A l'hôpital.

4 0 0
                                    


L'hôpital de la ville était à trente minutes de marche et, n'ayant pas mon permis, j'entraînai mon amie devant un arrêt de bus. Si mon calcul était bon, on arriverait là-bas en moins de quinze minutes.

*

Un quart d'heure auparavant...

- Anna, ne t'inquiète pas pour moi. J'irai la voir ce soir, tu n'as jamais manqué un seul cours de ta vie, ce n'est pas aujourd'hui que tu vas le faire juste à cause d'une écervelée comme moi...

- Julie, arrête un peu! criai-je, hors de moi à présent. Tu comptes beaucoup pour moi, et comme toi, je veux que tu ailles beaucoup mieux donc si pour cela je dois manquer une matinée voir même plus je m'en fous.... Tu comprends ça?!

La voyant au bord des larmes, je me sentis coupable. Jamais je n'avais ressenti une telle colère qu'à l'instant. Oui, c'est vrai c'était peut-être dû à la fatigue, aux évènements de la veille....
Après une pause de courte durée, je repris d'une voix calme tout en pesant mes mots:

- Je suis vraiment désolée, je n'aurai pas dû m'emporter....

*

Le temps que nous arrivons, je vais vous livrer un petit passage de la vie de Julie:
Fille unique, elle n'a jamais vraiment eu l'occasion de connaître son père. A l'âge de cinq ans, il était parti. Où? Elle n'en savait rien, tout ce dont elle était sûre c'était que les jours qui ont suivi son "envol", sa mère s'était empressée de vendre sa maison, de chercher un appartement rapidement comme si il y allait avoir un malheur... Peu de temps après, la maison qui était la leur avant a été brûlée... Drôle de coïncidence quand même....!

Enfin arrivées, nous courûmes vers les portes de cet hôpital peu chaleureux. A l'accueil: une femme. Vêtue d'une chemise blanche, le regard transperçant. Elle nous attendait.

- Mademoiselle Smith? interrogea-t-elle à l'intention de ma meilleure amie.
- Elle-même, acquiesça Julie.
- Bien, vous pouvez y aller mais la jeune fille reste là.
- Vous ne pouvez pas...
- Non, la coupa-t-elle.

« Je suis désolée... » me murmura-t-elle et dans un semi-sanglot, elle poursuivit sa route vers l'ascenseur.

Plusieurs minutes succédèrent au départ de mon amie et je commençai à m'ennuyer lorsqu'un jeune homme fit son apparition. Grand, musclé et ténébreux ou solitaire... Il était vêtu d'un débardeur noir et d'un jean. Il se retourna et son regard froid se fixa dans les miens, on dirait presque qu'il sondait mon âme... Un courant d'air glacé me fit frissonner et lorsque je me retournai vers l'endroit qu'avait occupé ce mystérieux visiteur, il n'y avait plus personne. Je me mis debout et fis semblant de prendre une revue afin de voir si il était parti dans une quelconque direction mais il n'avait laissé aucun indice sur son passage... Aucun.


« POUVOIRS »Où les histoires vivent. Découvrez maintenant