Sauveurs

Réveil

Je me réveillais la bouche sèche, les muscles tendus et le front trempé de sueur, comme sorti d'un mauvais cauchemar. Une question me taraudait : Où étais-je ?

Il faisait noir et le ciel était parsemé d'étoiles, une belle nuit je suppose. Ma tête était comme prête à exploser quand j'entendis un bruit, un craquement, à côté de moi.

- Qui est là ? demandai-je sur la défensive.

J'eus alors pour réponse une quinzaine de chuchotements aussi paniqués que ma voix avait dû paraître.

Nous étions dans ce qui ressemblait à une vallée. De multiples colines s'élevaient et les arbres et les rochers s'entremêlaient pour former des forêts. Nous étions dans une petite clairière, entourée de forêts et d'un petit ruisseau.

Au bout de quelques heures de stress et de panique, deux d'entre nous s'enfoncèrent dans la forêt pour " Ne pas stagner ici et voir si un village n'était pas situé aux alentours " Je pensais plutôt qu'il ne fallait pas se séparer et surtout patienter, toujours est-il qu'une fille et un garçon d'environ vingt ans étaient partis explorer en nous promettant de revenir une ou deux heures plus tard. Une silhouette s'éleva alors parmi les autres, juste après leur départ, une fille, grande aux cheveux descendant jusqu'aux fesses, tressés en une longue natte et avec pour main droite une lame fine de quelques centimètres. Elle était faiblement éclairée par la lune. Sa voix s'éleva et fit taire les derniers chuchotements.

-Tout comme vous, je n'ai aucune idée d'où on est, de qui vous êtes, ni même de qui je suis.

C'est vrai ça, je n'ai aucune idée de comment je m'appelle, ni de quel âge j'ai, mais j'ai l'air d'être un garçon, du moins je le déduis grâce à la bosse sous mon pantalon.

-Mais nous n'allons pas rester comme ça à rien faire, il va nous falloir des provisions, des soins, des..

Un cri retenti.

-Venez voir ! J'ai trouvé quelque chose !

Le soleil se levait maintenant et je
pû voir qui était à l'origine du bruit. Il était jeune, à peine 8 ans, mais possédait déjà une belle chevelure bouclée et était légèrement enrobé. Sa peau bronzée brillait de sueur.

-J'étais juste allé faire pipi, quand j'ai vu ça, on n'avait même pas remarqué !

Un box se dressait entre des rochers, derrière de gros buissons. La fille reprit la parole

-Bon, eh bien, il ne doit pas être là pour rien, ouvrons le.

Elle avait l'air forte. Son dos droit, ses cheveux que je savais maintenant blancs et ses yeux noirs lui donnait un aspect puissant, presque irréel. Mais elle était plutôt douce. Je ne saurait l'expliquer. Elle  avait l'air de vouloir et surtout, de pouvoir prendre les choses en main.

Ses yeux se posèrent sur moi et je compris qu'elle attendait de moi que je l'ouvre. Je ne me décidait que quand je vis qu'elle s'impatientait. Je failli lui dire que l'on pouvait attendre, discuter, mais je me rappelais qu'elle prenait la parole quelques minutes auparavant alors que nous étions tous encore complètement à côté de la plaque. Elle était impatiente, terriblement impatiente. Je gardais donc ma remarque pour moi et alla examiner le box. Il n'etait pas plus grand qu'une cabane à outils. Il était entièrement constitué de métal. J'entrepris de pousser la porte qui s'ouvrit dans un petit grincement. La fille rentra.

J'étais ébahi, des tonnes de provisions, de médicaments, d'eau, y était entreposés.

-Exactement ce qu'il nous fallait. Chuchota-t-elle.

Nous ressortîmes en claquant la porte puis nous nous dirigeâmes vers le groupe qui nous attendait, les yeux grands ouverts. Après leur avoir décrit ce que l'on avait vu, elle reprit la parole.

- Bon, pour commencer je pense que chacun devrait se trouver un nom.

Un nom ? Bon, eh bien, prenons Lim

- Pour moi, reprit la fille, ce sera Jules
- C'est un prénom de gars..

Commenca un garçon plus âgé, aux yeux tombant, à l'air plus affaibli que les autres.

-Je m'en contrefiche, bon, avec ces provisions nous pourrons sûrement tenir une à deux semaines, mais il faudra s'organiser...

Je vois bien que peu l'écoutent, nous sommes absolument tous dans le même cas. Les questions me vrillent la tête, mais surtout, que faisons nous là ?