Dark Love

Chapitre un

Kaya

Je suis parfaite. Tout le monde le sait, même si ce n'est qu'un mensonge. Mais si je ne joue pas dans le rang de la perfection, je subirais les crises de ma mère. Et ce matin c'est la rentrée , je rentre en Terminale et tout va de travers. Je ne sais pas si je suis d'humeur à entendre ma mère hurler dès le matin. Déjà, tout en me levant, je suis tombée de mon lit, puis mon fer à lisser qui ne marche plus, la douche où il n'y a plus d'eau chaude et pour finir mon eye-liner de travers. Je n'arrive pas à tracer l'œil gauche.

Pourquoi a-t-il fallu qu'on se lève à sept heures pour aller à l'école ? Pourquoi a-t-il fallu que l'on invente l'école ?

Les vacances n'avaient à peine commencer qu'elles sont déjà finies. J'ai passé les deux mois aux États-Unis avec ma famille et on a, à peu près tout visiter. Nous voilà de retour sur les banc des classes.

Nouvelle rentrée, nouveaux objectifs :

1. M'amuser avec mon copain.

2. M'amuser avec mes copines.

3. Profiter de cette dernière année.

" Kaya descends ! Hurle ma mère depuis la salle à manger."

C'est bien à cause de ses hurlements que mon père se lève à chaque fois le premier et va au travail pour lui échapper. Ou retrouver sa secrétaire. Ah "Célia" c'est comme ça qu'elle s'appelle. Je n'aime pas ce prénom du tout. Je ne l'aime pas tout court. C'est logique après tout. Elle a jeté son dévolue sur mon père. Je me demande ce que papa à bien pu lui trouver à celle-là. À part ses retouches chirurgicales, maman est beaucoup plus jolie qu'elle. Ses cheveux toujours attachées en un chignon, lui donnant un air stricte, sa jupe crayon et sa blouse blanche mettant en avant ses formes, ses yeux gris et ses lèvres pulpeuses, sa peau bronzée, elle a tout pour plaire. Sauf son caractère. Il ne faut pas la contredire, sinon elle peut partir au quart de tour et tout casser dans la maison. Ses hurlements peuvent s'entendre à l'autre bout de la ville.

"Hum hum."

Un raclement de gorge me fait sortir de mes pensées pendant que j'étais en train de m'habiller. Ma mère est donc devant la porte en train de m'observer. Tandis que je l'observe aussi, elle écarquille les yeux et se met à s'agiter dans tout les sens.

" Ben voyons, bientôt huit heures et mademoiselle trouve encore du temps pour rester là sans rien faire. Et bien active toi enfin.

-Bonjour à toi aussi maman. "

Son ton est autoritaire, comme toujours et je ne pense pas qu'elle est envie de plaisanter. Je me contente de la suivre en bas, descendant les escaliers, jusqu'au moment où elle se retourne s'apprêtant à faire son inspection. La routine de tout les jours.

" Haut, horrible. Pantalon, très joli. Talons, parfait."

J'acquiesce et vais à la cuisine.

" Arrête de manger autant, tu vas finir par devenir obèse. Tu veux que tout le monde te regarde de travers une fois dehors ?"

Merci maman. Et oui, il faut que je sois parfaite, avec un comportement parfait, et une ligne parfaite. Je commence à en avoir marre de ce mot qui me donne mal à la tête.

" Je t'ai acheté un gâteau pour la route, elle continue.

-Merci. Il est au travail papa ?

-À ton avis ?

-Et pourquoi tu ne lui en parles pas ?

-Il fait ce qu'il veut.

-Vous êtes mariés non, il faut que vous en parliez. C'est impossible de passer toute sa vie dans un bureau, à moins qu'il fait autre chose de ses jours.

-Ne commence pas dès le matin. Aller, tu vas être en retard. Et être en retard le premier jour, ce n'est pas bien, le professeur va avoir un mauvais œil sur toi.

-Oui maman. Je soupire"

J'arrête la conversation ici, je ne veux pas qu'elle s'énerve encore plus qu'elle ne l'est d'habitude. Elle me donne le fameux gâteau, me fait la bise et vais à la voiture chercher ma meilleure amie, Rowan.

J'ai eu ma voiture cet été, mais je n'ai pas eu le temps de prendre beaucoup de cours. J'espère que je ne vais pas avoir d'accident, ce serait dommage, elle est nouvelle et magnifique.

Je monte, en route vers Rowan pendant que je prends un morceau de gâteau. C'est celui que je déteste, mais d'après ma mère, c'est le meilleur. Il est au chocolat à l'extérieur, mais au raisin à l'intérieur, accompagné de petits raisins. Il m'envoie automatiquement à moi. Beau de l'extérieur, mais à l'intérieur, c'est du n'importe quoi.