout ça, je sentais surtout le regard incendiaire d'Alexeï nous brûler depuis son coin VIP.

Chaque mouvement devenait une provocation.

Alexeï finit par se lever. Lentement.
Il fendit la foule, tel un prédateur s'approchant de sa proie.

Arrivé à notre hauteur, il se posta derrière moi, son souffle chaud effleurant à nouveau ma nuque.

-Ivan... une danse suffit, tu ne crois pas ? Sa voix était douce. Bien trop douce pour être sincère.

Ivan se redressa à peine, mais son bras resta autour de ma taille.

-Aura décide de quand la danse est finie, non ?

Le regard d'Alexeï se durcit, mais son sourire resta fixé sur ses lèvres.

-Ivan... une dernière fois : écarte-toi.

La tension était palpable. Un seul geste de travers, et la situation pouvait exploser.

Alexeï ne bougea pas tout de suite. Son regard gris, froid comme l'acier, pesa lourd sur Ivan.

-Écarte-toi, répéta-t-il, sec, presque un ordre.

Ivan, toujours un peu souriant, retira lentement sa main de mes hanches. Sans lâcher mon regard, il recula d'un pas.

Alexeï glissa ses mains sur mes hanches à la place, un geste rapide mais qui marquait sa possession, mais sans jamais dépasser la limite que j'impose.

-Tu sais que je n'aime pas qu'on me la vole , murmura-t-il au creux de mon oreille.

Je pinçai les lèvres, ne montrant rien.

-Je ne suis à personne, répondis-je, froid.

Il se redressa, s'écartant juste assez pour que je puisse me retourner et lui faire face.

-Encore un mensonge, Aura.

Son sourire se fit presque cruel.

-Tu joues avec le feu, et ça va te brûler.

Je levai le menton.

-Peut-être. Mais au moins, j'ai la brûlure en pleine conscience.

Un silence s'installa, chargé de toutes les promesses non dites et de toutes les blessures passées.