- 1 -Un an plus tôt: la rencontre

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Tout d'abord, je me présente : je m'appelle Maïwen VENCESLAS, mais tout le monde m'appelle «Maï». On dit de moi que je ne suis pas très belle mais mignonne. J'ai les traits réguliers, le cou assez long et délicat, les yeux verts, les cheveux châtains bouclés longs jusqu'aux fesses, les seins menus mais fermes et bien plantés, et la silhouette fine. Je mesure un mètre soixante avec talons (ce qui donne en réalité un petit mètre cinquante), je sais ce n'est pas bien grand !

Je suis aide-soignante, et actuellement je travaille de nuit à l'hôpital pour enfants de Josselin, petite ville du Morbihan (fondée au XIème siècle par le vicomte du Porhoët) et qui se trouve être aussi la ville où je suis née et que je n'ai jamais quittée.

Lorsque vous flânez au gré de ses ruelles et découvrez ses nombreuses maisons à pans de bois vous plongez dans l'Histoire, écrite aussi bien dans la belle pierre de la Basilique Notre Dame du Roncier, que dans le château des Ducs de Rohan. Ce dernier dresse sa façade médiévale imposante au-dessus de l'Oust canalisé. Aux abords de cette petite cité de caractère, le Bois d'Amour vous tend les bras et quelques kilomètres plus loin, se trouvent aussi les portes de la forêt de Lanouée et de la forêt de Brocéliande, un des rares lieux de notre planète où le voile entre les mondes est très mince.

J'ai toujours aimé la nuit, ses personnages, sa faune, mais surtout l'impression de vivre dans un monde parallèle à celui de la journée, un monde qui lui ressemble sans vraiment y parvenir. De plus, comme je n'ai pas besoin de dormir beaucoup, que trois heures en fait, cela me permet de me consacrer le reste du temps à ma passion : la Wicca*1.

Oui, je suis une Sorcière, une Wicca en fait, mais bon, ce n'est pas ma faute. Laissez- moi vous expliquer. Il se trouve que je suis née le 21 juin 1995, jour du solstice d'été, et, de ce fait, je suis une sorcière car c'est une des périodes de l'année où les voiles entre les mondes sont très minces. Ah oui, il se trouve aussi que je suis très sensible à la moindre manifestation de magie, les poils de ma nuque se hérissent lorsque je la rencontre.

Dans ma famille c'est une tradition, toutes les générations, il se trouve quelqu'un qui du fait du jour de sa naissance, devient Wicca* et est initié par la mère de sa mère. Moi c'est Nany Morgana Elerinna qui depuis que j'ai sept ans s'occupe de mon enseignement dans la journée, et cela me permet de me consacrer à mon travail d'aide -soignante la nuit.

Lundi 23 novembre, après deux jours de repos, j'étais de retour à l'hôpital pour enfants, dans le service d'hématologie où je travaillais.

Dès que je posai le pied dans le service, les filles me sautèrent dessus. De la plus jeune, à la plus âgée, du médecin à la simple femme de salle, elles se mirent toutes à parler en même temps. Une véritable cacophonie dont je ne réussis à capter que quelques mots : «nouveau» et «laboratoire». Au milieu de ce brouhaha, une sonnette retentit et telle une envolée de moineaux, tout le monde se dispersât et se mit au travail.

Aujourd'hui, le service ne comptait que six malades, dont Gabriel, un petit nouveau qui était parmi nous pour que l'on puisse lui faire toute une batterie de tests.

C'était dix heures du soir, et après avoir pratiqué sur l'enfant une prise de sang, Angèle, l'infirmière me demanda de descendre les échantillons au laboratoire et d'y attendre les résultats.

Je pris l'ascenseur et me rendis donc au deuxième sous-sol où se trouvait le laboratoire. Pas un bruit, hormis le grésillement des néons. Tout était silencieux.

Me tournant le dos, un homme en blouse blanche était en train de travailler à des analyses. Même ainsi, on devinait qu'il ne devait pas être commun. Il semblait être relativement grand, un mètre quatre-vingt environ avec de longues jambes puissantes et musclées. Il s'efforçait constamment de se dresser de toute sa stature comme s'il résistait à une force invisible qui chercherait à le comprimer ou à l'écraser. Il possédait aussi une abondante chevelure blonde, qui, bien qu'attachée en catogan, lui arrivait au milieu du dos.

La Wicca et le VampireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant