Chapitre 2

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L'Inspecteur Leger arriva sur la scène de crime qui était déjà totalement sous le contrôle d'une dizaine de policiers. Son corps massif et sa grande taille lui ont valu le respect de ses collègues de la Crim'. D'épais cheveux noir et des yeux marron qui vous perçaient au plus profond de vous l'ont bien aidé aussi. Il avait résolu de nombreux cas difficiles ce qui lui a valu une bonne réputation au sein de la Police Nationale. Il s'approcha d'un des policiers présents sur la scène et demanda :

" - Qu'avons nous là ?
- Il semblerait que ce soit un suicide, dit le subordonné en se retournant. La victime s'appelle Karine Gamet. Elle a trente-sept ans et est propriétaire de l'hôtel où nous nous trouvons. Elle mesure un mètre soixante-cinq et pèse cinquante kilos. Elle est blonde. Nous nous trouvons dans son appartement.
- D'accord. Et qui a trouvé le corps?
- Il s'agit de l'homme assis sur le sofa, Inspecteur. Il semblerait que ce soit le petit-ami de la victime. Il s'appelle Lucas Mortinet. Age, quarante ans. C'est un chirurgien très réputé dans le monde. Il avait rendez-vous pour dîner avec la victime ce soir. Seulement elle n'est pas venu. Il a donc décidé de venir jusqu'ici pour vérifier qu'elle allait bien. N'ayant pas de réponse, il est entré. La porte n'était pas verrouillée. Il a découvert le corps à ce moment là. C'est alors qu'il nous a contacté.
- Très bien.
- Puis-je rentrer chez moi, Inspecteur? Demanda Lucas déboussolé.
- Oui, nous vous recontacterons si nous avons besoin de vous."

Le chirurgien partit puis Leger commença à inspecter le cadavre. Après quelques secondes seulement, l'inspecteur releva la tête et dit :

" Il semblerait en effet qu'on n'ait pas besoin d'aller chercher très loin. Il ne fait aucun doute que ce soit un suicide. Vous pouvez emmener le corps à présent. "

A peine l'inspecteur eu fini de prononcer ces mots qu'une voix sortie de nulle part annonça :

" Vous vous trompez Inspecteur. Ce que nous avons là, c'est un meurtre. "

Un silence pesant ce fit alors ressentir. Pendant quelques secondes, tous les policiers présents sur les lieux cherchèrent du regard qui avait pu dire cela. Personne n'avait jamais osé contredire l'inspecteur Leger et ils se demandèrent qui avait eu le courage de le faire avec autant d'aplomb. Soudain, ils le virent tous sur le seuil de la porte. Cette homme qui, avec énormément d'assurance, avait annoncé que ce n'était pas un suicide mais un meurtre. En le voyant, tous les policiers braquèrent leurs armes vers lui. Il faut dire que l'homme qui était apparu n'était pas très rassurant. La totalité de son visage était caché par un masque d'un blanc immaculé laissant seulement apercevoir des yeux d'un bleu vif. Il était assez grand mais avait une corpulence plutôt normale ce qui adoucissait la peur inspiré par le masque. Il portait un costume d'un noir très sombre qui contrastait avec le blanc qui recouvrait son visage . Cependant, c'est surtout le regard qu'il portait sur eux qui leur donnèrent de véritables frissons. L'inspecteur demanda :

" - Qui êtes-vous ?
- Mon nom n'a pas vraiment d'importance, répondit calmement l'étrange personnage qui n'avait pas bronché à la vue des armes. J'aimerais que vous arrêtiez de pointer vos jouets vers moi. Je suis pas armé. J'ai d'ailleurs un message pour vous Inspecteur Leger."

L'homme masqué se baissa et fit glisser une enveloppe qu'il sortit de sa poche sur le sol de la pièce. L'Inspecteur se méfiait toujours du nouvel arrivant. L'homme qu'il avait devant lui ne réagissait pas normalement. Il était seul et n'était pas armé cependant il semblait qu'il était le seul à être calme dans la pièce. Leger se baissa lentement pour ramasser ce que l'homme lui avait envoyé tout en continuant de viser vers la porte. Il ouvrit l'enveloppe et lu le message. Il était écrit :

" Cher Inspecteur Leger,
Je t'envoie une personne qui pourrait bien vous être d'une grande aide. Il est directement sous les ordres du directeur général de la police nationale. Il m'a demandé de l'envoyer sur une affaire pour que nous puissions tous voir par nous-même son sens de l'enquête. Je sais que ça ne va pas te faire très plaisir mais il faut que tu le laisses mener cette enquête seul, c'est juste pour cette fois. Son nom de code est SH21.
Commissaire Masson "

L'inspecteur n'en revenait toujours pas. Il n'arrivait pas à croire que cette lettre soit de la main du commissaire, pourtant il possédait bien son cachet en plus de celui du Directeur Générale de la Police. Il demanda à tous ses hommes de ranger leur pistolet. L'homme masqué s'avança et dit :

" A présent écartez-vous et laissez moi mener mon enquête. "

L'inspecteur fut étonné de cet affront, c'est la première fois qu'une personne lui parlait sur un tel ton, comme si cet homme qui venait juste d'arriver lui était supérieur en tout point. L'inspecteur ne put réprimer sa colère et lui dit :

" - De toutes manières, l'enquête est déjà résolue. Karine Gamet s'est suicidée avec un pistolet.
- Quand on ne sait pas observer et réfléchir Inspecteur, on ne fait pas de conclusion, lâcha froidement SH21. Si vous ne savez pas faire la différence entre un suicide et un meurtre alors vous n'êtes d'aucune utilité car oui, nous avons face à nous un meurtre assez mal camouflé."

Sur ces paroles, le nouveau venu sur la scène se retourna et ignora totalement l'inspecteur qui voyait sa rage monter. Cependant il avait des ordres. Il devait le laisser mener l'enquête seul. Leger alla se poster dans un coin de la pièce en attendant avec impatience le moment où il pourra se réjouir de la défaite de l'homme qui l'avait rabaissé devant tous le monde.

La première de SH21Où les histoires vivent. Découvrez maintenant